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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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laid…
    Elle fut interrompue par Célina et la religieuse qui entrèrent dans la pièce, chargées de leurs petites valises. Sœur Marie du Rosaire alla soulever un coin du rideau pour tenter de voir à l’extérieur, malgré l’obscurité.
    — Mon Dieu ! s’exclama-t-elle, c’est une vraie tempête.
    — Ben non, ma tante, la rassura son neveu, c’est juste un peu de neige. Ça nous empêchera pas de prendre le chemin.
    Après le train, on servit des crêpes et du sirop d’érable et on mangea malgré le verbiage incessant de Mathilde Beauchemin.
    — Je sais pas si la mère supérieure va accepter qu’une de nos orphelines revienne toute seule en compagnie d’un homme, dit-elle à un moment donné.
    — Qu’est-ce que vous voulez qu’il arrive ? lui demanda Hubert, surpris.
    — Ça se fait pas, laissa tomber sa tante. Nous, on pense à la réputation de nos filles.
    — Je veux bien le croire, ma tante, intervint Donat, mais il y a pas moyen de faire autrement. Eugénie doit rester ici dedans avec le petit. Bedette s’en va à l’école et ma mère est trop malade pour prendre le chemin.
    — Je suis certaine que vous allez pouvoir lui expliquer la situation, ma tante, conclut Bernadette.
    Après le dîner, la religieuse et sa jeune compagne montèrent dans la sleigh que Donat venait d’approcher de la maison. Mathilde Beauchemin partit en faisant la promesse d’user de toute son influence pour qu’on renvoie Célina Chapdelaine à sa belle-sœur pour l’aider, ce qui amena un sourire de reconnaissance sur les lèvres de Marie. Par contre, celle-ci fut moins enchantée quand elle l’entendit annoncer qu’elle reviendrait lui rendre visite le plus tôt possible.

    Ce matin-là, Bernadette avait découvert Constant devant son école. Il venait de pelleter un étroit sentier et il avait dégagé le perron et les marches y conduisant.
    — Voyons donc, Constant, t’étais pas obligé de venir pelleter à l’école. J’aurais pu me débrouiller, ajouta-t-elle en lui adressant son plus beau sourire.
    — Je le sais, mais ça me permettait de venir voir ma future femme, répliqua le meunier prêt à monter dans sa voiture. En plus, à matin, je dois aller rejoindre Hubert, chez Bourgeois, en face. Ton frère lui a commandé deux cuves pour commencer à faire son fromage dans une couple de jours. Il paraît qu’il achève de faire le ménage de la petite remise où il va les installer.
    — Attends-moi une minute, le temps d’allumer le poêle, lui commanda-t-elle. Si je le fais pas tout de suite, les enfants vont geler tout l’avant-midi.
    Constant demeura sur le perron pendant qu’elle entrait. Il était conscient que s’il était surpris dans l’école, seul avec la jeune institutrice, Bernadette aurait droit à un blâme sévère, voire à un renvoi. La jeune maîtresse d’école fut rapidement de retour.
    — J’ai bien hâte de goûter à ce fromage-là, fit Bernadette en venant le rejoindre au moment même où Angélique Dionne montait aux côtés de son père pour aller à son école du rang Saint-Paul. Bernadette regarda la petite amie de son frère Hubert, mais cette dernière, hautaine, n’esquissa aucun geste de reconnaissance. Elle fit comme si elle ne la voyait pas.
    — Je me demande pourquoi elle a l’air aussi bête, dit-elle à Constant, intriguée par le comportement de sa consœur.
    — Moi aussi, déclara son amoureux. En tout cas, pour en revenir au fromage de Hubert, je suis certain qu’il va être bon. En plus, ton frère doit avoir hâte de s’installer pour de bon dans sa maison pour être plus à même de soigner ses animaux. Il m’a dit qu’Emma lui avait trouvé un lit et une commode pour les mettre dans sa chambre. Ce sont les seuls meubles qui lui manquent.
    — Plus important, on va voir comment il va pouvoir se débrouiller pour faire son ordinaire, poursuivit Bernadette. On va l’aider, promit-elle quand il monta dans son berlot.
    Ann Connolly et sa jeune sœur Rose furent les premières à se présenter à l’école. Bernadette les invita à entrer. L’institutrice en profita pour rassurer l’aînée des filles adoptives de sa sœur Camille en lui expliquant qu’elle avait constaté lors des deux derniers jours qu’elle n’avait pris aucun retard sur les autres élèves grâce à tous les travaux qu’elle avait faits depuis septembre. Duncan fut le dernier élève à arriver après avoir renvoyé son chien attelé au traîneau.

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