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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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Meilleur.
    — C’est possible, mais il est hors de question qu’on achète des meubles neufs, affirma Eudore Valiquette. On peut plus emprunter et il reste dans la caisse juste assez pour payer le vin de messe et les hosties.
    — Voyons donc ! protesta Josaphat Désilets, incrédule.
    — Je vous le dis, monsieur le curé, fit le notaire.
    Un autre silence tomba sur l’assemblée jusqu’à ce que Donat Beauchemin prenne la parole.
    — Savez-vous que je viens de penser à quelque chose qui pourrait régler le problème, annonça-t-il aux autres membres de la fabrique.
    — T’as pensé à quoi ? lui demanda le président du conseil.
    — Toutes les paroisses autour sont des vieilles paroisses.
    — C’est sûr, fit Thomas Hyland.
    — Dans ce cas-là, depuis le temps qu’elles existent, elles ont dû changer au moins une couple de fois une partie du mobilier de leur presbytère.
    — Peut-être, reconnut Ellis.
    — Ils ont pas dû jeter tous leurs vieux meubles. Qu’est-ce que vous diriez si on allait faire une tournée dans ces paroisses-là pour demander aux curés si on pourrait pas jeter un coup d’œil dans le grenier de leur presbytère ? Ils accepteraient peut-être de nous donner de vieux meubles qui leur servent plus, et avec ça on pourrait meubler notre presbytère.
    — Ah ben, j’aurai tout entendu ! explosa le prêtre, hors de lui. Mes marguilliers vont jouer les quêteux pour meubler mon presbytère. De quoi je vais avoir l’air devant les autres curés du diocèse quand ça va se savoir, cette affaire-là ? Parce que ça va se savoir, c’est sûr !
    — On dira ce qu’on voudra, laissa sèchement tomber Eudore Valiquette. Quand on n’a pas une cenne, monsieur le curé, on fait ce qu’on peut, n’est-ce pas ? demanda-t-il en élevant la voix. Je trouve l’idée de Donat Beauchemin pleine de bon sens. Qu’est-ce que vous en pensez, vous autres ? ajouta-t-il en regardant tour à tour les autres membres du conseil.
    Tous appuyèrent la proposition et il fut décidé que la semaine suivante deux équipes constituées de deux membres iraient rencontrer les curés des paroisses avoisinantes. Sur ce, la réunion prit fin. Josaphat Désilets, fou de rage, ne se donna même pas la peine de saluer ses marguilliers. Il se contenta de leur ouvrir la porte de la sacristie pour leur permettre de sortir.
    — J’ai dans l’idée que monsieur le curé est pas trop de bonne humeur, dit Hormidas Meilleur à mi-voix avant de monter dans sa voiture.
    — C’est pas important, père Meilleur, répliqua Donat. Il est temps qu’il se rende compte qu’on n’imprime pas l’argent à Saint-Bernard. Je sais pas ce qu’il a, mais on dirait qu’il arrive pas à comprendre ça.
    Quand Donat raconta à la maison comment la réunion s’était terminée, sa mère ne put s’empêcher de dire :
    — Pauvre monsieur le curé ! Ça doit pas être drôle pantoute pour lui d’être tombé dans une paroisse trop pauvre pour l’installer comme du monde.
    — Il est pas à plaindre tant que ça, m’man, fit Donat. Il mange ses trois repas par jour et il manque de rien. En plus, il va rester dans un presbytère tout neuf pas mal confortable.

    Le lendemain matin, Camille finissait de ranger la cuisine après le déjeuner quand elle vit arriver Constant Aubé, suivi de près par son frère Xavier, Catherine, Constance et Antonin.
    — Bonne sainte Anne, j’ai de la visite de bonne heure à matin ! s’exclama-t-elle, en sortant sur la galerie en compagnie de Liam et d’Ann. Qu’est-ce qui se passe ?
    — Je t’avais promis de venir te donner un coup de main à faire tes foins, répondit son jeune frère avec bonne humeur. Ben, me v’là. J’ai même emmené de l’aide avec moi.
    — Vous êtes ben fins de venir nous aider. Hier, on a eu le temps d’en faire un bon bout avec l’aide de Constant et des enfants.
    — C’est ben beau venir aider les autres, mais c’est pas ça qui va t’avancer pour tes foins, intervint Liam.
    — Inquiète-toi pas pour ça. Nous autres, on a presque fini. On a commencé il y a trois jours.
    — Et toi, Constant, fit Camille. Il me semble que t’as fait ta large part hier sans te sentir obligé de venir encore nous donner une journée.
    — Ça me fait plaisir, madame Connolly.
    — En tout cas, vous allez entrer boire une tasse de thé, offrit Camille, heureuse.
    — Laisse faire ton thé, refusa Xavier. On est aussi ben de

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