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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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inquiet. Et un chien.
    — Je vais jeter un coup d’œil dans la maison. Restez en selle et ne vous approchez pas.
    — Non, capitaine, je vous accompagne. Aidez-moi à descendre.
    — Que vois-tu ? demanda doucement Isaac.
    Pendant que le capitaine assistait Gilabert, Raquel lui décrivit la scène.
    — Écoutez, fit Isaac.
    Le silence était total. Même les oiseaux s’étaient tus.
    — Je n’entends absolument rien. La maison doit être vide.
    Un grattement dans les broussailles fit sursauter le capitaine qui se retourna, l’épée en garde. Puis ils entendirent un gémissement, et un gros mâtin jaillit des buissons pour s’écrouler à terre.
    — César, dit Gilabert avant de jurer à voix basse.
    — Qu’y a-t-il ? s’enquit Isaac.
    — À mon avis, quelqu’un a voulu s’introduire dans la maison quand tout le monde était aux champs, dit le capitaine. Le chien de garde est blessé.
    — Restez en arrière, ordonna Gilabert.
    Il appela une fois encore et le chien se releva. Du sang coagulé recouvrait tout le côté de sa grosse tête, qu’il secoua comme pour s’en débarrasser. Il fit un pas en avant et retomba. Puis il baissa la tête, l’air malheureux, et ne chercha plus à bouger.
    — Pauvre César, murmura Gilabert.
    En entendant son nom, le mâtin remua la queue. Il réussit à marcher, tant bien que mal, jusqu’à Gilabert.
    — Le pauvre, dit ce dernier en le caressant. Ils t’ont tapé sur la tête et tu es tout étourdi, c’est cela ?
    — Est-il grièvement blessé ? demanda Isaac.
    — Il a une coupure sur la joue, mais le sang s’est arrêté de couler.
    — Si le sang trouvé sur le sol est le sien, son agresseur a eu largement le temps de partir.
    — À moins qu’il ne nous tende une embuscade, répliqua le capitaine avant de traverser la cour.
    Gilabert prit derrière le portail un piquet pour s’en faire un bâton et suivit le capitaine. Le gros chien s’appuyait contre lui, et tous deux arrivèrent en boitant à la porte.
    — Tu n’étais qu’un chiot quand je suis parti, n’est-ce pas ? Bon, entrons voir ce qui nous attend, ajouta-t-il d’un air sombre.
    Le mâtin s’arrêta, pattes raides et poil hérissé, dès qu’ils eurent pénétré dans la maison. Puis, grognant, les muscles bandés, il avança en clopinant vers la pièce voisine, dont il poussa la porte. Gilabert lui posa la main sur l’encolure afin qu’il reste en place. Tous deux s’étaient arrêtés sur le pas de la porte et regardaient fixement. Incapable de voir ce qui se passait, le capitaine les écarta.
    Dans cette pièce agréable et meublée avec goût, deux hommes étaient assis à table, l’un en face de l’autre. Leurs têtes se touchaient presque, comme s’ils étaient engagés dans une conversation très sérieuse, mais la table était gorgée de sang tout comme l’étoffe de leurs tuniques.
    — Un de ces hommes est-il votre père ? demanda le capitaine. Maître Isaac, ils sont deux, ajouta-t-il à voix basse. Ils ont été poignardés, à maintes et maintes reprises, avec de longues dagues, me semble-t-il.
    — Morts ? demanda Isaac.
    — C’est indubitable. Nul ne pourrait survivre à tant de blessures aussi horribles.
    — Ce n’est pas mon père, expliqua Gilabert. C’est mon oncle, Fernan – le frère de ma mère –, et mon intendant, Ramon. Ils s’occupaient de la propriété en mon absence.
    — Sortez d’ici, dit le capitaine qui entraîna Gilabert dans un petit salon où il s’effondra sur un banc, pâle comme un linge. Où peut bien être votre père ?
    — Au même endroit que ces six dernières années – dans sa tombe. Où il repose aux côtés de ma mère, les yeux dans les yeux, comme lorsqu’ils étaient en vie.
    Gilabert secoua la tête.
    — Quel acte insensé ! Que croyaient-ils que cela allait leur rapporter ? Il n’était même pas héritier. Il ne détenait aucune part dans cette propriété. Mais je le vengerai, ajouta-t-il sans flamme. Même au prix de ma vie, je le vengerai.
    — Vous savez qui a fait cela ? lui demanda le capitaine.
    — Je crois, oui, répondit-il en relevant la tête. Je doute de pouvoir le dénoncer devant un tribunal, mais je pense savoir de qui il s’agit.
    — Je vais fouiller la maison, déclara le capitaine avec vivacité. Ils sont peut-être encore là. Gardez le chien avec vous et verrouillez la porte jusqu’à mon retour.
    — Je vais m’occuper de mon patient, dit

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