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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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négligemment sur la table une photo. On y voyait le futur président, de profil, en train de contempler une statue du diable portant un bénitier.
    — Il s’agit de l’intérieur de l’église de Rennes-le-Château, entièrement redécorée par notre curé. Les symboles ésotériques abondent et le diable, à l’entrée, est un des nombreux apports de Bérenger Saunière.
    — Un trésor ! s’exclama le représentant de la Culture.
    — C’est ce qu’on a effectivement pensé, sauf que l’on s’est aperçu que, durant toute sa carrière, le mystérieux abbé avait reçu, de partout, des sommes considérables. Des dons, comme il disait.
    — Vous voulez insinuer que…
    — … que, peut-être, le curé de Rennes n’a jamais vendu ce qu’il avait trouvé, mais plutôt qu’il l’avait négocié.
    Marcas regardait son frère en maçonnerie avec surprise. Jusqu’ici il avait pensé que, comme lui, le frère Obèse venait juste de se documenter sur le mystère de Saunière. Mais là, son analyse était trop fine, réfléchie… pour ne pas avoir été préparée de longue date.
    — Ou alors qu’on a acheté son silence.
    On frappa discrètement à la porte. Une secrétaire entra et murmura à l’oreille du chargé des Affaires réservées.
    — Et vous pensez que le dessin de Poussin a à voir avec cette histoire ?
    — Tous les commentateurs du mystère, justifia Antoine, mettent le tableau Les Bergers d’Arcadie au centre de l’affaire. Pour beaucoup, il permet de localiser le lieu de la cache.
    — Une précision : ce tableau a été la propriété de Louis XIV. À croire que les rois à travers l’Histoire ont eu vent de ce mystère, ajouta le frère Obèse.
    — Mais le dessin ? interrogea le fonctionnaire du ministère de la Culture.
    Antoine en déplia une copie que lui avait fait parvenir, le matin même, Lena Venturio, la spécialiste qui en avait confirmé l’authenticité.
    — En fait, le dessin est une ébauche du tableau avec lequel il présente d’importantes variantes.
    — Des variantes qui peuvent se révéler très instructives, suggéra le frère Obèse.
    Le silence se fit dans la salle de réunion. Chacun méditait la portée de ces dernières informations.
    — Vraiment, je ne sais que penser… commença un des participants.
    Le conseiller aux Affaires réservées interrompit brutalement le débat qui s’annonçait :
    — Le commissaire Marcas, ici présent, est confirmé en charge de l’enquête. Son autorité s’étend désormais à tous les développements de l’affaire.
    La stupéfaction s’abattit sur la réunion tandis que le frère Obèse dissimulait un sourire de triomphe sous sa main potelée.
    — Commissaire, vous partez séance tenante pour Rennes-le-Château !
    Un flot de paroles éclata dans la salle. Le conseiller les stoppa net :
    — Messieurs, un meurtre vient d’être commis à Rennes-le-Château.
    La secrétaire entra et posa l’ordre de mission de Marcas sur la table. Avant de le signer, le conseiller balaya l’auditoire du regard.
    — L’information n’a pas été rendue publique pour ne pas affoler la population, mais la victime a les yeux crevés.

44
     
    Rennes-le-Château
    24 juin 2009
     
    Le soleil de midi frappait déjà fort sur le petit village perché sur la colline. Les parkings à touristes étaient remplis et la ronde des cars, venus de toute l’Europe n’arrêtait pas.
    Antoine grimpait dans la ruelle avec Cécile, en direction de la tour Magdala. Il serra la poignée de la sacoche contenant la reproduction du dessin. Ils restaient tous deux silencieux, n’osant évoquer le mystère qui régnait entre les murs de l’antique Rhédae, cette cité, aujourd’hui un minuscule village, qui avait connu son heure de gloire du temps des Wisigoths. Le sol crissait sous leurs pas, un corbeau passa au-dessus du clocher de l’église.
    — C’est là qu’on a retrouvé le corps ? demanda Antoine. C’est bizarre qu’on n’ait pas vu de gendarmes, d’ailleurs.
    — Oui, juste sous le porche. Gilles Carlino, quatre-vingt-huit ans. Un des plus vieux chercheurs de Rennes-le-Château. Il était arrivé dans les années 1950, quand le mystère de Rennes a commencé d’intéresser les médias.
    — Comment ça ?
    — Quand le curé est mort, en 1917, il a laissé tous ses biens à sa servante, Marie Dénarnaud. Une femme discrète, qui vivait en marge du village. Pour beaucoup, elle était la maîtresse

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