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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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se seraient bien passés. Ce matin-là, au lever, Liam dit à sa femme :
    — Je vais demander à mon oncle de m’amener avec lui à Saint-Zéphirin. Je pourrai arrêter chez le docteur faire enlever mon plâtre et, après ça, je vais aller voter.
    — Qu’est-ce que tu dirais que j’y aille avec toi ? lui demanda Camille. Tu connais ton oncle ! Il va vouloir jaser une bonne partie de la journée avec tout un chacun et tu vas être obligé de l’attendre en plein soleil. Si on y va tous les deux, on va revenir vite et tu vas trouver ça pas mal moins fatigant.
    Liam n’hésita qu’un court moment avant d’accepter la proposition de sa femme.
    Après le déjeuner, tous les deux s’endimanchèrent et confièrent à Ann la garde de ses frères et de sa sœur en lui promettant d’être de retour pour dîner. La matinée était fraîche et ils virent plusieurs connaissances en route pour le village voisin. D’un commun accord, le mari et la femme décidèrent de passer d’abord chez le docteur Samson. Encore une fois, ils eurent la chance de le trouver à la maison.
    Il ne fallut que quelques minutes au praticien pour scier le plâtre et vérifier si l’os s’était bien ressoudé. Il en profita pour regarder l’épaule blessée lors de l’accident survenu un peu plus d’un mois auparavant. Selon lui, tout était rentré dans l’ordre. Le cultivateur avait l’air tellement soulagé d’être débarrassé enfin de son plâtre que ça faisait plaisir à voir.
    — Et vous, petite madame, est-ce que tout va bien ? demanda-t-il à Camille.
    — J’ai arrêté d’avoir mal au cœur et rien m’empêche de faire ma besogne, répondit-elle avec un sourire.
    — Faites quand même attention de ne pas faire d’imprudence. Ne forcez pas et ménagez-vous un peu, même si vous vous sentez forte.
    — Elle en a pas mal fait durant tout le temps que je servais à rien, avoua Liam, avec un rien d’admiration dans la voix.
    — Surveillez-la, lui recommanda le médecin en leur ouvrant la porte pour leur permettre de sortir.
    Le couple s’arrêta à l’école du village de Saint-Zéphirin devant laquelle plusieurs bogheis étaient stationnés. De petits groupes d’électeurs étaient rassemblés un peu partout, sous l’œil attentif de quelques fiers-à-bras de chacun des partis. Il était évident que les uns et les autres cherchaient à s’intimider, mais comme ils étaient en nombre égal, personne n’osait déclencher les hostilités.
    En apercevant la voiture de leur beau-frère, Donat et Xavier s’approchèrent. Après avoir pris des nouvelles de leur sœur et de leur beau-frère, ils tinrent compagnie à Camille, le temps que Liam se glisse à l’intérieur du petit bâtiment. Comme la plupart des électeurs qui l’avaient précédé, il signa le registre de votation d’un « X ».
    — Je pourrais ben passer le reste de la journée avec vous autres, proposa Liam.
    — Je pense pas que ce serait une ben bonne idée, fit Xavier. Le docteur vient juste de t’enlever ton plâtre et l’os de ton bras doit être encore pas mal fragile. De toute façon, comme tu peux le voir, c’est pas mal calme.
    Le couple reprit sans plus tarder le chemin du retour. À leur arrivée à la maison, les enfants semblèrent tout heureux de voir leur père revenir sans son plâtre.
    — Demain, je commence à faucher mon blé, annonça Liam avec détermination en s’assoyant devant le bol de soupe aux légumes que venait de lui servir sa fille Ann.
    — L’oncle de votre père est-il parti ? demanda Camille.
    — Il est parti au magasin général, répondit Patrick.

    À Saint-Bernard-Abbé, on n’apprit les résultats du scrutin que trois jours plus tard. Pour la première fois depuis la Confédération, le comté de Drummond-Arthabasca allait être représenté par un conservateur.
    — Torrieu ! je me serai pas décarcassé pour rien, se réjouit Donat en apprenant la nouvelle. Dorion est entré et on a enfin un député Bleu.
    — Penses-tu que monsieur Lemire va tenir parole et te donner l’ouvrage d’inspecteur des routes ? lui demanda Eugénie.
    — Je voudrais ben voir qu’il me donne pas cet ouvrage-là, répondit le jeune homme.
    — Naturellement, on va organiser un charivari à soir chez Ellis, intervint Xavier avec bonne humeur.
    — Attends ! lui ordonna son frère aîné. Je sais pas trop si on devrait pas oublier ça. Il lui est arrivé une avarie quand il a tenu sa

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