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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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facilement, surtout après que Rose eut été mordue deux ans auparavant par un chien errant. Avant de rentrer à la maison, il alla attacher la bête de l’autre côté de la remise de manière à ce que son père et Patrick ne la voient pas à leur retour.
    À son entrée dans la maison, Duncan s’approcha de Rose pour lui chuchoter qu’il voulait lui montrer quelque chose dehors.
    — Qu’est-ce que c’est ces messes basses là ? lui demanda Camille.
    — Je veux juste montrer quelque chose dehors à Rose, répondit-il avec une certaine impatience.
    — Quoi ?
    Coincé, Duncan n’eut d’autre choix que d’avouer à sa mère adoptive avoir trouvé un chien dans le champ.
    — Et c’est ça que tu veux montrer à ta sœur quand tu sais qu’elle a peur des chiens ? lui demanda celle-ci.
    — Celui-là, Camille, est pas comme les autres. Il est pas mauvais. Il sait ramener les vaches à l’étable et je suis sûr qu’il va faire un bon gardien, ajouta-t-il sur un ton suppliant.
    — Tu sais ce que ton père va dire de ça. Il voudra jamais s’encombrer d’un chien.
    — Venez au moins le voir, reprit Duncan, les larmes aux yeux. Il est beau sans bon sens et ben fin.
    Devant tant d’enthousiasme, Camille céda et suivit Duncan à l’extérieur en tenant la main de Rose, guère rassurée. Ann leur emboîta le pas. Ils contournèrent la remise et découvrirent le chien couché sagement. En voyant arriver tous ces gens, il se leva et s’avança vers Duncan contre qui il se frotta le museau.
    — C’est vrai qu’il a l’air pas mal doux, fit Ann en passant sa main sur la tête de l’animal.
    — Tu peux le flatter, Rose, il te mordra pas, dit Duncan à sa jeune sœur. Aie pas peur, il est pas méchant.
    La fillette, encouragée par Camille, tendit lentement une main hésitante vers le chien qui se laissa caresser par elle sans esquisser le moindre mouvement.
    — Bon, de toute façon, ça sert à rien de perdre notre temps dehors, déclara brusquement Camille. Vous le savez que c’est votre père qui va décider.
    À peine la jeune femme enceinte de huit mois venait-elle de parler qu’elle aperçut Liam et Patrick qui sortaient de l’étable pour se diriger vers la maison. Son mari la vit entourée des trois enfants.
    — Qu’est-ce que vous faites dehors ? leur demanda-t-il.
    Au même moment, il aperçut le chien et ses traits se figèrent.
    — Ah ben, calvaire, non, par exemple ! s’exclama-t-il. D’où est-ce qu’il sort, ce maudit chien-là ?
    Duncan rassembla tout son courage pour répondre à son père.
    — Je le sais pas, p’pa, mais c’est lui qui a regroupé les vaches et qui les a ramenées à l’étable sans les énerver. J’ai presque rien eu à faire.
    — Je veux pas d’un chien ici dedans. On n’en a pas besoin. En plus, Rose a peur de ça. Là, il est temps d’aller souper. Après le repas, on va s’en débarrasser. Je veux pas qu’il colle ici.
    Sur ces mots, Liam entraîna les siens vers la maison où chacun prit place autour de la table pendant que Camille et Ann y déposaient une soupière fumante, un plat de pommes de terre et des grillades de lard. Le père de famille finissait de réciter le bénédicité quand Paddy Connolly entra dans la maison, de retour du magasin général où il avait péroré une partie de l’après-midi, comme à son habitude.
    — Tiens, t’as décidé de te greiller du chien de White, déclara-t-il à son neveu en se glissant à sa place à table.
    — Le chien de White ?
    — C’est pas le chien de John White qui est attaché à côté de la porte de la remise ? fit le retraité, surpris.
    — Je le sais pas. Il traînait autour, répondit Liam. Si c’est son chien, on va le lui rapporter pas plus tard qu’après le souper et je vais lui dire de l’attacher, son maudit chien. J’en veux pas pantoute sur ma terre.
    — Tu fais ben, mon neveu. Un chien, ça sert à rien et ça fait plein de dégâts.
    Ce dernier commentaire de Paddy lui attira un regard plein de reproches de Duncan et de Camille qui comprenait trop bien le désir de son fils de garder le chien.
    — Il y a des fois, mon oncle, où un chien peut être pas mal utile sur une terre, lui fit remarquer la femme de son neveu. Il peut ramener les vaches, faire fuir les renards qui veulent s’en prendre aux poules et même faire la chasse aux rats, sans compter qu’il peut protéger la maison et les enfants.
    Liam leva la tête, se rendant

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