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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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berlots et les traîneaux. Seule la catherine d’Eudore Valiquette, montée sur ses hauts patins, dominait les autres véhicules.
    À son entrée dans la chapelle, Donat aperçut les autres marguilliers en train de discuter avec le bedeau près du poêle. Marie laissa son fils à l’arrière et entraîna Hubert et Bernadette vers le banc réservé aux Beauchemin. Il faisait déjà très chaud dans le temple plus qu’à demi rempli de fidèles. D’ailleurs, un bon nombre d’entre eux avaient retiré leur manteau. Dans le jubé, le chœur procédait à un dernier exercice sous la direction de Céleste Comtois qui touchait le clavecin.
    — Père Moreau, vous êtes mieux de laisser le poêle s’éteindre, déclara Eudore Valiquette au bedeau. La chapelle est pas encore pleine et on crève déjà.
    — Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Hormidas.
    — Monsieur le curé a demandé qu’on aide les gens à se trouver une place, dit Thomas Hyland. Il va certainement y avoir des places libres quelque part.
    — Quand il y en aura plus, on enverra le monde dans le jubé, proposa Donat.
    — Oui, et après, les derniers arrivés auront pas le choix, ils resteront debout en arrière de la chapelle.
    — Qu’est-ce qu’on fait si on a des ivrognes ? demanda Ellis.
    — Le mieux est de les installer pas trop loin des portes au cas où ils seraient malades, fit le président de la fabrique. Rappelez-vous l’an passé.
    Quand le curé Fleurant pénétra dans le chœur, vêtu de ses habits sacerdotaux blancs, tout le monde se leva et Liam Connolly, le maître-chantre, entonna son Minuit, Chrétiens , pour le plus grand plaisir de l’auditoire. Hubert, profitant de sa haute taille, chercha Angélique Dionne du regard. Il l’aperçut debout entre son père et sa mère, un peu plus loin, à l’arrière et il lui adressa un sourire discret.
    Le fils cadet de Marie Beauchemin aurait bien aimé aller apprendre la bonne nouvelle deux jours plus tôt à celle qu’il aimait, mais il n’avait trouvé aucune excuse pour se présenter chez les Dionne. Il était persuadé que Télesphore et Alexandrine Dionne n’auraient guère apprécié qu’il se présente un soir de la semaine pour veiller au salon avec leur fille. Déjà, il n’avait pas été invité à partager l’un de leurs repas du jour de Noël, ce qui en disait assez long sur l’estime qu’ils lui portaient.
    Au moment où le curé Fleurant commençait son sermon, ce dernier vit bien une dizaine d’hommes se glisser subrepticement par les portes de la chapelle pour aller fumer leur pipe ou boire une gorgée d’alcool. Il se garda bien de faire un esclandre, tant ce comportement était entré partout dans les mœurs. Pour sa part, Hubert ne bougea pas, mais il se promit de se précipiter à la fin de la messe pour intercepter l’institutrice pour enfin lui apprendre la bonne nouvelle de l’achat de la terre de Tancrède Bélanger.
    L’officiant parla de la naissance du Christ venu sauver les hommes. Il mit en garde ses ouailles contre les abus engendrés par le temps des fêtes. Il incita ses paroissiens à profiter avec modération des bonnes choses que Dieu leur offrait et à saisir l’occasion pour Le remercier de ses bontés.
    À l’ Ite missa est , Hubert se pencha vers son frère Donat pour lui demander de l’attendre après la messe. Il voulait dire quelques mots à Angélique.
    — Fais-nous pas geler trop longtemps, fit son frère en le regardant sortir précipitamment du banc familial.
    Hubert rejoignit la jeune fille à l’instant où elle allait franchir la porte de la chapelle. Il la tira par une manche de son manteau et lui glissa à l’oreille :
    — Laisse ton père et ta mère prendre de l’avance. J’ai une bonne nouvelle à t’apprendre.
    Aussitôt sur le parvis, il la conduisit un peu à l’écart.
    — Joyeux Noël ! lui souhaita-t-il.
    — Joyeux Noël ! Je devine de quoi tu veux me parler. Tu as acheté la ferme de monsieur Bélanger, c’est ça, hein ?
    — Oui, reconnut-il un peu dépité qu’elle ne lui eut pas donné la chance de lui apprendre la nouvelle. Comment tu l’as su ?
    — Par monsieur Bélanger qui est venu raconter au magasin à qui voulait l’entendre que Constant Aubé venait de lui promettre de lui acheter son bien.
    — C’est pas Constant qui l’achète, c’est nous deux, jériboire ! s’emporta Hubert. Il me prête l’argent pour ça, mais il est entendu que je vais le lui

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