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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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attendre.
    — Son Excellence m’a expliqué que la finca de votre père se trouvait à une heure d’ici à allure modérée. C’est bien cela ?
    — Oui. Même au pas, cela ne prendra pas plus de temps.
     
    Le reste du groupe aurait dû s’ébranler moins d’une heure plus tard mais, à l’instant prévu, seule une poignée de gens étaient descendus dans la cour. Le sergent et le cuisinier de Son Excellence s’affairaient toujours à se procurer du pain et diverses choses pour réapprovisionner les chariots.
    — Nous sommes prêts, me semble-t-il, dit le sergent. Il nous suffit de vérifier les provisions et le chargement des voitures.
    Or celles-ci étaient encore vides.
    Le sergent regarda autour de lui et compta ses hommes.
    — Où sont donc les autres ? demanda-t-il d’une voix vibrante de colère.
    — À l’écurie, répondit le marmiton quand personne ne voulut prendre la parole.
    — Et qu’y font-ils ?
    — Ils ont dû se lever avant l’aube, accomplir leurs tâches matinales et puis seller les bêtes de ceux qui partaient tôt, et maintenant ils sont trop fatigués pour continuer, voilà ce qu’ils m’ont dit, débita le marmiton à toute allure.
    Sur ce, il courut vers le chariot à provisions pour donner l’impression d’être très affairé.
    — Je vais leur en donner de la fatigue, moi, grommela le sergent en se dirigeant vers les écuries.
    Les rugissements du sergent les firent se lever en un rien de temps, mais cela n’empêcha pas le travail de se faire avec lenteur et maladresse pour finalement prendre deux fois plus de temps qu’il n’en fallait. Le soleil resplendissait au-dessus des arbres bien avant que les mules ne fussent sellées et les chariots prêts à partir.
     
    Suivis d’Isaac et de Raquel, Gilabert et le capitaine chevauchèrent à allure modérée pendant plus de temps que le jeune homme ne l’avait promis.
    — Je vous prie de m’excuser, capitaine, mais je n’ai pas coutume d’emprunter si lentement cette route. La piste qui conduit à nos terres se trouve de l’autre côté de ce tertre, et bientôt je peux promettre un rafraîchissement pour les hommes et les bêtes.
    — Si nous devançons les autres, je suis satisfait, dit le capitaine. C’est une agréable matinée.
    La route s’étirait dans la plaine, mais le paysage alentour était vallonné et boisé ; sur leur gauche, de lointaines montagnes se dressaient entre eux et la mer. Les cavaliers montèrent sur le tertre, traversèrent un ru assez rapide et s’arrêtèrent.
    — Est-ce la route ? demanda le capitaine.
    — Oui, répondit Gilabert.
    Le capitaine accrocha un lambeau d’étoffe noire à une branche surplombant le ruisseau.
    — Le sergent saura ainsi qu’il est arrivé, expliqua-t-il. Il nous attendra ici.
    Une piste de terre traversait la plaine.
    — Ce n’est plus loin, à présent, dit Gilabert. Une demi-lieue peut-être.
    La route de la finca commençait à près de deux tiers de lieue de là et serpentait dans un petit bois obscur le long de la rivière Foix.
    — C’est très calme, remarqua Gilabert, mal à l’aise. Tout le monde doit dormir.
    — Dans ce cas, on n’est pas très industrieux dans la maison de votre père, dit le capitaine. À moins, bien entendu, que ce silence ne soit dû…
    — À la mort de mon père ? Probablement pas. Viens, brave bête, ordonna Gilabert à sa mule, allons voir où chacun est passé. Ils sont probablement dans les champs, trop loin pour être entendus.
    — Les terres de votre père doivent être immenses, dit Isaac. Je n’entends que des oiseaux dans le lointain et… un cheval, me semble-t-il. Très loin d’ici. Certainement sur une autre propriété.
    Rendus prudents par le silence qui les entourait, ils avancèrent à pas feutrés. Au virage suivant, la maison apparut, et ils s’arrêtèrent. De part et d’autre d’une partie centrale massive, deux ailes de plain-pied ceignaient une cour protégée par de solides portes en bois. Elles étaient entrouvertes, comme si le portier avait été interrompu au milieu de sa tâche. De la fumée s’élevait de l’une des cheminées.
    Le capitaine désigna le sol devant eux. Une mare de sang imprégnait la terre et noircissait au soleil. Il descendit de cheval en silence, tira son épée et se pencha pour toucher la flaque.
    — Ce n’est pas encore sec, murmura-t-il. Je me demande à qui il appartient.
    — Il devrait y avoir un portier, dit Gilabert,

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