Au Coeur Du Troisième Reich
proximité du front. Mais les succès militaires de l’Union soviétique rendirent ce programme caduc dès la fin du mois d’août 1943.
Le protectorat de Bohême-Moravie était sous l’autorité de fait de la SS, à laquelle personne n’osait s’attaquer ; dans ces territoires, on produisait toutes sortes de choses au bénéfice des unités SS. En été 1943, leministère élabora un projet aux termes duquel nous devions exploiter les machines et les ouvriers spécialisés de ce pays pour produire par mois 1 000 chars légers supplémentaires. Hitler ordonna à Himmler, mais pas avant octobre 1943 il est vrai, de stopper la fabrication des produits destinés à la SS et d’accorder aux services de l’armement les mêmes droits qu’en Allemagne (Chronique du 8 octobre 1943). Comme nous ne pûmes faire travailler pour nous cette région industrielle qu’à partir de la fin 1943, les premiers « chars tchèques » ne sortirent qu’en mai 1944, au nombre de 66 pour ce même mois ; en novembre 1944, ce nombre passait à 387.
2. Chronique du 23 juillet 1943 : « Le ministre a proposé de remédier à ces inconvénients par l’institution d’ « usines protégées ». Ces usines devaient être protégées contre la réquisition de leur main-d’œuvre et ainsi attirer les travailleurs français. »
3. Cf. procès-verbal des conférences du Führer des 11 et 12 septembre 1943, point 14.
4. Chronique du 17 septembre 1943 : « La séance de clôture a eu lieu avant le dîner, qui a commencé fort tard dans la résidence des hôtes officiels du gouvernement du Reich ; auparavant le ministre s’était encore une fois entretenu seul à seul avec Bichelonne. Ce dernier avait demandé un entretien particulier pour discuter de la politique de Sauckel. Son gouvernement lui avait défendu de discuter ce problème en séance officielle.
A la réunion de l’Office central de planification du 1 er mars 1944, Kehrl déclara : « De cet entretien (Bichelonne-Speer) est sortie l’idée de créer des entreprises protégées, ce qui revient à les mettre à l’abri des interventions de Sauckel. Cette décision constitue pour l’Allemagne un engagement que mon ministre a solennellement authentifié par sa signature. »
5. Cela a été confirmé par Sauckel à la réunion de l’Office central de planification du 1 er mars 1944 : « Il est vraiment difficile pour moi qui suis allemand d’être placé en France devant une situation qui fait dire aux Français : les usines S sont tout simplement des usines protégées contre Sauckel. »
6. Cf. Chronique du 21 septembre 1943.
7. Cf. procès-verbal des conférences du Führer du 30 septembre et du 1 e r octobre 1943, point 22.
8. Cf. document de Nuremberg R.F. 22. – Le 27 juin 1943 Sauckel écrivait encore à Hitler : « Je vous demande donc, mon Führer, d’approuver mon projet de transférer d’ici la fin de cette année dans le territoire du Reich 500 000 autres Français et Françaises. » Selon une note du D r Stothfang, collaborateur de Sauckel, en date du 28 juillet 1943, Hitler avait déjà accepté celte proposition.
9. Une anecdote grotesque montrera à quel point les Gauleiter, qui étaient responsables directement devant Hitler, se moquaient des décisions prises par les instances compétentes du Reich. La Direction centrale de la pelleterie, qui dépendait du gouvernement du Reich, avait son siège à Leipzig. Un beau jour, le Gauleiter de l’endroit, Mutschmann, informa le directeur de l’établissement qu’il avait nommé un de ses amis pour le remplacer. Le ministre de l’Économie du Reich éleva une protestation énergique, car le directeur d’une direction centrale du Reich ne pouvait être désigné que par Berlin. Le Gauleiter n’en tint aucun compte et il ordonna au fonctionnaire de quitter son poste dans les prochains jours. Étant donné le rapport des forces, le ministre de l’Économie du Reich recourut à un expédient insensé : la nuit même avant la passation de pouvoirs, des camions partirent de Berlin et le siège de la Direction centrale de la pelleterie fut précipitamment transféré à Berlin, avec son directeur et ses dossiers.
10. C’est seulement à la mi-mai 1944 que le Gauleiter Kaufmann m’apprit quelques détails à ce sujet ; j’adressai immédiatement une réclamation à Hitler (voir la suite au chapitre 23).
11. Hitler fut averti trop tard de ces
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