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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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de l’abbé.
    — Un vrai personnage de roman, ce Bérenger Saunière !
    Cécile ne releva pas.
    — En tout cas, à la fin de sa vie, Marie a vendu ses biens en viager à un entrepreneur, Noël Corbu. Quand la servante est morte en 1953, il a transformé le domaine en hôtel-restaurant, mais les clients ne se pressaient guère. Alors il a eu une idée de génie…
    — Plus rien ne m’étonne désormais dans cette affaire, vas-y !
    — Il a convoqué la presse et a dévoilé l’histoire, je cite : du curé aux milliards . En ajoutant que, selon lui, Bérenger Saunière n’avait fait qu’écorner le trésor. La plus grande partie restait donc encore à trouver.
    — J’imagine l’effet !
    — Immédiat ! Des quatre coins de France, les chercheurs ont débarqué, une pioche à la main, un pendule dans l’autre. Parmi eux, Gilles Carlino. Sauf que lui est resté.
    — Et il a continué ses fouilles ?
    — Il y a passé sa vie. Dans le milieu des chercheurs, il était considéré comme un mythe vivant. D’après certains, sa théorie sur la découverte du curé était la plus incroyable de toutes, mais je ne la connais pas. Enfin, on t’en dira sans doute plus dans peu de temps.
    Cécile lui avait déjà ménagé un rendez-vous à Rennes-le-Château avec un vieil érudit aristocrate désargenté, le marquis de Perenna, la mémoire vivante du sulfureux village.
    Le portable d’Antoine se mit à sonner. Sur l’écran lumineux s’afficha l’appel du frère Obèse. Le commissaire remit le téléphone dans sa poche. Depuis la réunion au ministère, ses doutes ne cessaient de croître. L’avocat Lieberman, la tenue à Jérusalem, Rennes-le-Château… beaucoup de coïncidences où le frère Obèse jouait un rôle déterminant autant qu’ambigu. Il décrocha cependant.
    — Alors frangin, t’es où ?
    — À Rennes-le-Château, un village qui ne sent pas la panique. Pourtant après le meurtre de ce vieillard…
    — Officiellement, ce n’est pas encore un meurtre.
    — Comment ça ? Un cadavre qui a les yeux crevés !
    — On s’en est aperçus seulement dans l’ambulance. Il était face contre terre quand les habitants l’ont découvert et ils ne l’avaient pas retourné. Pour eux, il est mort d’une crise cardiaque.
    — J’y crois pas !
    — Tu ne communiques cette information à personne, OK ?
    Marcas était abasourdi.
    — Écoute, j’ai des questions à te poser…
    — Plus tard, Antoine, j’ai un déplacement urgent pour l’étranger. Je te rappelle.
    Le commissaire resta un instant interdit devant son portable. Il regarda Cécile et décida de rester discret.
    — Dis-moi, il est comment, ce marquis ?
    — Un cas, s’exclama Cécile, complètement suranné, volontiers provocateur, totalement fin de siècle, sauf qu’on ne sait pas lequel !
    — Ça promet, commenta Antoine en baissant la tête pour se protéger du vent qui venait de se lever, tu le connais depuis longtemps ?
    — C’est surtout Édouard qui le connaît. Il est venu manger à la maison quelquefois. L’occasion de disputes homériques.
    — Mais pourquoi ? s’inquiéta Antoine.
    — Tu connais la passion de mon mari pour le trésor du Temple de Salomon. Bien qu’il s’en défende officiellement, il est convaincu qu’une bonne partie, si ce n’est la totalité, est dissimulée dans la région.
    — Et ce n’est pas l’opinion du marquis ?
    Cécile sourit mystérieusement.
    — Pas vraiment, mais tu vas t’en rendre compte par toi-même. D’autant que, ce soir, tu tombes à pic. Il reçoit à dîner, pour leur réunion mensuelle, l’association officielle des chercheurs de Rennes-le-Château.
    — Il existe une association officielle ? s’étonna Antoine.
    — Sans compter toutes les autres, se mit à rire Cécile, enfin celle-là regroupe les plus éclairés des chercheurs. Au fait, pour ne pas alimenter les rumeurs, je te présenterai comme un ami d’Édouard. N’oublie pas, pour tout le monde, tu es antiquaire de profession. Sauf pour le marquis auquel je ne cache rien.
    Ils passèrent dans la rue principale et ralentirent devant la devanture de la librairie-atelier Empreintes. La vitrine proposait un assortiment à la Prévert de livres parus sur le village et sur les grands classiques de l’ésotérisme, allant des Templiers aux Cathares en passant par les Rose-Croix, mais aussi des traités de cartographie et de détection de trésors. Un grand portrait de

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