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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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vous autres était au courant ? fit Hubert, étonné par leur réaction.
    — Ben, c’est pas pantoute ce qui s’est raconté au magasin général, admit Liam.
    — C’est vrai, reconnut Rémi.
    — Je suppose que le père Bélanger a raconté à tout le monde que c’était Constant qui achetait la terre, dit Hubert, amer.
    — Ouais, reconnut Rémi.
    — C’est pas ça pantoute, intervint le meunier, assis près de Bernadette. Tout ce que j’ai fait, c’est que j’ai offert à Hubert d’aller discuter du prix avec monsieur Bélanger parce que je trouvais qu’il demandait pas mal cher pour sa terre et son roulant. Hubert a accepté et on y est allés tous les deux. C’est pas ben honnête de la part de Tancrède Bélanger d’avoir raconté partout que c’est moi qui achète sa terre la semaine prochaine.
    — Ce que Constant dit pas, reprit le cadet de la famille Beauchemin, c’est que c’est lui qui me prête tout l’argent pour ouvrir ma fromagerie.
    — Est-ce que les intérêts qu’il te demande sont aussi hauts que ceux du notaire Valiquette ? demanda Xavier à son frère.
    — T’es pas obligé de répondre à cette question-là, fit Constant, un peu mal à l’aise.
    — Je le sais, mais je trouve normal que ma famille sache quelle sorte d’homme t’es, répliqua Hubert. Constant me prête tout cet argent-là sans me demander une cenne d’intérêts.
    — Blasphème ! s’exclama Xavier, t’es chanceux en maudit.
    — C’est un homme comme Constant qu’il aurait fallu au curé Désilets sur le conseil, plaisanta Donat.
    — Peut-être, dit en riant le meunier, mais je serais dans le chemin aujourd’hui.
    — Je suppose que tu vas aller passer le contrat chez le notaire Valiquette ? fit Liam en quittant la table.
    — Non, je suis comme Donat et Constant, répondit Hubert. J’aime mieux faire affaire avec le notaire Letendre.
    Il était évident que la générosité de l’amoureux de Bernadette avait frappé tous les membres de la famille Beauchemin et la plupart éprouvaient une grande admiration à l’égard de leur jeune voisin.
    — En tout cas, je vais savoir à quelle porte aller frapper quand j’aurai besoin d’argent, plaisanta Rémi.
    — Dépêche-toi, dit en riant Constant. Il me semble qu’il me reste plus grand-chose chez le notaire.
    La phrase de son amoureux frappa Bernadette. Pendant que les femmes de la maison lavaient la vaisselle et remettaient de l’ordre dans la cuisine, Constant attira Hubert à l’écart quelques instants pour lui dire :
    — Je suis allé voir le notaire Letendre à Sainte-Monique hier avant-midi pour lui demander de préparer le contrat. Il m’a promis qu’il serait prêt après-demain.
    — Étais-tu obligé d’y aller si vite ?
    — Si on veut que tout soit réglé avant le jour de l’An, j’avais pas le choix. Le notaire garde pas autant d’argent dans son coffre. L’argent est prêté. En revenant, je me suis arrêté chez Tancrède Bélanger pour l’avertir qu’on passait chez le notaire dans deux jours et qu’on avait l’intention d’aller à Sainte-Monique en berlot.
    — Pourquoi tu lui as dit ça ?
    — Parce qu’il y a juste deux places dans mon berlot. J’aime mieux qu’il fasse le voyage tout seul dans sa sleigh . Ça me dérange pas. À part ça, c’est un moyen de lui faire payer toutes les menteries qu’il a racontées au magasin général cette semaine.
    Au moment où les deux jeunes gens s’apprêtaient à rejoindre Donat, Rémi et Liam, Bernadette apparut à la porte de la cuisine d’été pour inviter Constant à la suivre au salon.
    — Ma mère veut bien qu’on veille un peu au salon avant que tout le monde se mette à jouer aux cartes, lui apprit-elle.
    — Et c’est moi qui vous chaperonne, déclara Camille en poussant sa chaise de manière à pouvoir voir ce qui se passerait dans la pièce. J’aime autant vous dire que vous êtes mieux de vous tenir le corps raide et les oreilles molles, plaisanta-t-elle.
    Bernadette prit place aux côtés de son amoureux sur le canapé où il venait de s’asseoir et lui murmura :
    — Pourquoi t’as dit à Rémi, tout à l’heure, qu’il était mieux de se dépêcher s’il voulait t’emprunter de l’argent ?
    — C’était pour rire, répondit le meunier pour la rassurer.
    — Parce que moi, je trouve ça bien beau être généreux avec tout le monde, mais tu dois penser à toi, reprit-elle, avec un pli

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