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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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prêtre, mécontent de voir que son intervention n’avait servi qu’à braquer l’un de ses paroissiens contre lui.
    — Merci, monsieur le curé, fit Xavier en entraînant sa femme vers la porte.
    Durant le trajet qui les ramena à la maison, le jeune homme parvint à dédramatiser la situation et à rassurer sa femme.
    — T’as pas à t’énerver avec ce qu’il vient de dire, lui conseilla-t-il. J’ai l’impression qu’il parlait juste en son nom. Là, je pense lui avoir rivé son clou et il va nous sacrer patience pour un bout.
    — Tu crois ? demanda-t-elle d’une voix hésitante.
    — Je te le dis. Ça a dû le fatiguer toute la semaine, cette affaire-là, ajouta-t-il en ricanant.

    Cet après-midi-là, Liam Connolly conduisit sa petite famille à la dernière ferme du rang Sainte-Ursule. Le mari de Camille se composa un air aimable quand il fit entrer son boghei dans la cour de la ferme de son jeune beau-frère.
    Quand sa femme lui avait appris au retour de la messe qu’ils étaient invités par Xavier et Catherine, il avait d’abord refusé catégoriquement d’y aller.
    — Tu peux pas leur faire cette insulte-là, lui avait fait remarquer Camille. Si j’y vais toute seule, ils vont croire que t’as quelque chose contre eux.
    Liam n’avait finalement accepté l’invitation qu’après le repas.
    — Moi, j’irais ben, s’était excusé Paddy Connolly, mais j’ai besoin de ma sieste après le dîner.
    — Ça tombe bien, mon oncle, avait rétorqué du tac au tac sa nièce par alliance. Je pense que vous étiez pas invité.
    Camille n’était pas près d’oublier que l’oncle de son mari avait eu le culot de faire une allusion désagréable sur le passé de la nouvelle mariée lors de la réception qui avait suivi le mariage. L’effronté avait été à un doigt de se faire corriger par Xavier.
    Les jeunes mariés attendaient visiblement la visite des Connolly, assis à l’ombre sur la galerie, Constance installée entre eux dans une espèce de gros sabot berçant en bois.
    Dès l’arrivée des visiteurs, les maîtres des lieux se levèrent pour les accueillir.
    — Descends, Camille, avec les enfants, lui ordonna son frère. Je vais aller aider Liam à dételer.
    Pendant que les deux hommes se dirigeaient vers l’écurie, Catherine entraîna sa belle-sœur et ses quatre enfants vers la galerie. Elle souleva Constance pour la présenter aux nouveaux venus. Camille ne fut pas avare de compliments sur la beauté et l’air en santé de l’enfant qu’elle voulut à tout prix prendre dans ses bras.
    — Avec ses cheveux blonds et ses belles joues roses, on dirait un ange ! s’exclama Camille en installant la petite fille sur ses genoux.
    — Monsieur le curé nous a obligés à passer le voir à matin, avant de rentrer, murmura Catherine à sa belle-sœur.
    — Pourquoi ? lui demanda Camille.
    — Il était pas content pantoute qu’on ait adopté la petite sans lui en avoir parlé. Il dit que c’est un bien mauvais exemple pour les filles de la paroisse.
    — J’espère que vous vous êtes pas laissé faire ?
    — Tu connais Xavier.
    — Tant mieux, parce que si tu veux avoir mon avis, ça le regarde pas pantoute, déclara Camille, l’air convaincue.
    Catherine la remercia de son appui en lui adressant un sourire chaleureux.
    Antonin sortit de la maison au même moment et salua les visiteurs. Depuis le temps qu’il vivait avec Xavier, les Beauchemin le considéraient comme un membre de la famille. Le jeune homme s’esquiva ensuite durant quelques instants, le temps de transporter sur la galerie deux longs bancs pour que tout le monde puisse s’asseoir.
    Xavier avait entraîné Liam à l’intérieur de sa grange pour lui montrer quelque chose et il semblait peu pressé de revenir prendre place sur la galerie. Pour sa part, son employé s’était empressé de s’installer aux côtés d’Ann et, après un court moment de gêne, il questionnait l’adolescente sur l’école, que lui-même n’avait jamais eu la chance de fréquenter.
    Tout en parlant avec Catherine des soins qu’un enfant exigeait, Camille surveillait du coin de l’œil sa fille aînée et éprouvait de la difficulté à ne pas sourire devant les airs charmeurs qu’elle adoptait pour répondre aux questions du garçon de dix-huit ans.
    Finalement, les deux hommes revinrent des bâtiments et s’installèrent un peu à l’écart sur la galerie pour parler plus à leur aise de la future

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