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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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sérénité. On serait bien récompensés pour leur mort et il devait nous payer dès que ça serait fait.
    Il plaça la pièce de bois dans le chariot et entreprit de la fixer.
    — J’avais vu Votre Excellence aux noces de Sa Seigneurie. Ça me semblait pas probable qu’un imposteur puisse se présenter sans qu’on le remarque. C’est pour ça que je suis parti et que j’ai tout raconté à ma fille.
    — Laquelle en a parlé à sa maîtresse.
    — Pas sur le coup. Elle avait peur. Mais elle l’a fait par la suite.
    — Sais-tu qui était cet homme ?
    — Si je le sais  ? Non, répondit-il avec prudence. Il se faisait appeler Lup et disait qu’il venait de Sant Sadurni.
    — Est-ce un gros homme, rouge de visage, qui parle beaucoup ?
    — Rien de la sorte, Votre Excellence. Je ne l’ai pas vu de près, mais c’était plutôt un bel homme. Joliment vêtu pour un sergent du roi, un messager ou je ne sais quoi. On aurait plutôt cru un écuyer envoyé par son seigneur.
    Il se remit au travail.
    — Mais lequel, ça, je pourrais pas vous le dire.
    — Merci, mon brave homme.
    Berenguer mit la main à sa bourse.
    — Si vous voulez donner quelque chose, Votre Excellence, fit le bûcheron, que ce soit pas pour vous avoir raconté tout ça. Faites-en plutôt cadeau à ma fille en vue de son mariage. Les temps sont durs pour les jeunes par ici.
    — Quel homme remarquable ! s’exclama Berenguer alors qu’ils s’éloignaient.
    — C’est vrai, fit le châtelain.
    Mais le bûcheron s’élançait derrière eux.
    — Votre Excellence, dites aussi au médecin que le fils de Marta la Folle saute comme un cabri et qu’il va encore embêter sa mère pendant de nombreuses années !
     
    — C’est pourquoi, Isaac mon ami, je doute que l’attaque ait été projetée par notre Gonsalvo, dit Berenguer quand il lui eut rapporté le message du bûcheron. À moins qu’il n’ait à son service un écuyer « joliment vêtu ». Ce brave homme me semble doublé d’un observateur attentif, et il jouit de toute la confiance de mon cousin.
    — N’importe qui pourrait être le seigneur de cet écuyer, Votre Excellence.
    — J’en conviens.
    — Nous n’avons donc pas beaucoup progressé.
     
    Quand le groupe se fut réuni dans la cour pour faire ses adieux, Isaac se tourna vers son apprenti.
    — Yusuf, va dire à Don Gilabert que je serais très honoré s’il chevauchait à mes côtés une partie de la matinée.
    — Oui, seigneur.
    — Reviens ensuite ici et prends la bride.
    Yusuf disparut aussitôt.
    — Raquel, sois assez aimable pour tenir compagnie à ta mère et l’occuper grâce à ta conversation.
    — Que se passe-t-il avec maman ?
    — Rien du tout, ma chérie.
    — Bonjour, maîtresse Raquel, maître Isaac, dit Gilabert. Nous sommes sur le départ ? Je vois que Yusuf doit s’occuper de la jument grise et de votre mule.
    — Pour quelque temps tout au moins, précisa Isaac.
    — Je dois rejoindre maman, s’excusa Raquel dont le visage était devenu écarlate.
    Elle fit faire demi-tour à sa mule et s’éloigna.
    — Maîtresse Raquel a beaucoup progressé dans le maniement des rênes, fit remarquer Gilabert.
    — J’en suis heureux. Elle avait peu de sujets d’occupation ces derniers jours. Je suis content qu’elle ait fait bon usage de son temps. Honnêtement, Don Gilabert, ajouta-t-il sans la moindre transition, pourquoi êtes-vous la cible de ces assassins ? Qu’attendent-ils de votre mort ?
    — Moi ? dit-il prudemment.
    — Oh, oui ! L’embuscade qui nous a été tendue était destinée à vous seul. Nous autres n’étions que le butin destiné aux montagnards que l’on avait soudoyés.
    — Vous savez cela ?
    — Nous en sommes certains. Un des hommes a décidé de se retirer du jeu et nous a prévenus qu’il se préparait quelque mauvais coup.
    — Maître Isaac, j’ai veillé pendant bien des nuits pour tenter de démêler cet écheveau. Nul n’a rien à gagner à ma mort. Je n’ai pas d’héritier. Mes terres – si ce sont bien mes terres…
    — Pourquoi doutez-vous qu’elles le soient ?
    — Elles sont sujettes à confiscation, mais la décision a été contestée et nous attendons que le jugement définitif soit rendu, débita-t-il à toute allure comme s’il s’agissait là d’un détail sur lequel il n’avait pas le loisir de s’attarder. Si elles sont miennes, elles seraient revenues à mon oncle, me semble-t-il, à

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