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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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m’emmener avec vous si vous allez jusqu’à Barcelone. Je supporterai de voyager, dans ces conditions luxueuses.
    Sa voix s’épaissit et il toussa pour s’éclaircir la gorge.
    — Attendons ce soir pour voir comment il va, proposa Isaac.
    — Bien, dit Berenguer. Nous vous conduirons à Sant Pol et saurons ainsi si vous supportez le déplacement.
    Naomi lui souleva doucement les épaules et approcha le gobelet de ses lèvres. Mais, au lieu de boire, il regarda quelque chose, au-delà des épaules de l’évêque. Berenguer se retourna et découvrit le grand cheval noir.
    — Vous devez boire, señor, lui dit Naomi.
    — Pardon, fit le blessé, j’admirais ce bel étalon.
    Il but et retomba, épuisé.
    — Et comment pouvons-nous vous appeler, jeune homme ? demanda Berenguer. Puisque nous allons voyager de conserve pendant quelque temps.
    — J’ai manqué de courtoisie, Votre Excellence, en ne songeant qu’à mes propres maux. Je suis… Gilabert. Vous pouvez m’appeler Gilabert.
    — Fort bien, Don Gilabert.
    — Simplement Gilabert. Je suis issu d’une famille honnête et respectable mais modeste.
    — Et où cette famille modeste réside-t-elle ?
    — Entre Barcelone et Tarragone.
     
    — Que pensez-vous du jeune Gilabert, maître Isaac ? demanda Berenguer.
    — C’est un menteur, mais un jeune homme agréable.
    — Oui. Peut-être un cavalier expérimenté pourrait-il se faire cela au bras quand on le jette à bas d’un animal qui, selon ses dires, se tenait tranquille, mais comment s’est-il écrasé les doigts et brisé deux côtes de l’autre côté du corps ? Sans parler de son dos. Quelqu’un lui aura fait cela.
    — Assurément.
    — Ce n’est pas quelqu’un qu’il protège, en tout cas, car qui protégerait un ennemi aussi pervers ?
    — Non. C’est peut-être quelqu’un qu’il fuit.
    — Ou qu’il poursuit, non ? Il a d’exquises manières pour un jeune homme d’aussi modeste extraction, maître Isaac. Il m’intéresse beaucoup.
    Le capitaine s’approcha d’eux alors qu’ils se préparaient à repartir.
    — Votre Excellence, dit-il, le palefrenier envoyé retrouver le maître du cheval est revenu. Personne ne signale sa disparition. Quand je l’ai vu pour la première fois, j’aurais parié qu’il n’avait pas parcouru une longue distance.
    — Je crois, dit Berenguer, que nous allons également l’emmener avec nous.

CHAPITRE VII
    Sant Pol de Mar
     
    Quand ils arrivèrent à Sant Pol de Mar, le soleil était bas et jouait sur la crête des vagues qui se brisaient sur les rochers et le sable de la grève. Cette visite au monastère n’était ni nécessaire ni pratique – même s’il y avait bien des points que le père abbé et l’évêque voulaient aborder à leur avantage mutuel –, mais Berenguer s’accrochait à cette excuse pour prendre la route de Barcelone.
    Un des gardes était parti en avant pour prévenir les frères de leur arrivée imminente. Ils furent accueillis dans la cour par l’abbé et l’infirmier.
    Le père abbé semblait sidéré, l’infirmier effaré.
    — Vous avez avec vous un homme grièvement blessé ? répéta l’abbé comme si ces mots n’avaient eu aucun sens pour lui la première fois.
    — Tout à fait. Dans la charrette. Cela pose-t-il un problème ? Nous pouvons vous aider à prendre soin de lui, pour cette nuit tout au moins.
    L’infirmier hocha la tête avec humilité.
    — Nous ferons de notre mieux pour lui, Votre Excellence. Je crains, cependant, qu’il y ait des… complications.
    — Des complications ?
    — Parmi les novices. Et certains frères d’âge plus avancé. Ils souffrent des fièvres et se plaignent de maux de gorge. L’infirmerie est surchargée, et mes aides manquent cruellement de sommeil.
    — Avez-vous de quoi nous loger tous ?
    — Nous disposons d’assez de lits, sans compter les bancs du réfectoire, mais nous avons peu de choses à vous offrir et notre hospitalité est bien modeste. Le peu que nous avons, nous vous l’offrons bien volontiers. Cependant, ce malade…
    — Le contact avec des fiévreux n’aiderait en rien ce jeune homme, fit remarquer Isaac. Avez-vous loin de ces gens un endroit où il puisse se reposer ?
    — Certainement.
    — Si vous nous donnez un toit, trancha Berenguer, nous nous occuperons seuls de nous-mêmes. Nous avons assez de cuisiniers, de nourriture et de serviteurs pour nourrir et servir notre compagnie ainsi que tous

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