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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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journée de voyage.
    — Oui, fit sa mère, radieuse. Il est aussi fort que jamais. Et il a une nouvelle nourrice. Nous serons toujours vos obligés, maître Isaac.
    — Je crois que nous sommes aussi les vôtres, madame.
     
    — En bref, dit l’évêque au châtelain, c’est parce que le bonheur de votre dame importait à certaines femmes qu’elles nous ont indiqué une petite route permettant d’éviter l’embuscade.
    — Je ne sais que répondre. Mes forêts ne sont pas remplies de hors-la-loi, Votre Excellence, même s’il est toujours possible qu’un ou deux hommes ne soient pas aussi honnêtes qu’ils le devraient. Mais la région est stérile, et certains pourraient être tentés de détrousser un voyageur pour quelques sous.
    — Vos bois sont riches, mon cousin.
    — Mais pauvres en habiles bûcherons. Nombre d’entre eux sont morts de la peste, et bien des survivants s’en sont allés en espérant une existence meilleure.
    — Quitte à défier la loi, fit remarquer l’évêque.
    — On ne peut les blâmer entièrement, répliqua le châtelain.
    — Si la vente de nos biens était leur seul mobile d’agression, cela ne me concerne pas. Leurs femmes nous ont tirés de ce mauvais pas, et j’imagine qu’ils ne recommenceront pas. Mais j’aimerais savoir si un étranger ne le leur a pas suggéré. Ou pis encore, ne les a pas payés.
    — Nous pourrons le découvrir, dit le châtelain en quittant la petite pièce qui lui servait de cabinet.
    Il revint accompagné d’une servante nerveuse qui leur fit la révérence puis ne quitta plus des yeux le sol carrelé.
    — Voici la suivante de mon épouse. Elle nous a prévenus du danger qui vous attendait sur la route. Tu as agi avec circonspection, ma fille, la félicita le châtelain. Tu as sauvé des vies et épargné la pendaison à bien des hommes.
    Elle ne paraissait pas apprécier son rôle de sauveur du village.
    — Euh… j’espère qu’ils n’apprendront pas ce que j’ai fait, dit-elle. Sauf papa. Il est déjà au courant, et c’est lui qui m’a prévenue. Mais ce n’était pas juste que vos hôtes se fassent tuer et dévaliser quand le médecin passe toute la nuit auprès du bébé et qu’il lui sauve la vie après ce qu’a fait Lluisa. C’est pour ça que j’en ai parlé à ma dame.
    — T’a-t-il expliqué pourquoi ils avaient de tels projets ? lui demanda Berenguer.
    — Non, Votre Excellence. Je croyais que c’était pour l’argent, les chevaux, les mules et tous les beaux habits.
    Après avoir renvoyé la suivante, le châtelain se dirigea vers la porte.
    — Il y a quelqu’un d’autre que nous devrions voir. Venez avec moi, mon cousin.
    — Puisque vous avez un bûcheron de qualité, dit Berenguer alors qu’ils contournaient la demeure pour rejoindre un appentis faisant office d’atelier, pourquoi l’occupe-t-on à réparer les chariots ?
    — Parce qu’il faut une équipe entière pour abattre un gros arbre, mon cousin. Vous devriez le savoir. Et je n’en ai pas d’autres comme lui.
    — C’est vrai. Je n’y avais pas songé.
    — Holà ! lança le châtelain quand ils furent près de l’appentis. Son Excellence l’évêque de Gérone souhaite rencontrer le bûcheron qui lui a sauvé la vie.
    — C’est rien du tout, Votre Excellence, dit l’homme dont les yeux noirs dévisageaient Berenguer. J’avais mes raisons à moi. Ça ne rapporte rien de bon à un village que tous ses hommes soient pendus.
    — Je me demandais, mon ami, si un étranger était passé par là qui vous aurait mis cette idée en tête.
    Le bûcheron reposa son herminette et se passa la main sur le crâne.
    — Un des compagnons de Votre Excellence aurait un ennemi ?
    — C’est fort possible. Nous avons envisagé cette hypothèse.
    — Si ma mémoire est bonne, Votre Excellence, il y a bien eu quelqu’un.
    Il prit une pièce de bois taillée et la présenta à la lumière.
    — Il a expliqué qu’il représentait le roi et qu’on l’avait envoyé attraper une fripouille qui avait essayé de tuer Sa Majesté.
    Il passa le polissoir sur le morceau de bois qu’il tenait à la main.
    — Il a expliqué qu’on le reconnaîtrait facilement parce qu’il s’était blessé en se sauvant.
    — C’est tout à fait intéressant, constata Berenguer. Continue.
    — Le meurtrier voyageait avec une bande de coupe-jarrets menée par un rebelle grimé en évêque, dit le bûcheron sans se départir de sa

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