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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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Xavier, entendit-il Catherine dire dans son dos. Je suis réveillée.
    — J’ai pourtant ben fait attention de pas la réveiller, se défendit-il.
    — Tu la connais, aussitôt qu’elle nous entend bouger, elle veut se lever.
    Xavier prit sa fille, l’embrassa sur les deux joues et la déposa près de sa mère dans le grand lit.
    — Il faut que j’aille réveiller Antonin pour faire le train, sinon il sera jamais prêt à temps pour aller chercher ta mère pour l’amener à la basse-messe.
    À l’instant où le maître de la maison posait le pied sur la première marche de l’escalier conduisant aux chambres à l’étage, il entendit des pas sur la galerie. Son employé, le bas de ses jambes de pantalon mouillé par la rosée, pénétra dans la cuisine.
    — Blasphème ! t’es de bonne heure sur le pont à matin, lui fit remarquer Xavier.
    — Je suis juste un homme engagé, moi, plaisanta l’adolescent. J’ai pas le droit de faire des plaies de lit. En attendant, les vaches sont déjà dans l’étable.
    Tous les deux prirent la direction des bâtiments. À les voir, il était évident que les trois années de travail en commun avaient fait d’eux des frères qui s’entendaient parfaitement.
    Après avoir soigné les animaux, Xavier envoya Antonin faire sa toilette pendant qu’il attelait Prince au boghei. Depuis la mi-juillet, il était entendu qu’Antonin passait prendre Laura Benoît à la ferme voisine pour lui permettre d’assister à la basse-messe sans avoir à compter sur son fils Cyprien ou sa femme. Au retour de la messe, la mère de Catherine ne s’arrêtait pas chez elle. Elle descendait chez son gendre pour s’occuper de Constance pendant que le jeune couple allait à la grand-messe. Bien sûr, Antonin avait protesté en affirmant qu’il était très capable de prendre soin de la fillette, mais Catherine lui avait fait comprendre que sa mère adorait venir rendre visite à Constance.
    Alors, l’habitude s’était vite créée. Laura Benoît préparait un rapide déjeuner pour sa petite-fille, Antonin et elle avant de surveiller la cuisson du dîner tout en s’amusant avec l’enfant. Au retour de Xavier et Catherine, il allait de soi qu’elle dînait avec eux avant qu’Antonin la raccompagne chez elle.
    Ce midi-là, Xavier s’esquiva quelques instants dans la chambre à coucher avec des mines de conspirateur pendant que sa femme, occupée au poêle, lui tournait le dos. Il s’empressa de revenir dans la cuisine et de déposer sur la chaise de Catherine un paquet grossièrement enveloppé.
    Sa belle-mère avait perçu son manège et allait lui en demander la raison quand il lui fit signe de ne rien dire. Après avoir servi les gens attablés, la jeune femme tira sa chaise dans l’intention de s’asseoir et de nourrir Constance.
    — Qu’est-ce que c’est ça ? demanda-t-elle, étonnée, en apercevant le paquet sur sa chaise.
    — Pour moi, le meilleur moyen de le savoir, c’est d’ouvrir le paquet, répondit son mari, taquin.
    Antonin prit l’assiette destinée à Constance et se mit à la nourrir lentement pendant que Catherine déballait le colis en prenant bien garde de ne pas déchirer le papier brun dans lequel il était enveloppé.
    — Mais ce sont des bottines à boutons à la dernière mode ! s’exclama la jeune femme en examinant les deux chaussures noires et luisantes qui sentaient le cuir neuf.
    — Et tu vas être la seule de Saint-Bernard, avec Laurence Comtois, à en avoir. C’est Constant Aubé qui te les a faites.
    — Tu veux me rendre orgueilleuse ? fit-elle, le visage rayonnant de plaisir.
    — Pantoute, répondit-il en riant.
    — Mais j’avais pas besoin de ça, Xavier ! reprit-elle, plus sérieuse. Mes souliers sont encore bien bons.
    — Personne dit le contraire, mais j’ai ben le droit de faire un cadeau à ma femme quand ça me tente, non ? J’aimerais que tu les essayes après le dîner pour voir si elles te font, ajouta-t-il.
    — Je les essaye tout de suite, dit-elle en s’assoyant et en retirant ses souliers.
    Quand elle se leva pour faire quelques pas dans la pièce en soulevant un peu l’ourlet de sa jupe, sa mère ne put s’empêcher de dire :
    — Il y a pas à dire, ça te fait de bien beaux pieds.
    — En tout cas, elles me font à la perfection, affirma la jeune femme en se penchant vers son mari pour l’embrasser.
    À son retour à sa ferme, Laura trouva sa bru et son fils assis sur la galerie,

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