Au Coeur Du Troisième Reich
pendant tout ce mois il nous fut possible de procéder aux réparations sans être inquiétés par l’ennemi, de sorte que le degré de destruction avait dû être beaucoup plus élevé juste après la série des raids. Après ces bombardements l’industrie des roulements à billes ne fut plus touchée. Il nous fut donc possible d’accroître la production de roulements de plus de 6,3 cm de diamètre et d’en fabriquer 700 000 en mai, ce qui représentait par rapport à avril une augmentation de 25 %, et 1 003 000 en juin (augmentation de 80 %) ; en septembre 1944 nous avions atteint, avec une production de 1 519 000 roulements, 78 % de notre maximum antérieur. En septembre 1944 nous fabriquions 8 601 000 roulements à billes de tous calibres, ce qui représentait 94 % de la production antérieure aux bombardements.
22. Il se peut que les états-majors de l’aviation ennemie aient surestimé les résultats des bombardements. Chez nous aussi, après un raid mené sur une usine de buna en Union soviétique à l’automne 1943, l’état-major général de la Luftwaffe avait conclu, au vu des photos aériennes, que la production serait totalement arrêtée pendant plusieurs mois. Je montrai les photos en question au directeur de notre usine de buna de Huis, Hoffmann, qui était notre meilleur spécialiste en la matière, et dont l’usine avait essuyé des raids aériens beaucoup plus sévères : après m’avoir indiqué des points clés qui n’avaient pas été touchés, il m’assura que l’usine soviétique produirait de nouveau à plein rendement au bout de huit à quinze jours.
23. Cf. Indices de la production d’armements en Allemagne de janvier 1945.
24. Au cours des deux mois qui suivirent le premier raid sur Schweinfurt, rien n’avait été fait. « Le ministre a exprimé en termes très vifs son mécontentement au sujet des mesures prises jusqu’à présent. Il a déclaré qu’il fallait remédier à cette situation, que cette tâche était prioritaire et que tous les autres intérêts à considérer devaient s’effacer devant elle… L’impression produite par les dégâts matériels et l’exposé fait par le ministre des conséquences qu’ils auraient pour l’armement ont fait naître de toutes parts une volonté unanime d’assistance, même de la part des Gauleiter des régions voisines qui, du fait des transferts d’usines, ont dû tolérer des interventions désagréables dans leur circonscription » (Chronique, 18 octobre 1943).
25. Chronique des 7 et 11 janvier 1944.
26. Chronique du 2 août 1944. Le même jour je publiai un nouveau décret stipulant ceci : « L’installation des fabriques de roulements à billes souterraines est une tâche d’une extrême urgence. La main-d’œuvre nécessaire n’a pas encore pu être fournie, parce que les services… n’ont pas obéi aux ordres ! » Quelques semaines plus tôt, le 10 mai 1944, je donnai au comité les explications suivantes (notées dans leurs grandes lignes) : « Faire une énorme campagne de publicité pour les roulements à billes et autres choses de ce genre. N’avons pas encore trouvé le moyen de faire comprendre aux gens que cela est aussi important et urgent que les chars et les canons. A mon avis il faut enfoncer le clou davantage. Ce n’est pas l’affaire de l’état-major de la chasse. C’est toujours mon vieux souci qui revient : on n’a pas le sens de la propagande. »
Ainsi même sous le III e Reich, et même en temps de guerre, donner des ordres ne suffisait pas. Il fallait aussi que les personnes intéressées veuillent bien les exécuter.
27. Compte rendu du D.N.B. des 21 et 22 août 1943.
D.N.B. : Deutsches Nachrichten Büro (Bureau de renseignements allemand), agence de presse officielle. (N.D.T.)
21. HITLER A L’AUTOMNE 1943
1. En vingt et un mois, du 28 juillet 1941 au 20 mars 1943, Hitler ne quitta Rastenburg que quatre fois, pendant cinquante-sept jours au total. Le 20 mars 1943, sur les recommandations pressantes de son médecin, il partit pour l’Obersalzberg prendre trois mois de repos ; il revint ensuite travailler neuf mois d’affilée à Rastenburg. Par la suite, complètement épuisé, il partit le 16 mars 1944 séjourner quatre mois soit à l’Obersalzberg, soit à Berlin. (Domarus, Discours de Hitler , vol. IV, Munich, 1965.)
2. Cf. R. Brun, Neuropathologie générale , 1954 : « La régulation automatique de son besoin de repos
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