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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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simple geste de la main, Villermoz imposa le silence.
    — Louis XVI est déjà un roi martyr. Ce n’est plus qu’une question de jours. Nul ne peut arrêter l’Histoire quand elle est en marche.
    Chacun contemplait le visage impassible de Villermoz. Ne disait-on pas que les élus Cohen avaient acquis le don de connaître le futur ? Que dans le secret de leur loge, ils avaient vu naître la Révolution qui, aujourd’hui, emportait tout sur son passage ?
    — Mes frères, continua Villermoz, si nous sommes réunis en ce jour de détresse où le monde ancien s’écroule, c’est parce que nous autres maçons avons un devoir, un devoir face à l’avenir.
    Ces paroles étonnèrent Chefdebien. Au début de la Révolution, Villermoz s’était fait remarquer pour son engagement prononcé en faveur des idées nouvelles. Et voilà que ce fervent républicain parlait du roi comme d’un martyr !
    La main gantée posée à plat sous son cou, Villermoz fixait le Delta lumineux suspendu au-dessus du Vénérable. Tout autour, les maçons des hauts grades le regardaient, le souffle coupé.
    — Mes frères, il existe un secret terrible.
    Un brouhaha secoua les Colonnes. Le Vénérable frappa du maillet pour rétablir le silence. Lui-même qui était une des éminences grises du Grand Orient, ne pouvait détacher son regard de l’initié lyonnais.
    — Mes frères, ce secret existe… et il va disparaître.
    Le tumulte éclata. Sans en tenir compte, Villermoz continua :
    — Il me revient, ce soir, dans l’enceinte sacrée de notre temple, de vous révéler ce que je sais. Car ce soir, l’un d’entre nous sera choisi afin de remplir une mission vitale pour l’avenir de la maçonnerie.
    Chefdebien, quoique brisé par l’émotion de la mort horrible de Voyron, ne pouvait détacher son regard de l’orateur. La réputation de Villermoz, dans le monde maçonnique, était sans tache. Et de sa vie de frère, il n’avait jamais affirmé quoi que ce soit qu’il ne pût prouver ou justifier.
    — Comme vous le savez, j’ai toujours été fasciné par les nombreux rites que notre ordre a générés au fil de son histoire. Ils sont nombreux, parfois fantaisistes, souvent imprévus, mais ils méritent tous d’être étudiés, comparés et appréciés à leur juste valeur. C’est à ce devoir que j’ai consacré ma vie de maçon. Ainsi, chaque fois que j’ai découvert un rituel nouveau, j’ai tenu à m’y faire initier.
    Savalette de Lange, qui dirigeait la commission des rituels au Grand Orient, hocha la tête en signe d’approbation.
    — Il y a maintenant un an, j’ai été reçu dans une obédience maçonnique particulière, la Pure Observance. J’ai été séduit par la rigueur du rituel, sa progression initiatique et la haute valeur de ses symboles liés au compagnonnage médiéval.
    Des raclements de gorge se firent entendre. Pour beaucoup de frères, l’origine médiévale de la maçonnerie était une atteinte aux Lumières du siècle actuel.
    — Cet ordre, en hommage à ses prédécesseurs, a restauré certains édifices bâtis par les maîtres maçons du Moyen Âge, dont une chapelle localisée au Mas Deu, à côté de Perpignan. Lors des premiers travaux, le sol sous l’autel s’effondra et révéla une cavité. À l’époque, j’étais en tournée pour mes affaires dans le Sud et comme j’étais le plus haut gradé de la confrérie, on m’appela et je vins sur place.
    — Et qu’avez-vous trouvé ?
    La question jaillit des Colonnes, comme sortie de toutes les bouches des frères. La voix de Villermoz ne se troubla pas :
    — Deux squelettes et un…
    Le marquis lui-même retenait avec peine son impatience.
    — … et un message.
    Le frère de Lyon ne laissa pas à l’assemblée le temps de reprendre son souffle.
    — Un homme et une femme enlacés. Aymon et Mathilde, selon les inscriptions, enterrés en 1470. L’homme portait encore les outils de son métier : un burin et un maillet.
    — Que disait le message ? demanda Chefdebien.
    — J’y viens. Cet Aymon écrivait qu’il était présent à la mort de Jeanne d’Arc.
    L’assemblée retint son souffle.
    — Il était au courant d’un secret terrible, transmis par la Pucelle, brûlée pour l’avoir détenu. Malheureusement son parchemin ne faisait pas mention de la nature du secret. En revanche…
    L’attente se lisait sur le visage de tous les frères.
    — … il révèle qui en sont les détenteurs. De

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