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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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garçon, dit le sergent à l’adresse de Yusuf, il regagnera son écurie.
    Yusuf noua les rênes pour qu’elles ne gênent pas le cheval puis il les lâcha. L’animal continua de marcher calmement à côté de la mule – il ne cherchait nullement à s’échapper.
    — Il semble apprécier la mule de maître Isaac, lit remarquer le sergent. Et son jeune apprenti.
    — Oui, répondit le capitaine, mais il doit tout de même avoir un propriétaire.
    Le sergent fit un signe de tête en direction du chariot.
    — C’est possible, reprit le capitaine. Mais tant qu’on n’en est pas certain, il vaudrait mieux envoyer quelqu’un sur la route pour se renseigner.
    — Jusqu’où ?
    — Jusqu’au château, je dirais. Il se renseignera et reviendra ensuite.
    Le sergent alla parler à l’un des palefreniers et le capitaine se retrouva à côté de Raquel.
    — Est-ce que les chevaux peuvent se lier d’amitié avec d’autres animaux ? demanda la jeune fille.
    — C’est étrange, mais cela peut arriver, dit le capitaine. J’en ai justement connu un qui…
    Sur ce, il prit la bride de la mule d’Isaac et, pendant toute cette fin de matinée, rapporta des histoires de chevaux amis avec des animaux domestiques.
     
    Le jeune homme dormit profondément jusqu’au moment où le groupe s’arrêta pour un dîner tardif. Le repas de la mi-journée – moins élaboré que celui de la veille – fut préparé par les cuisiniers de l’évêque. Naomi se demandait comment bien faire la cuisine et veiller sur son nouveau compagnon quand celui-ci s’éveilla. Elle le confia à son maître pour ne plus se consacrer qu’à ses ustensiles.
    — Comment allez-vous ? lui demanda Isaac.
    — J’ai soif.
    Raquel lui souleva la tête et porta un gobelet à ses lèvres. Il but avidement et retomba sur les coussins.
    — Je vous suis très reconnaissant – non, en toute honnêteté, je suis étonné d’avoir trouvé des sauveteurs aussi charitables. Êtes-vous le magicien qui a remis en place ma main et mon bras ?
    — Pas un magicien, dit Isaac, mais un simple médecin. Depuis combien de temps votre bras était-il déboîté ?
    — Quand m’avez-vous trouvé ?
    — En milieu de matinée. Vous sembliez avoir passé toute la nuit sous l’orage. Vous étiez trempé.
    — Hier, peu avant le coucher du soleil. Je ne pourrais vous dire l’heure exacte.
    — Vous êtes donc resté ainsi plus d’une demi-journée, murmura Isaac en secouant la tête.
    — Comment est-ce arrivé ? demanda Berenguer.
    — J’étais…
    Il respira à fond et reprit.
    — J’étais à cheval, il était tard et je cherchais une auberge quand j’ai été assailli par des voleurs. J’ai tiré mon épée pour me défendre et en ai marqué quelques-uns, mais l’un d’eux m’a frappé à la cuisse.
    Il s’arrêta et Raquel lui donna à boire.
    — Cela m’a affaibli, et tous se sont jetés sur moi. Ils m’ont mis à bas de ma monture. C’est là que je me suis blessé. Je suis très mal tombé.
    — Une telle blessure pour une chute ? s’étonna Isaac.
    — Oui. Ils m’ont dérobé ma bourse, mon épée et mon cheval, et ils m’ont tiré sur le bas-côté pour poursuivre leur chemin, du moins je le suppose. C’est surtout mon cheval que je regrette. Nous avons vécu beaucoup de choses ensemble.
    Berenguer le contempla d’un air songeur.
    — Je vous prie d’excuser notre piètre confort. Vous ne devez pas être bien dans cette charrette.
    — Oh, je suis bien mieux que la nuit dernière, répondit le jeune homme. Et puis, j’ai une garde très attentionnée.
    — Ah, Naomi… c’est ma cuisinière. Elle aime par-dessus tout s’occuper des malades. Nous ne lui apportons pas grand-chose de ce côté-là. Mais dis-moi, Raquel, quelle mine a-t-il ?
    — Il est toujours très pâle, papa, mais son regard est clair. Il est un peu fiévreux.
    — Il serait étrange qu’il ne le fût pas.
    — Mon Dieu, s’écria le jeune homme, vous ne voyez pas ! Vous avez remis en place mon bras et ma main, vous avez pansé ma blessure, et vous ne voyez pas ! Vous êtes un magicien.
    — Non, mon fils, dit l’évêque. Pas un magicien, rien qu’un homme fort habile. Doit-on le conduire à l’auberge, maître Isaac ? Elle ne se trouve pas très loin d’ici.
    — Il sera mieux auprès des moines, Votre Excellence. Leurs soins compenseront la longueur du trajet.
    — Je vous supplie, Votre Excellence, de

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