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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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la plus grande consternation. Son c heval Bucéphale, blessé au cours du combat après avoir heurté un éléphant, mourut au terme d'une agonie de quatre jours.
    Le roi pleura comme il aurait pleuré la mort d'un ami intime, et il demeura à ses côtés jusqu'à ce que l'animal exhale son dernier soupir.
    J'étais présent, et je le vis cares ser doucement celui-ci, lui parler à
    voix basse en évoquant les aventures qu'ils avaient vécues ensemble.
    Bucéphale
    hennissait faiblement comme s'il voulait lui répondre. Je vis les larmes couler sur le visage du roi, je le vis sangloter quand son cheval expira.
    Il lui fit construire une tombe de pierre et fonda une ville qu'il appela Alexandrie Bucéphale, un honneur dont aucun cheval n'avait été l'objet, pas même les vainqueurs les plus célèbres des courses d'Olympie. Mais il ensevelit aussi dans cette tombe une partie de son coeur et les jours les plus heureux de sa jeunesse perdue.
    Non loin du champ de bataille o˘ il avait vaincu Porus, il fonda une autre ville à laquelle il donna le nom d'Alexandrie Nicée, commémorant ainsi sa victoire; il y célébra des jeux et offrit des sacrifices aux dieux. Après quoi, nous continu‚mes notre route vers l'est, encouragés par Porus, qui nous céda cinq mille de ses soldats. Nous atteignîmes bientôt un autre affluent de l'Indus, un fleuve au courant rapide et tourbillonnant, rempli de pierres contre lesquelles les eaux bouillonnaient. Nombre de nos bateaux se brisèrent sur ces rochers et furent coulés avec les hommes qu'ils transportaient. Puis nous trouv‚mes un point o˘ le fleuve était plus large et plus calme, et nous réussîmes à le franchir. Nous conquîmes soixante-dix
    villes, qui possédaient pour plus de la moitié d'entre elles cinq mille habitants au moins, et nous nous arrêt‚mes au pied de la muraille de Sangala, sur les rives de l'Hydraote.
    J'ignore ce qu'il adviendra. J'ignore si nous prendrons cette ville et traverserons ce fleuve. Et après le fleuve, un désert, puis une forêt impénétrable, et d'autres royaumes peuplés de guerriers par centaines de milliers. Nos efforts sont désorrnais insoutenables. Dans les forêts rampent des serpents aux proportions épouvantables, de véritables monstres: I'un d'eux, tué par Léonnatos d'un coup de hache, mesurait seize coudées.
    Aristote soupira. Seize coudées ! Il se leva et compta ses pas pour s'en faire une idée: la pièce n'était pas assez longue et il dut en franchir le seuil. Il retourna ensuite à sa place et reprit sa lecture.
    Les terres cultivées sont très fertiles, mais la forêt semble les entourer de toutes parts, et d'une certaine façon les envahir. Des singes de toutes dimensions y grouillent,
    ils ont la curieuse habitude d'imiter les gestes et les atti tudes d'autrui. Certains sont impressionnants par l'expres sion de leur regard, qui paraît presque humaine, comme tu pourras le constater toi-même.
    Suivait un dessin de ces singes que Ptolémée avait à l'évi dence commandé
    à un artiste, à en juger par la précision du trait. Aristote fut profondément marqué par le regard de l'ani mal, qui suscita en lui une sorte de malaise, une sensation inquiétante.
    Il y a aussi des arbres que les Indiens appellent banyans qui atteignent une hauteur de soixante-dix coudées, et sont si gros que cinquante hommes ne peuvent les embrasser. Un jour, jiai vu plus de cinq cents hommes se protéger du soleil à l'ombre d'un de ces géants.
    Dans ces contrées, il existe des serpents en tout genre. Certains évoquent une verge de bronze, d'autres, de cou leur sombre, gonflent leur cou, pareil à une crête frappée de deux taches en forme de cercle. Les victimes de leurs morsures meurent instantanément, ou presque, dans des douleurs indicibles, couverts d'une sueur sanguinolente. Les premières fois que nous les avons rencontrés, nous sommes restés éveillés toute la nuit de peur d'être mordus dans notre sommeil, puis nous avons appris à allumer des feux autour des campements. En outre, les indigènes nous ont enseigné
    l'usage de certaines herbes comme antidote à leur venin.
    quoi qu'il en soit, ces serpents sont plus dangereux que les tigres qui fréquentent ces forêts impénétrables, car une bonne épée ou un bon javelot suffit, dit-on, à les abattre. Les tigres sont plus gros que les lions, ils possèdent une robe aux couleurs magnifiques, striée de bandes ocre et noires. La nuit, leur rugissement fait vibrer

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