Amy, ma fille
mardi suivant, Georgette et Giles Civil ont donné une interview à Radio 5 Live où ils ont demandé aux auditeurs de boycotter les disques d’Amy afin de ne pas encourager sa toxicomanie. Giles a accusé la maison de disques de ma fille de l’exploiter et a insinué que nous, la famille d’Amy, y trouvions notre compte.
Les choses allaient de mal en pis. J’étais persuadé que le mieux à faire pour protéger Amy était de dire la vérité plutôt que de laisser ces gens parler à tort et à travers. Je voulais me faire entendre à mon tour. Ce même jour, sur Radio 5 Live, j’ai raconté à Victoria Derbyshire comment la situation avait empiré depuis qu’Amy et Blake étaient mariés, que je ne recevais aucun soutien de la famille Civil pour les aider, et que s’ils étaient venus à la réunion aux Matrix Studios plutôt que d’aller au pub, ils auraient pu constater par eux-mêmes à quel point la maison de disques d’Amy était à son écoute.
J’ai accordé beaucoup d’interviews pour la radio et la télévision afin de remettre les pendules à l’heure les jours suivants. Cela ne servait sans doute à rien, mais ça m’aidait à me sentir un peu mieux.
Le 31 août Blake m’a envoyé ce texto :
« Au fait, si ça peut rassurer tout le monde, on est sur une île où il est impossible de se procurer de l’héroïne, d’après ce que j’ai lu, tu peux vérifier ! On est dans une station de bourges où on ne nous a même pas proposé un joint. Pas d’inquiétude pour nous, on en profite quand même, en buvant des cocktails à la place. Bisous, Blake et Amy. »
« Quel tas de conneries ! », ai-je écrit dans mon journal.
J’ai reçu un autre message le lendemain.
« On va bien papa, c’est pas top pour téléphoner ici mais pour les textos pas de problèmes. Gros Bisous. Dis-moi que tu m’aimes. »
Ce message avait été envoyé depuis le téléphone d’Amy mais pour moi c’était Blake qui en était l’auteur : Amy ne m’aurait jamais écrit un texto comme ça. Plus tard dans la journée, je suis allé au cimetière juif de Rainham dans l’Essex, pour me recueillir sur les tombes de mon père, de mes grands-parents et de mon oncle. J’avais besoin d’un peu de tranquillité et de réconfort, ce que j’ai enfin trouvé.
Hélas, les choses se sont dégradées. Le 2 septembre, News of the World a publié un nouvel article, horrible et choquant, à propos d’Amy. Il y avait des photos d’elle où on la voyait avec des marques sur les bras qui suggéraient qu’elle prenait à présent de la drogue par intraveineuse. Anéanti, j’ai appelé immédiatement le docteur Ettlinger. Il m’a rassuré en me disant que selon lui les hématomes sur les bras d’Amy étaient la conséquence des coupures qu’elle s’était infligées et non des marques liées à l’usage de stupéfiants. Je me suis senti soulagé. Certaines personnes ont peut-être cru que ma fille chérie s’injectait de la drogue, mais c’était faux. Je n’aurais pas pu le supporter.
Le même jour, on pouvait lire dans le Mail on Sunday un article sur les Civil. Je détestais aller chez le marchand de journaux et découvrir chaque matin le visage de ma fille en première page des tabloïdes. Tout ce qui touchait de près ou de loin à la vie d’Amy était scruté à la loupe. Mais ce dernier article m’a redonné le sourire.
En mai 2007, quelques jours après le mariage de Blake et Amy, Georgette et Giles ont été reconnus coupables par le tribunal de Grantham dans le Lincolnshire de troubles à l’ordre public, de menaces et violences verbales. On pouvait ainsi lire dans le Mail on Sunday :
« Le couple a été reconnu coupable par la justice et condamné à un an de prison avec sursis après que le directeur d’école Giles et sa femme Georgette ont été impliqués dans une violente altercation sur le terrain de football de l’établissement.
Les Civil ont menacé le directeur adjoint de l’équipe de football du village, Neil Swaby, et sa femme Jane. Monsieur et Madame Civil se sont précipités sur le terrain et ont admonesté Monsieur Swaby pour avoir réprimandé leur plus jeune fils. Georgette l’a ensuite frappé au visage avec un trousseau de clés de voiture. Le couple a été reconnu coupable et condamné à un an de prison avec sursis. Monsieur Swaby a confié au Mail on Sunday : “Le problème avec Giles et Georgette, c’est que c’est toujours la faute des
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