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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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reconnaissait à son frère des qualités qu’il ne possédait pas, dont une intelligence sociale vive et affûtée. Alfred était devenu le précepteur attitré de la puissante famille Chefdebien et vivait dans leur palais à Narbonne.
    Le curé de Rennes-le-Château fit un signe de croix. Si Dieu avait voulu que des deux frères, l’aîné soit le plus brillant, qu’il en soit ainsi. D’ailleurs, cette proximité d’Alfred avec les puissants pourrait peut-être lui servir. Il y songeait depuis plusieurs semaines. Chaque soir, il priait le Seigneur de l’éclairer sur la conduite à tenir. Devait-il, oui ou non, écrire au marquis de Chefdebien, pour lui demander une aide financière afin d’entamer la restauration de son église ?
    Ce matin, quand il avait ouvert la porte et que la lumière du ciel avait inondé son regard, il n’avait plus douté.
    Il lui restait encore une demi-heure avant la première messe du matin ; il s’assit à l’unique table de la maison et prit sa plume d’oie.

56
     
    Arques
    Villa Nigla
    24 juin 2009
     
    Antoine se réveilla, le crâne parcouru d’une douleur intolérable. Il ouvrit les yeux. Des visages dansaient devant ses yeux. Il sentit une main lui caresser le front.
    — Réveille-toi. Je t’en prie.
    La voix de Cécile avait du mal à se frayer un chemin dans les méandres de son cerveau. Il se redressa sur les coudes. Un courant d’air frais s’insinua dans l’entrebâillement de sa chemise. Un goût amer remonta dans sa gorge.
    Il était couché sur un canapé, dans ce qui ressemblait à un salon. Il frissonna. Cécile le regardait avec inquiétude.
    — Où sommes-nous ? demanda-t-il avec angoisse.
    — Presque dans ton tombeau, lança une voix grave derrière lui.
    Il reconnut la voix de la cave. Il tourna la tête et vit un jeune homme élancé en pull noir qui le dévisageait avec ironie. Il tenait un revolver dans sa main. Marcas tourna sa tête de gauche à droite pour chasser la douleur dans sa nuque.
    — Qui êtes-vous ?
    — Peu importe. Ta première question était beaucoup plus intelligente.
    — Ils ont torturé le marquis, jeta Cécile d’un air las. Ils nous ont emmenés en voiture dans la maison des Lévy. La Villa Nigla.
    — C’était simplement de la persuasion, ajouta une jeune femme qui venait de surgir sur leur gauche.
    Antoine reconnut celle qu’il avait croisée dans l’immeuble d’Hannah.
    — Nous sommes dans la salle à manger de la maison qui a appartenu à la vieille Juive. Elle était abandonnée depuis longtemps, entrer là-dedans a été un jeu d’enfant. Vous vous réveillez à temps pour la visite touristique.
    Antoine échangea un regard furtif avec Cécile.
    Le jeune homme fit un geste avec son arme en direction d’une porte.
    — Lève-toi, prends ta copine et passez devant nous, direction la cave.
    — Où est le marquis ?
    — À côté, il récupère, ricana Kyria. Otto va nous l’amener. Dépêchez-vous.
    Antoine se leva, aidé de Cécile. Ils passèrent dans un long couloir qui sentait le papier peint humide.
    Une porte s’ouvrit sur leur droite. Un homme de haute stature, le visage fermé, le crâne rasé, vêtu d’un blouson noir et chaussé de rangers s’avançait en tenant par le bras le vieil aristocrate, qui portait un bandeau sur le front masquant son œil droit.
    — Mes amis, souffla l’érudit, je n’ai pas eu la force de me taire. Ils m’ont…
    — … arraché l’œil, acheva Kyria. Mais je ne suis pas si méchante, nous avons anesthésié son orbite pour qu’il ne souffre pas… enfin tant que durera l’action du produit.
    — Vous êtes dingues, gronda Antoine, et il s’avança vers la jeune femme.
    Otto s’interposa en souriant et lui colla un automatique contre le front.
    — Cesse de nous faire perdre du temps, le flic. On a du travail.
    Kyria braqua sa torche sur une porte peinte en blanc, à moitié ouverte, laissant entrevoir un escalier.
    — Suivez-la, ordonna Tristan d’une voix tendue. Si les suppositions du marquis sont exactes, la cave donne sur une grotte où se trouverait le tombeau de Marie Madeleine.
    L’escalier n’avait qu’une volée de marches. Ils arrivèrent dans une sorte de cellier où étaient entreposés de vieux meubles, des caisses remplies d’objets hétéroclites, des tas de jouets cassés et des volets rouillés. La pièce était close, aucune porte, aucune ouverture n’apparaissait. Les murs étaient en béton gris.
    Tristan

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