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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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lors de mon séjour.
    L’avocat écrasa sa cigarette dans le cendrier que lui tendit le policier.
    — Hélas, la terre des trois religions du Livre semble frappée de malédiction. Vous êtes croyant, commissaire ?
    Marcas sourit.
    — Je crois en l’homme. C’est déjà pas mal.
    — Athée ?
    — Plus ou moins. Que des millions de gens s’étripent depuis des centaines d’années, voire des millénaires alors qu’ils sont censés adorer un même Dieu m’a toujours paru le comble de l’absurdité.
    L’avocat rangea son paquet de cigarettes dans sa poche intérieure et se leva.
    — C’est sans doute l’un des nombreux paradoxes du divin et je plains l’avocat qui devra défendre pareil dossier ! Mais je dois partir. Nous sommes donc d’accord, mon client n’est plus inquiété ?
    — C’est cela, à mon plus vif regret.
    Marcas se leva à son tour pour l’accompagner vers la sortie. Lieberman prit son pardessus.
    — Vous aimerez cette ville. Si vous avez besoin de quoi que ce soit là-bas, passez-moi un coup de fil. Voici mon portable privé. J’ai beaucoup d’amis sur place.
    Le policier lui ouvrit la porte.
    — Merci. Tout ce que je demande, c’est que l’Iran n’envoie pas un missile à tête nucléaire pendant que je serai là-bas. L’Apocalypse n’est pas mon livre de chevet favori.
    Lieberman lui serra la main.
    —  L’Apocalypse … Merveilleuse légende chrétienne quoique teintée de masochisme. L’Antéchrist, la Bête, 666, la Putain de Babylone, les Quatre Cavaliers… Bon voyage en Israël, commissaire.
    Il s’arrêta sur le pas de la porte.
    — Vous verrez, on ne revient pas le même homme d’un séjour à Jérusalem.

9
     
    Paris
    Jardin des Tuileries
    19 juin 2009
     
    Le soleil était arrivé à son zénith et chauffait le moindre recoin du jardin, le plus petit bosquet. Des hordes de gamins hurlaient en courant dans tous les sens ; des groupes de touristes de toutes nationalités, reconnaissables au chef de file qui brandissait un parapluie de couleur, avançaient en masses compactes, les vendeurs de glace étaient assiégés : le jardin des Tuileries vivait sa véritable première journée de beau temps depuis le début du mois.
    Un ballon rouge décrivit une élégante arabesque puis retomba dans l’allée de graviers. Il roula sur une dizaine de mètres pour s’arrêter aux pieds d’un couple qui s’embrassait avec passion sur un banc usé par le temps. Le garçon responsable du tir courut vers les deux amoureux qui s’étaient tournés vers lui. Le jeune homme délaissa sa compagne et fit tournoyer le ballon dans sa main. Le blondinet stoppa devant eux et reprit son souffle.
    — Désolé m’sieur dame. J’vous ai pas fait mal ?
    L’homme lui rendit sa balle en la faisant rebondir sur son jean déchiré. Il bomba le torse, mettant en valeur un tee-shirt où s’étalait l’image d’un cheval cabré et de son cavalier à tête de mort. Il considéra l’enfant à tête blonde et sourit.
    — Du tout, je peux jouer avec toi ? Je m’ennuie un peu avec la dame. Elle veut toujours me faire des bisous.
    La jeune fille lui tapa sur l’épaule en prenant un air faussement vexé.
    — Merci ! Je ne t’embrasserai plus jamais !
    Le petit garçon récupéra la balle.
    Il les détailla un instant, ne sachant quoi penser, et tourna les talons brusquement. Le couple éclata de rire. Le jeune homme prit la joue de son amie et déposa un baiser sur ses lèvres offertes.
    — Alors comme ça, on ne veut plus m’embrasser ? C’est pas bien du tout. Je vais être très malheureux.
    Elle lui rendit son baiser et poussa un petit soupir.
    — Si on allait enfin au musée ? J’ai peur que ce soit la cohue dans pas longtemps.
    Elle se redressa, prit son sac de toile écrue et acquiesça d’un signe de tête. Il l’enlaça et ils se dirigèrent vers l’arc de triomphe qui marquait la jonction entre le jardin des Tuileries et le musée du Louvre. Les regards des hommes qu’ils croisaient s’attardaient sur la jeune femme, et le jeune homme émit un soupir.
    — Heureusement que je ne suis pas jaloux, c’est quand même lourd, les mecs.
    Elle minauda.
    — C’est leur façon de rendre hommage à ma beauté d’essence divine… Comme les rayons de soleil qui illuminent cette pyramide.
    La myriade de losanges miroitait dans la cour du musée, et une lumière dorée éblouissait les yeux des passants. Le couple traversa la chaussée

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