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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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campagne électorale et du rôle qu’ils entendaient jouer aux côtés de Donat.
    — Mais il faudra pas que ça nuise à notre besogne sur notre terre, finit par dire Xavier, l’air sérieux. C’est ben beau aider les Bleus à se faire élire, mais c’est pas ça qui va nous faire manger cette année.
    — C’est en plein ce que je me dis, lui confirma Liam.
    Au milieu de l’après-midi, Catherine servit du gâteau et du sucre à la crème à ses invités avant que Liam annonce qu’ils devaient rentrer pour faire le train. Au moment du départ, Xavier et Catherine promirent de rendre visite aux Connolly dès qu’ils le pourraient.
    Sur le chemin du retour, Camille s’étonna d’entendre son mari vanter tout le travail exécuté par Xavier et son homme engagé.
    — Ton frère a cette terre-là depuis moins de trois ans et on dirait qu’il y est depuis une quinzaine d’années. Sa maison et ses bâtiments sont d’aplomb et il a défriché déjà presque la moitié de sa terre.
    — C’est vrai qu’il a toujours été pas mal travaillant.
    — Disons que le jeune qui travaille avec lui a pas les deux pieds dans le même sabot, lui fit remarquer son mari. Il paraît qu’il est pas manchot pantoute et la besogne lui fait pas peur.
    Camille tourna légèrement la tête pour voir de quelle façon Ann percevait ce qui venait d’être dit au sujet d’Antonin. La jeune fille de quatorze ans avait rosi tout en se gardant bien de dire un mot.
    À leur retour à la maison, tous allèrent changer de vêtements. Quand Liam et ses deux fils eurent pris la direction des bâtiments pour soigner les animaux, Camille se mit à la préparation du souper avec l’aide d’Ann et de Rose.
    — Tu trouves pas qu’Antonin est pas mal fin ? demanda-t-elle à l’adolescente en déposant devant elle les pommes de terre à éplucher.
    — Pourquoi tu me dis ça ? fit Ann.
    — Tout simplement parce qu’il avait l’air de te trouver à son goût, déclara Camille avec un fin sourire.
    — Voyons, Camille, ça fait juste deux ou trois fois que je le vois, se défendit Ann, rouge de confusion.
    — C’est normal qu’il te trouve à son goût, laissa tomber celle qu’elle considérait comme sa meilleure amie. T’es une belle fille. Mais vous êtes encore pas mal jeunes.
    — C’est certain, reconnut sans enthousiasme la jeune fille.

    Une dizaine de jours plus tard, à la fin d’un après-midi nuageux, Camille finissait de désherber son jardin avec l’aide de Rose et d’Ann. Il faisait chaud et humide et pas la moindre brise n’agitait le feuillage des érables qui bordaient la cour de la ferme. Toutes les trois étaient coiffées de leur large chapeau de paille et leurs bras étaient protégés par les longues manches de leur robe en cotonnade.
    — Est-ce qu’on arrête bientôt, Camille ? demanda la petite Rose. J’ai soif.
    — Tu peux aller boire à la maison, on n’en a plus pour longtemps, répondit sa mère adoptive en soulevant son chapeau pour essuyer la sueur qui coulait sur son front.
    La fillette de sept ans quitta le jardin et se dirigea vers la maison.
    — On arrête dans cinq minutes pour aller s’occuper du souper, dit-elle à Ann. Ton père vient de commencer le train.
    Au moment où elle se remettait au travail, un cri poussé par Duncan la fit violemment sursauter.
    — Bon, qu’est-ce qui se passe encore ? demanda-t-elle à haute voix en se relevant précipitamment en même temps qu’Ann.
    Le garçon de dix ans à la tête rousse venait de quitter l’étable et se dirigeait en courant vers elle.
    — Camille, viens vite ! P’pa a reçu un coup de pied d’une vache, cria-t-il, paniqué. Il est à terre et il a pas l’air d’être capable de se relever.
    — Où est Patrick ?
    — Il est en train de nourrir les chevaux.
    Camille courut vers l’étable, suivie de près par Duncan et Ann. Dès son entrée dans le bâtiment, elle aperçut le seau renversé au milieu d’une flaque de lait et les deux pieds de son mari qui sortaient de l’un des six ports aménagés pour recevoir chacune des vaches.
    Elle se précipita vers Liam étendu par terre, entre le muret et la vache qui le regardait paisiblement, comme si elle n’était en rien responsable de l’accident qui venait d’arriver. Le petit banc à trois pattes utilisé pour la traite avait roulé plus loin. Camille donna une tape vigoureuse sur l’arrière-train de la bête pour la forcer à s’écarter

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