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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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entreprises les plus aventureuses et en sortait victorieux 3  .
    Le véritable parti de la guerre, quels qu’en fussent les tenants en dehors de Hitler et de Ribbentrop, se fondait sur les arguments suivants : « Nous admettons que grâce à la rapidité de notre réarmement nous sommes parvenus à acquérir une supériorité de quatre contre un. Depuis l’occupation de la Tchécoslovaquie, le camp adverse réarme fortement. Un minimum de dix-huit mois à deux ans lui sera nécessaire pour que sa production atteigne son entière efficacité. Ce n’est qu’à partir de 1940 qu’il pourra commencer à rattraper notre avance, jusque-là relativement importante. Mais s’il venait à produire seulement autant que nous, alors notre supériorité irait constamment en s’amenuisant car, pour maintenir ce rapport, nous devrions produire quatre fois plus. Or nous ne sommes pas en état de le faire. Même si l’adversaire n’arrivait à produire que la moitié de ce que nous produisons, le rapport de force nous serait de moins en moins favorable. En outre, nous avons maintenant, dans tous les domaines, des modèles nouveaux ; l’adversaire, par contre, n’a que du matériel dépassé 4  . »
    De telles considérations n’ont certainement pas déterminé de façon décisive les décisions de Hitler, mais elles eurent sans aucun doute une influence sur le choix du moment. Tout d’abord, il déclara : « Je reste aussi longtemps que possible à l’Obersalsberg, pour me maintenir en bonne forme en vue des dures journées à venir. Je ne rentrerai à Berlin que lorsque sera venu le moment des décisions. »
    Quelques jours plus tard la colonne de voitures de Hitler roulait déjà sur l’autoroute en direction de Munich. Dix voitures les unes derrière les autres, gardant entre elles un grand intervalle pour des raisons de sécurité ; ma femme et moi au milieu de la colonne. C’était une belle journée ensoleillée et sans nuages de la fin de l’été. La population laissa passer Hitler dans un silence inhabituel. Rares furent ceux qui le saluèrent. A Berlin également, le calme des alentours de la Chancellerie était frappant. D’ordinaire, quand l’étendard personnel de Hitler signalait sa présence, le bâtiment était assiégé de gens qui le saluaient à chacune de ses entrées ou sorties.
     
    Comme il était naturel, je restai à l’écart du cours suivi par les événements ; d’autant plus que, pendant ces journées mouvementées, l’emploi du temps habituel de Hitler fut terriblement bouleversé. Depuis que la cour s’était transportée à Berlin, des conférences se succédant sans interruption accaparaient totalement Hitler. La plupart du temps il ne prenait même plus ses repas en commun. La plus vivace des observations fixées dans mon souvenir, avec tout l’arbitraire de la mémoire humaine, reste la silhouette, non dénuée de comique, de l’ambassadeur d’Italie, Bernardo Attolico, se précipitant hors d’haleine à la Chancellerie quelques jours avant l’attaque contre la Pologne. Il apportait la nouvelle que l’Italie ne pourrait pas, dans un premier temps, tenir les engagements que lui imposait le traité d’alliance ; le Duce masquait son dédit sous des exigences irréalisables, réclamant la livraison immédiate d’une si importante quantité d’approvisionnements militaires et économiques, que cela aurait eu pour conséquence un affaiblissement radical des forces armées allemandes. Or Hitler faisait grand cas de la valeur militaire de l’Italie, en particulier de celle de sa flotte, avec ses unités modernes et ses nombreux sous-marins. Il tenait aussi en haute estime l’importante armée de l’air italienne. Un moment Hitler vit son plan contrecarré, car il partait du principe que la fermeté des intentions belliqueuses de l’Italie contribuerait encore à intimider les puissances occidentales. N’étant plus aussi sûr de lui, il ajourna l’attaque contre la Pologne dont il avait déjà donné l’ordre.
    La désillusion de ces jours-là fit pourtant bientôt place à de nouvelles exaltations et, n’écoutant que son intuition, Hitler affirma qu’il n’était absolument pas certain que l’Ouest, même au vu de l’attitude hésitante de l’Italie, déclarerait la guerre. Hitler rejeta une proposition de médiation de Mussolini, affirmant qu’il ne se laisserait plus retenir, étant donné que la troupe tenue en perpétuel état d’alerte

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