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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Majesté.
    — Comment va notre jeune protégé, le petit Maure, Yusuf ? demanda Don Pedro alors qu’ils se dirigeaient à pas lents vers la salle du conseil.
    — Très bien, Votre Majesté. Il grandit en sagesse et en savoir tout autant que physiquement. Il attend à l’étage inférieur.
    — Qu’on le fasse chercher, murmura-t-il.
    Un des serviteurs, omniprésents mais toujours discrets, disparut afin d’accomplir sa tâche.
     
    Cinq ou six conseillers assis à une grande table attendaient l’arrivée de Don Pedro.
    — Don Berenguer va se joindre à nous pour la première partie de ce conseil, déclara le roi. Nous avions parlé d’une nouvelle paire d’yeux et d’oreilles à Tarragone. Don Berenguer y sera dans quelques jours. Montrez-lui le dernier rapport.
    Sur ce, Olzinelles s’assit, feuilleta des documents et poussa devant lui une page unique.
    On y relatait sans détour comment un certain marchand juif avait été frappé et ses biens incendiés, dans la partie la plus éloignée du quartier juif de Tarragone. Le marchand était mort, ainsi que deux de ses employés, un esclave et un petit enfant. Berenguer releva la tête quand il eut terminé.
    — C’est le dernier rapport qui nous vient de Tarragone, dit Olzinelles. Il est possible que son décès n’ait pas été intentionnel. L’apprenti du marchand déballait une cargaison d’objets. La boutique était jonchée de paille sèche.
    — Cela n’excuse en rien l’agression, commenta Berenguer.
    — Vous comprendrez, Votre Excellence, à quel point un incident comme celui-ci peut être désastreux alors que nous nous préparons à la guerre.
    Berenguer l’approuva. Toute considération humanitaire mise à part, le moment n’était pas bien choisi. Des marchandises brûlées et des marchands morts ne rapportaient ni taxes ni impôts. Et la communauté juive les réglait directement à son suzerain, le roi.
    — Précisément, dit Don Pedro. Nous voulons confirmation de ces rapports. Et, s’ils sont fondés, nous désirons savoir qui se cache derrière cela, si c’est le résultat de la trahison, d’un zèle religieux mal dirigé ou de la cupidité. L’archevêque est-il conscient de ces troubles ? Et si oui, les condamne-t-il ?
    — Votre Excellence aurait-elle des raisons de ne pas faire confiance à ceux qui lui ont adressé ces rapports ? interrogea Berenguer.
    — Nous avons grande confiance dans la loyauté et l’honnêteté du jeune homme que nous avons envoyé observer ces problèmes, mais il est possible qu’il ait été trompé. Bien des hommes ont des raisons pour fomenter des troubles entre la Couronne et ses sujets.
    — On dit que le nonce du pape se trouve à Tarragone, avança Olzinelles.
    Berenguer regarda les trois hommes et attendit un instant.
    — Ne pourrait-il être là pour le conseil général et nulle autre raison ? demanda-t-il.
    — S’il en est ainsi, nous serions très heureux de le savoir, dit Don Pedro. Nous avons reçu un rapport – un seul, sans grand détail – indiquant que le nonce a contribué à susciter la révolte et les dissensions. Nous n’aimerions pas que cela fût vrai. Car si c’est le cas, il contrevient à la loi de façon flagrante. Toute attaque portée contre les juifs du roi constitue une intrusion dans les droits régaliens et pourrait être considérée comme une tentative de soutien à la Sardaigne dans la juste guerre que nous lui menons. Nous n’admettrons pas cela, ajouta-t-il avec une fureur contenue. De même, nous ne nous soumettrons pas à notre archevêque s’il intrigue avec le nonce du pape et que nous en ayons la preuve.
    — Je suis le loyal serviteur de Votre Majesté, déclara Berenguer. Je ferai tout mon possible pour assister Votre Majesté.
    — Où est notre pupille, Yusuf ?
    — À la porte, Votre Majesté, dit un serviteur.
    — Qu’on le fasse entrer.
    Don Pedro se leva.
    — Nous pouvons, selon toute probabilité, aplanir les difficultés entre Gérone et Tarragone en ce qui concerne ces ridicules accusations, Don Berenguer, conclut le roi en sortant de la salle.
    En chemin, il prit Yusuf par le bras et l’entraîna dans son univers privé.
    — Je vous suis reconnaissant… commença Berenguer, mais il parlait à une porte close.
    — C’est un grand soulagement pour Sa Majesté, dit Olzinelles. Les juifs de Tarragone – comme ceux de Valence et de Gérone, et ceux d’ici – ont généreusement contribué à

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