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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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hanches.
    — Ben, j’ai changé d’idée, déclara Liam sur un ton catégorique. T’as besoin d’aide ici dedans. Tu dois t’occuper du petit en plus de faire toutes tes autres besognes. Je vois pas pourquoi une fille de cet âge-là aurait besoin d’aller passer ses grandes journées à rien faire sur un banc d’école.
    — On en a déjà discuté bien des fois, Liam, reprit sa femme en faisant un effort pour calmer son impatience. Je suis capable de me débrouiller toute seule et Ann est assez vaillante pour faire sa part en revenant de l’école.
    — C’est ce que tu penses, laissa tomber son mari.
    — En plus, t’oublies qu’on s’est vantés à tout le monde que ce serait la première fille de Saint-Bernard à avoir son diplôme de septième année.
    — Il y a plus personne qui se souvient de ça.
    — Ann, elle, s’en souvient ! Ce serait pas juste qu’elle ait fait tous les devoirs que ma sœur lui a préparés depuis le début de l’année pour rien.
    — Tu comprends rien, je t’ai dit non, s’entêta-t-il. Sa place, c’est d’être ici à t’aider.
    — Et moi, je te répète pour la centième fois que j’ai pas besoin d’elle pantoute.
    Un lourd silence tomba sur la cuisine. Les parents n’entendaient que les pas de l’adolescente en train de faire le ménage à l’étage.
    — Moi, je serais bien fière d’avoir une fille qui a de l’instruction, dit à mi-voix Camille en posant une main sur un bras de Liam qui arborait un air boudeur.
    Elle n’avait pas renoncé à son idée d’envoyer son aînée au couvent dès qu’elle serait parvenue à avoir son diplôme. Liam s’assit pour chausser ses bottes dans l’intention d’aller rejoindre ses fils qu’il avait chargés de nettoyer l’étable. Durant quelques minutes, il tourna en rond dans la cuisine, comme s’il ne savait pas trop quoi faire. Puis il se dirigea vers le crochet auquel était suspendu son manteau.
    — On va dire que t’as encore gagné, laissa-t-il finalement tomber en s’emparant de son manteau. Qu’elle y aille, à sa maudite école ! Mais si je m’aperçois que t’es pas capable de faire tout ton ouvrage ou que ça te fatigue trop, elle va la lâcher, je te le garantis.
    Toute contente, la jeune femme s’approcha de lui et l’embrassa sur une joue. Dès qu’il eut franchi le pas de la porte de la maison, Camille se précipita à l’étage pour annoncer la bonne nouvelle à Ann.

    À l’heure du dîner, Xavier et Antonin, son homme engagé, s’arrêtèrent quelques minutes à la maison paternelle après avoir laissé à Constant Aubé la peau de trois renards qu’ils avaient abattus durant la semaine.
    — Je sais pas d’où ils sortent tous cette année, dit-il à Donat, mais ils arrêtent pas de tourner autour de mon poulailler. Et ils ont l’air malins à part ça. Ça me surprendrait pas pantoute qu’ils aient la rage, ajouta-t-il.
    — J’en ai vu, moi aussi, affirma Hubert en allumant sa pipe.
    — Il manquerait plus qu’on se fasse attaquer par cette vermine-là quand on va aux toilettes dehors ! s’exclama sœur Marie du Rosaire.
    — C’est certain que si on tombe sur un renard ou un chat sauvage qui a la rage, ça peut devenir dangereux… conclut Xavier. En passant, j’ai remarqué que le gros Tancrède Bélanger est en train de vider sa maison. Ils ont l’air d’être une demi-douzaine à sortir des meubles et du matériel.
    — Ça, ça veut dire qu’il va falloir que t’ailles jeter un coup d’œil sur ce qu’il emporte, conseilla Donat à Hubert. Le bonhomme est ben capable de partir avec quelque chose que t’as payé.
    — Il ferait jamais ça, dit Hubert d’une voix incertaine.
    — À ton aise, fit son frère aîné, mais à ta place, j’en jurerais pas.
    En voyant Xavier approuver Donat, Hubert fut visiblement secoué et il décida d’aller voir.
    Pour sa part, Xavier se rendit compte subitement de l’absence de sa mère dans la cuisine.
    — Où est passée m’man ? demanda-t-il.
    — En haut, dans sa chambre, répondit la religieuse.
    — On dirait qu’elle couve quelque chose, intervint Bernadette en jetant une bûche dans le poêle.
    Au même moment, Célina entra dans la cuisine, la mine soucieuse.
    — Je suppose qu’elle a une bonne grippe, fit Mathilde Beauchemin.
    — Je suis pas docteur, ma sœur, mais ça a pas l’air de ça. Elle a de la misère à respirer et on dirait que c’est son cœur qui lui fait

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