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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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pouvons le laisser ici. Il faut l’emmener avec nous.
    — Et ensuite ?
    — À Barcelone, avec la permission de Votre Excellence, il viendra avec moi. Nous séjournerons dans la maison de Mordecai ben Issach, un médecin de ma connaissance. Là, il recevra tous les soins possibles. Après, nous aviserons. J’ai la ferme impression qu’il n’est pas encore marqué par la mort, même si l’expérience et le bon sens me disent que son emprise sur la vie est plutôt précaire en cet instant.
    — J’aimerais le conduire à la maison de son père, dit l’évêque.
    — Si c’est possible, Votre Excellence, vous le ferez. Mais son état empire. La fièvre monte. Cette nuit, il aura besoin de beaucoup d’attention.
     
    Ce fut une très longue nuit que celle passée au monastère de Sant Pol de Mar. Naomi fut envoyée se coucher, assez fermement d’ailleurs, par Isaac.
    — Qui veillera sur lui demain matin, lui dit-il, si tu dors debout ?
    En rechignant, elle lui obéit.
    Il se tourna alors vers sa fille.
    — Moi aussi, je dormirai, quelque temps tout au moins. Que l’on n’hésite pas à me déranger si l’on a besoin de moi. On m’a donné une chambre toute proche.
    — Yusuf marche depuis deux jours, papa. Il garde difficilement les yeux ouverts.
    — Dans ce cas, lui aussi pourra se reposer.
    — Je resterai auprès du jeune homme, déclara Raquel. Ce ne sera pas la première fois.
    — Moi aussi, Isaac, je resterai auprès de lui, fit une voix familière. Raquel et moi nous partagerons la tâche.
    — Judith, ma mie, s’étonna le médecin, n’êtes-vous pas harassée par le voyage ?
    — C’est une question qu’il faudrait poser à la mule qui me porte, répliqua-t-elle d’un ton acerbe. Comment pourrais-je être fatiguée ? Je serai la première à le veiller. Raquel a besoin de dormir quelques heures. Elle ne cesse de bâiller depuis une heure ou deux.
    — Pouvons-nous nous aussi vous aider ?
    Raquel sursauta en entendant cette voix agréable.
    — C’est Andreu, dit-il modestement. Si vous voulez bien vous rappeler le pauvre musicien de la nuit dernière. Maître Isaac, maîtresse Judith, maîtresse Raquel… Pardonnez-moi si je vous ai effrayés.
    Il les salua de façon théâtrale.
    — J’ai quelque expérience dans les soins à porter aux malades.
    — Moi aussi, renchérit Felip qui s’était matérialisé derrière lui. Nous pouvons porter un malade si besoin est, et nous adorons aller chercher ce que l’on nous demande. Nous sommes aussi plus dignes de confiance que nous n’en avons parfois l’air quand nous avons nos instruments à la main et que nous sommes vêtus de nos habits un peu fantaisistes.
    — Excellent, déclara Judith qui les avait observés et jugés compétents. Nous serons quatre, ainsi. Vous nous serez très utiles. Raquel et moi nous relaierons et vous ferez de même, à moins qu’il n’aille plus mal. Mais les autres ne doivent pas trop s’éloigner. Y a-t-il d’autres chambres près de celle-ci ?
    — Mon premier travail consistera à le découvrir, répondit Andreu.
    — Et moi je m’occuperai du feu, ajouta Felip. Le vent de la mer se lève et le feu se meurt. Je vais chercher du bois pour le ranimer. Nous revenons tout de suite.
    Les autres discutaient toujours de ce qu’il fallait faire quand les musiciens revinrent avec un gros fagot et une marmite noire pleine de bouillon. Felip raviva le feu et Andreu posa la marmite sur la plaque. Puis il plongea la main dans sa capuche et en sortit une grosse miche de pain.
    — Avec les prières et les souhaits de la cuisine pour la guérison de notre compagnon. Les frères ont remarqué que ceux qui veillaient la nuit auprès des malades avaient également besoin de se sustenter. Je reviens dans un instant avec autre chose. J’ai aussi trouvé deux cellules vides non loin de celle-ci. Les fièvres et les maux de gorge ont quelque avantage : leurs occupants habituels sont à l’infirmerie.
    Il était aussi efficace qu’il le prétendait. Il revint donc avec une grosse cruche de vin, une coupe chargée de fruits secs et de noix et, posée sur celle-ci, une autre coupe pleine d’olives provenant des oliviers du monastère.
    — Ceux qui ont choisi de dormir cette nuit vont manquer le meilleur.
    — Vous vous êtes montré très persuasif avec les habitants de la cuisine, semble-t-il, fit remarquer Judith.
    — J’ai promis de bientôt revenir les voir et de les distraire avec

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