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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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Bernadette se mit à battre à grands coups. Une vague d’allégresse la souleva et se traduisit par un sourire. Celle qu’elle considérait comme son adversaire pour conquérir le cœur de Constant venait de disparaître. Maintenant, le chemin était libre.
    Marie Beauchemin regarda un bref instant sa cadette et devina la raison de son sourire de contentement. Elle la ramena rapidement sur terre en affirmant :
    — C’est demain qu’on fait le barda d’automne.
    — Ah non, m’man, on a encore le temps, protesta la jeune fille.
    — Non, justement, la rembarra abruptement sa mère. On commence à geler tout rond dans la cuisine d’été. C’est le dernier soir qu’on passe ici dedans. Demain soir, on va être installés dans le haut côté.
    — Mais on va pas être obligées, j’espère, de laver les murs et le plafond de la cuisine d’hiver, madame Beauchemin, dit Eugénie d’une voix plaintive. La porte entre les deux cuisines a pratiquement été fermée tout l’été. On n’a pas dû salir tant que ça.
    — La seule chose qu’on n’a pas salie, c’est le poêle, répliqua la maîtresse de maison. Pour le reste, les fenêtres ont été ouvertes tout l’été et la poussière est entrée.
    Bernadette regarda sa jeune belle-sœur et haussa les épaules. Il n’y avait rien à faire. Le lendemain allait être une journée éreintante. Elles allaient devoir laver le plafond, les murs, les fenêtres et le parquet des deux cuisines avant de transférer dans la cuisine d’hiver toute la vaisselle et une bonne partie du garde-manger. De plus, il allait falloir voir au changement de la paille de chaque paillasse de la maison.
    — J’espère, au moins, que les hommes vont s’occuper des tuyaux du poêle, laissa tomber Bernadette, de mauvaise humeur.
    — Inquiète-toi pas, fit sa mère. Je vais voir à ce que chacun fasse sa part.
     

Chapitre 14
Le chien
    Au milieu de la deuxième semaine du mois d’octobre, une surprise de taille attendait Duncan Connolly à son retour de l’école avec sa petite sœur Rose. Dès son entrée dans la maison, Camille lui demanda de changer immédiatement de vêtements et d’aller chercher les vaches dans le champ de manière à ce que son père n’attende pas après lui pour commencer son train.
    — Est-ce que je peux au moins manger deux biscuits ? demanda-t-il sur un ton frondeur en désignant une assiette remplie de biscuits à l’avoine encore chauds.
    — Prends-en deux, mais grouille-toi. Ton père est pas trop de bonne humeur aujourd’hui.
    — Il est toujours de mauvaise humeur, rétorqua Duncan.
    — Toi, sois poli avec ton père et dépêche-toi de faire ce que je viens de te dire.
    Le ton sévère de sa mère lui apprit qu’elle ne plaisantait pas et il décida de monter changer de vêtements à l’étage sans plus discuter. Quelques instants plus tard, l’adolescent sortit de la maison en bourrasque en faisant claquer les portes derrière lui. Il contourna les bâtiments et entreprit de se rendre dans le deuxième champ où les vaches se reposaient paisiblement.
    Il allait contourner le troupeau pour le repousser vers l’étable quand il se figea brusquement en apercevant un énorme chien aux longs poils noirs étendu dans l’herbe qui semblait jouer au gardien de troupeau. La bête, un mélange de labrador et de collie, ne manifesta aucun signe d’agressivité en l’apercevant. Mieux, elle se releva, sa queue fouettant l’air de contentement, et s’approcha doucement du fils de Liam Connolly.
    Duncan se laissa renifler et renonça à chasser l’intrus. Quand il se mit en marche, le chien se dirigea vers les vaches les plus éloignées et les ramena sans japper vers le troupeau pour le plus grand contentement du garçon. De toute évidence, la bête était habituée à rassembler les vaches.
    Arrivé à l’étable, le chien s’immobilisa près de la porte et n’en bougea plus. Duncan fit entrer les bêtes, laissa son père et Patrick s’occuper de la traite et alla soigner les porcs, le cheval et les poules. À aucun moment son nouveau compagnon ne manifesta le moindre signe de nervosité. Il donnait déjà l’impression d’être chez lui.
    Lorsqu’il quitta le poulailler, le garçon de onze ans était déjà tombé en amour avec le gros chien noir qui le regardait avec de si bons yeux. Il avait décidé de faire l’impossible pour persuader les siens de le garder. Mais il savait fort bien que cela ne se ferait pas

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