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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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s’arranger.
    Camille et Liam remercièrent avec effusion leurs bons Samaritains. Après leur départ, Camille houspilla les enfants pour aller faire le train.
    La période la plus harassante de l’année était maintenant derrière eux et elle eut une pensée attendrie pour sa jeune belle-sœur qui avait passé la journée à manier la fourche en plein soleil.

    Le lundi suivant, la plupart des fermiers avaient fini de rentrer le fourrage et la période des foins était pratiquement terminée. Une chance d’ailleurs parce que le ciel était passablement gris et la pluie menaçait depuis le lever du jour.
    Harcelés par le curé Désilets, les marguilliers avaient finalement accepté que l’emménagement du prêtre dans son nouveau presbytère se fasse ce jour-là, ce que l’ecclésiastique s’était empressé d’annoncer la veille aux deux messes dominicales. Il avait demandé l’aide de tous les fidèles pour transporter ses effets de la sacristie au presbytère et il en avait profité pour remercier Delphis Moreau et son père qui avaient nourri et abrité gratuitement son cheval depuis un an. Par ailleurs, il avait tenu à souligner la générosité de plusieurs dames de la paroisse qui avaient confectionné des rideaux pour habiller les fenêtres de son nouveau domicile.
    Après la grand-messe, Eudore Valiquette avait fait une proposition acceptée d’emblée par les autres membres du conseil. Il avait suggéré de diriger seul le déménagement le lendemain pendant que les quatre autres marguilliers formeraient deux équipes pour aller dans les paroisses voisines essayer d’obtenir des meubles usagés pour meubler le presbytère, comme il avait été entendu lors de la dernière réunion. Hyland et Ellis avaient alors décidé de se diriger vers Drummondville tandis que Donat et Hormidas Meilleur avaient accepté de se rendre à Sainte-Monique et à Saint-Zéphirin.
    Ce matin-là, durant tout le trajet jusqu’à Sainte-Monique, Donat s’interrogea sur le type d’accueil qu’il allait recevoir du curé Lanctôt qui n’avait jamais beaucoup aimé les Beauchemin. Le prêtre irascible n’avait jamais pardonné à son père d’avoir été à l’origine de la pétition qui avait conduit à la création de la mission Saint-Bernard-Abbé. Il n’avait guère aimé voir sa paroisse amputée d’un nombre important de familles.
    — Si le curé Lanctôt nous vire de bord, dit Donat au facteur qui l’accompagnait, il nous restera toujours une chance de trouver quelque chose chez le curé Moisan, à Saint-Zéphirin.
    — On verra ben, dit Hormidas. Moi, ce que j’aime moins, c’est d’être habillé en dimanche pour aller jouer dans la poussière du grenier d’un presbytère.
    — Il y avait pas moyen de faire autrement, père Meilleur. On pouvait tout de même pas se présenter avec notre linge de tous les jours. Il y a déjà ben assez qu’on arrive avec une charrette pour quêter.
    Le jeune cultivateur immobilisa la voiture dans l’allée près du presbytère de Sainte-Monique et les deux hommes allèrent sonner à la porte de l’imposant édifice. La servante vint leur ouvrir et les fit passer dans la salle d’attente en leur disant que le curé Lanctôt allait venir.
    Moins de cinq minutes plus tard, Louis-Georges Lanctôt, la mine sévère, ouvrit la porte de la salle d’attente pour inviter ses visiteurs à le suivre dans son bureau. Le petit homme au crâne à demi dénudé contourna son bureau et leur indiqua les chaises placées devant le meuble.
    — Qu’est-ce que je peux faire pour vous autres ? demanda-t-il sur un ton tranchant.
    — Nous sommes deux marguilliers de Saint-Bernard-Abbé, monsieur le curé, déclara Hormidas Meilleur, son chapeau melon sur les genoux. Je m’appelle…
    — Hormidas Meilleur, facteur de son état, et si je me trompe pas, votre jeune ami est un Beauchemin, le coupa le prêtre. Je suis pas complètement gâteux et je suis encore capable de reconnaître mes anciens paroissiens.
    — Monsieur le curé, notre paroisse vient de faire construire un petit presbytère neuf pour monsieur le curé Désilets parce que monseigneur le voulait, intervint Donat.
    — J’ai appris ça, laissa tomber Louis-Georges Lanctôt d’une voix peu aimable.
    — Saint-Bernard est pas une paroisse riche comme Sainte-Monique, vous comprenez, poursuivit Hormidas Meilleur. On n’a plus une cenne pour meubler le presbytère et on trouve que ce serait pas ben chrétien

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