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Amy, ma fille

Amy, ma fille

Titel: Amy, ma fille Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mitch Winehouse
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tenais à ce que nous veillions sur cet argent afin qu’il ne soit pas dépensé trop vite.
    Quand Amy a touché sa première avance, elle vivait à Whetstone, dans le nord de Londres, avec Janis, le petit ami de celle-ci, ses deux enfants et Alex. Dès qu’elle a eu son indépendance financière, elle a loué un petit appartement à East Finchley, toujours dans le nord de Londres, avec son amie Juliette.
    Elle a vite compris que si sa mère et moi ne gérions pas son argent, elle allait le dépenser sans réfléchir. Qu’elle se montre généreuse envers ses amis ne me posait pas de problème (elle refusait par exemple que Juliette paie sa part du loyer), mais elle et moi savions pertinemment qu’on ne pouvait pas la laisser jeter l’argent par les fenêtres. Elle a eu l’intelligence de nous demander de l’aide dans ce domaine.
    Amy et Juliette se sont installées dans leur appartement, ravies d’être enfin adultes. Je passais souvent leur dire bonjour. Deux ans plus tôt, j’avais quitté mon entreprise de double vitrage pour conduire un taxi londonien et, en rentrant du travail, je faisais un saut chez elles. Même si je ne faisais toujours que passer, Amy me proposait systématiquement de rester un peu pour manger un morceau.
    — Des œufs et des toasts, papa ?
    J’acceptais, même si elle ne savait pas cuisiner les œufs.
    Et nous aimions chanter ensemble. Parfois Juliette se joignait à nous.
    C’est à peu près à cette période-là que j’ai commencé à me douter qu’Amy fumait du cannabis. En me promenant dans l’appartement, j’ai trouvé des restes de joints dans le cendrier. Quand je lui ai demandé des explications, elle a admis qu’elle fumait. Nous nous sommes disputés ; j’étais très remonté contre elle.
    — Va-t’en, papa, a-t-elle fini par me lancer, et je me suis exécuté.
    J’avais toujours été opposé à toute forme de drogue et j’étais effondré d’apprendre qu’elle fumait des joints.
    *
    Le temps passait et comme personne chez 19, EMI ou Universal ne cachait son enthousiasme à propos de Frank , j’ai commencé à croire qu’il allait se vendre et que peut-être, je dis bien peut-être, elle deviendrait une grande star. Certains soirs, quand elle donnait un concert, j’attendais à l’extérieur de la salle, comme par exemple devant le Bush Hall, dans Uxbridge Road. Sa réputation semblait grandir d’une minute à l’autre. J’écoutais les commentaires des gens qui entraient et ils étaient tous excités de la voir.
    Après le concert, on allait dîner, Amy et moi, dans des restaurants comme Joe Allen, à Covent Garden et c’était la reine de la soirée, elle bavardait avec d’autres clients ou plaisantait avec les serveurs. À cette époque, elle adorait les concerts : elle était inconnue et ne ressentait aucune pression. Elle était très heureuse après avoir chanté et j’adorais la voir comme ça.
    Sa voix captivait les foules même si elle avait encore du travail à faire sur scène. Parfois, elle tournait le dos au public comme si elle n’avait pas envie de le voir. Mais à chaque fois que je lui demandais si chanter en public lui plaisait, elle répondait : « Papa, j’adore ça ! » Je ne demandais rien de plus.
    Dans les mois qui ont précédé la sortie de Frank , Amy a donné de nombreux concerts. Pour jouer en public, il lui fallait des musiciens, alors 19 a engagé le bassiste Dale Davis, qui deviendrait plus tard son directeur musical. Dale avait déjà assisté à un concert d’Amy au 10 Room, à Soho, et il n’avait pas oublié ses yeux « tellement brillants ». Mais c’est seulement une fois engagé qu’il a appris que c’était elle qu’il allait accompagner. Bizarrement, il n’a pas été engagé comme bassiste au départ, mais a fini par prendre la place du bassiste déjà existant le jour où celui-ci a réclamé une augmentation.
    Amy et son groupe ont joué au carnaval de Notting Hill en 2003. Ce genre de concerts est toujours difficile, le public est exigeant, mais Dale m’a rapporté qu’Amy s’en était très bien tirée. Elle n’avait pas besoin d’un groupe. Sa performance était incroyable. Il était ébloui par son talent de chanteuse et de guitariste ; sur le plan technique, ce n’était peut-être pas la meilleure guitariste du monde, mais « personne d’autre ne pouvait combiner les deux aussi bien qu’elle ». Son style n’était pas très structuré, mais le rythme était là

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