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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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serait prêt à témoigner contre Jésus ?
    — Si tu le reçois, grand prêtre, et que tu lui parles comme à un fils, je suis certain que…
    Et si je lui révèle ce que les Anciens m’ont appris… songea Caïphe, je suis sûr, moi, qu’il m’obéira . Levant la main, il interrompit son informateur.
    — Fais-le venir au palais. Discrètement. Je le recevrai dès ce soir. Seul.
    Enoch s’inclina.
    — Il sera là à la tombée de la nuit.
     
    Juste au moment où l’espion allait franchir le seuil de la terrasse, Caïphe l’appela.
    — Dis-moi, ce disciple prêt à trahir, il a bien un nom ?
    L’espion eut un moment d’hésitation. Jésus avait une douzaine de disciples et il avait du mal à se rappeler leurs patronymes. Était-ce Pierre, Luc, Matthieu ? Il comptait sur ses doigts quand la mémoire lui revint.
    — Judas, Grand Prêtre, il s’appelle Judas.

8
     
    Nanterre
    OCBC
    18 juin 2009
     
    Les trois hommes avaient pris place dans le bureau de Tassard. Marcas avait demandé à son adjoint de le lui prêter pour négocier avec Della Rocca, estimant que le cadre serait plus propice à la négociation que la salle d’interrogatoires. Un joyeux bazar régnait dans la pièce aux allures de cabinet de curiosités. Les murs étaient décorés de reproductions de tableaux de maîtres : Picasso, Renoir, Gauguin. Tous volés et faisant l’objet de recherches actives. Une armoire vitrée renfermait des copies de sculptures, dont un faux Ravaud superbe saisi aux Puces. Devant la fenêtre, la longue silhouette noire d’un Giacometti, vrai à s’y méprendre, montait la garde. Sur le bureau s’amoncelait une pile impressionnante de livres d’art qui menaçaient le plafond.
    Marcas indiqua les deux sièges à l’avocat et à son client.
    — Je vous écoute.
    Della Rocca murmura quelque chose à l’oreille de Lieberman qui eut un bref hochement de tête.
    — Mon client désire des garanties en ce qui concerne son nom : qu’il ne soit jamais cité, et que cette malheureuse affaire soit classée définitivement par vos services.
    — Bien. Venons-en au fait.
    Le marchand du Carré du Louvre se caressa de nouveau la barbiche, puis brusquement prit la parole :
    — Le dessin de Poussin qui est arrivé en ma possession provient d’un fonds plus important, comportant des œuvres d’art spoliées en France durant la Seconde Guerre mondiale. Chaque mois, je reçois une nouvelle pièce que je tente d’écouler en toute discrétion. Une discrétion relative, d’ailleurs, puisque vous êtes parvenus jusqu’à moi.
    M e Lieberman ne put s’empêcher de jeter un regard de surprise mêlé de colère à son client, qui répliqua aussitôt :
    — Je sais, maître, ce n’est pas très moral et cela vous choque, n’est-ce pas ? Mais le marché de l’art est devenu très dur depuis quelques années et puis ces œuvres sont loin de leurs propriétaires depuis si longtemps… autant qu’un amateur éclairé puisse en profiter…
    Le regard qui virait au noir de l’avocat l’arrêta dans son plaidoyer.
    — … mais le plus important n’est pas là.
    Le marchand laissa planer un moment de suspense avant de reprendre :
    — Elles me sont envoyées depuis… Jérusalem.
    Marcas se redressa sur son siège.
    — Je ne saisis pas !
    — Je vous dis que mon commanditaire, celui qui me charge de vendre ces pièces, est basé en Israël. Surprenant autant qu’astucieux, non ? Qui soupçonnerait une filière d’écoulement d’œuvres disparues pendant la dernière guerre en provenance directe d’Israël ?
    Marcas avait sorti son calepin. Un petit carnet au format passeport, à la couverture rouge, dont il était grand amateur.
    — Son nom ?
    — C’est un Russe, un certain Oleg Deparovitch. Il tient une société d’import-export de matériel pour la restauration des œuvres d’art. Très pratique pour faire passer certains envois délicats.
    — Où s’approvisionne-t-il ?
    Della Rocca laissa échapper un petit rire.
    — Vous vous doutez bien qu’il ne me tient pas au courant de ses réseaux d’approvisionnement. Mais il est quasi certain que toutes ces pièces viennent de son pays d’origine. Après la guerre, l’Armée rouge a mis la main sur une quantité colossale d’œuvres d’art dérobées par les nazis dans toute l’Europe. Une bonne partie a été rendue aux propriétaires légitimes, musées ou particuliers, mais un nombre important a fini dans les

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