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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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intérêt, n’est-ce pas ?
    — Un moine assassiné et un jeune seigneur blessé, songea Isaac. Et Don Gonsalvo est associé à l’un comme à l’autre.
    — Je n’aurais jamais imaginé Don Gonsalvo en tortionnaire vicieux.
    — Moi aussi, j’ai du mal à le croire. Mais si telle est la vérité, ses manières dissimulent bien plus qu’une noble lignée.

QUATRIÈME PARTIE

CHAPITRE PREMIER
    Le chemin du retour
     
    — Voyez-vous où il se trouve, maîtresse Raquel ? Là, sur la colline ? dit le sergent. C’est Altafulla.
    — La route est bien escarpée, constata-t-elle. N’y a-t-il pas d’autre chemin ?
    Le sergent eut un sourire un peu moqueur.
    — Plus facile que la route ? Non.
    — Le château a l’air très…
    Elle contempla les épaisses murailles qui les surplombaient d’un air menaçant, puis elle acheva la phrase laissée en suspens.
    — Sûr.
    — Une fois la herse abaissée, ils peuvent résister à une grande armée venue du nord ou de l’est. De cette tour, on voit jusqu’à un demi-jour de marche. Il ne pourra jamais être pris par surprise.
    — Si l’ennemi arrive par l’une des deux directions que vous venez d’indiquer, fit remarquer Raquel.
    — C’est très vrai, maîtresse. En théorie, d’autres châteaux situés à l’ouest et au sud auront depuis longtemps arrêté les envahisseurs.
    — Et en pratique ?
    — Ah, maîtresse Raquel, à la guerre, tout peut arriver. L’expérience m’a enseigné que l’ennemi survient toujours où on ne l’attend pas. C’est pourquoi…
    — C’est dans ce sens que vous vous préparez ?
    — Effectivement. Regardez autour de vous. Pour s’en prendre à notre petit groupe, il faudrait venir de l’avant et de la gauche.
    Il lui indiqua les positions favorables et elle acquiesça.
    — Je ne vois pas autrement comment ils pourraient nous tendre un piège.
    — Dans ce cas, pourquoi sommes-nous suivis ?
    — Suivis ?
    — Deux chevaux, qui prennent grand soin de ne pas être vus.
    — Je ne sais pas, dit-elle, mal à l’aise.
    — Moi non plus.
    Sur ce, il partit parler au capitaine.
     
    Le seigneur du château et sa dame descendirent dans la cour pour accueillir les voyageurs. Le maître des lieux accapara immédiatement Berenguer et l’emmena dans sa tour tandis que sa dame et l’intendant s’occupaient de loger tout le monde. Lors d’un moment de tranquillité, un page s’approcha du médecin.
    — Pardonnez-moi, señor, vous êtes bien maître Isaac ?
    — C’est moi.
    — Mon seigneur et Son Excellence l’évêque souhaiteraient que vous les rejoigniez dans le cabinet de Sa Seigneurie.
    — Certainement. Mais dis-moi, mon garçon, un moine séjourne-t-il au château ?
    — Le père Gil ? Mais oui, maître Isaac.
    — J’aimerais que tu me conduises à lui après que j’aurai rencontré Sa Seigneurie.
    — Il est lui aussi dans le cabinet, maître Isaac.
    Quand ils arrivèrent, Berenguer et Gilabert étaient seuls.
    — Gilabert doit revenir à Gérone, maître Isaac, dit l’évêque. Il projette de partir dès demain et d’y parvenir en trois jours. Seul et vêtu comme un frère.
    — Cet habit constitue un déguisement parfait, ajouta Gilabert. Je ne risquerai rien.
    — Un moine, qui galope seul dans la montagne ainsi qu’un messager ? s’étonna Isaac. Vous vous ferez remarquer de tous ceux qui poseront les yeux sur vous.
    — C’est l’objection que j’ai moi-même faite, reprit Berenguer. Sans aucun doute, il serait bien plus en sécurité avec nous, en se déplaçant à une allure plus modérée.
    — Je suis de votre avis. Votre mission est-elle donc si pressée, Don Gilabert ?
    — Oui, maître Isaac.
    — Vaut-il mieux arriver trois jours plus tard ou pas du tout ?
    — Vous pensez que de réels dangers m’attendent sur cette route ?
    — Nous sommes suivis, lui expliqua Berenguer. Mais nous avons des gardes pour s’occuper de ce genre de menace. Même mes prêtres et moi-même sommes équipés pour nous défendre. Vous serez seul, et il vous sera difficile de vous battre, serait-ce contre un seul adversaire.
    Gilabert leva les mains en un signe d’impuissance.
    — Je suis défait par la sagesse qui m’entoure. Je me joindrai à vous. Avec plaisir.
    — Même avec nous, vous devrez conserver cet habit discret. Je puis vous assurer, Isaac, qu’il modifie considérablement son apparence. Mais pour être vraiment convaincant, il vous faudra

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