Au Coeur Du Troisième Reich
pour voir Hitler). Je donnai mon accord à la condition que l’avion ne volerait pas à plus de 1 800 à 2 000 mètres. En apprenant ma décision, Gebhardt me fit une scène. A cette occasion, il me reprocha à nouveau de ne pas être un "médecin politique". Ici comme lors de notre premier accrochage à Hohenlychen, j’eus l’impression que Gebhardt voulait retenir Speer. »
17. Cette citation ainsi que celles qui suivent se fondent sur la chronique et sur mon discours prononcé le 10 mai 1944 devant mes directeurs généraux, où je résumai rétrospectivement le déroulement de l’entretien.
18. Hitler me signala que mon directeur général Schieber était suspecté par Himmler de préparer sa fuite à l’étranger, que le bourgmestre Liebel était un ennemi politique et enfin que le général Waeger ne passait pas pour digne de confiance.
19. Cf. mon discours du 10 mai 1944.
20. Lettre de Göring du 2 mai en réponse à ma lettre du 29 avril 1944.
21. Il s’agissait de 1’ « ordre allemand » dont les détenteurs devaient former le chapitre de l’ordre. Hitler ne réalisa pas son intention : Himmler ne reçut pas cet ordre, qui n’avait jusqu’alors été conféré qu’à des morts. Peut-être Bormann a-t-il empêché cette décoration. La décoration que je préférais était le « Prix national » (Nationalpreis) ; il était couvert de brillants et pesait si lourd qu’un suspensoir était nécessaire sous le frac pour répartir le poids de la décoration.
24. TRIPLE DÉFAITE
1. Nous avions connu précédemment des situations critiques, comme par exemple après les raids aériens sur les barrages de la Ruhr ou l’industrie des roulements à billes. Mais l’ennemi avait toujours fait preuve d’inconséquence, en passant d’un objectif à un autre ou en s’attaquant à des objectifs sans importance. C’est ainsi par exemple qu’il bombarda, en février 1944, les vastes installations de l’industrie aéronautique où étaient montées les cellules, au lieu de s’en prendre aux usines produisant les moteurs, alors que ceux-ci conditionnaient et limitaient notre production d’avions. La destruction des usines de moteurs d’avions aurait rendu impossible tout accroissement de la production d’avions, et cela d’autant plus qu’à la différence du montage des cellules, nous ne pouvions pas disséminer les usines de moteurs dans des forêts et des souterrains.
2. Krauch était le directeur de l’industrie chimique, Pleiger le délégué du Reich pour le charbon mais aussi le directeur d’importantes usines de carburants, Butefisch était le directeur des usines Leuna, et Fischer le président de I. G. Farben.
3. Cf. le procès-verbal des conférences du Führer des 22 et 23 mai 1944, point 14.
4. La première attaque aérienne, celle du 12 mai, avait entraîné une diminution de 14 % de notre capacité de production. Ces chiffres sont extraits des mémoires que j’adressai le 30 juin et le 28 juillet 1944 à Hitler, ainsi que de l’analyse des « conséquences de la guerre aérienne que j’ai rédigée le 6 septembre 1945 ».
5. Le nombre des chasseurs de jour et des chasseurs de nuit produits chaque mois était passé de 1 017 en janvier 1944 (avant la vague de bombardements) à 1 755 en mai, pour atteindre 2 034 en juin. La moyenne mensuelle de l’année 1943 se montait à 849.
Face aux reproches de Göring, je me défendis auprès de Hitler : « A cette occasion, je déclarai au Führer que l’opinion du maréchal du Reich selon laquelle, sous ma direction, l’armement de l’armée de terre aurait maintenu l’armement de la Luftwaffe à un niveau insuffisant était réfutée par le fait qu’en l’espace de trois mois, malgré les raids aériens, la production d’avions avait doublé, et que ce résultat n’avait pas pu être obtenu en un laps de temps aussi bref par l’adjonction de capacités provenant de l’armement de l’armée de terre, mais uniquement grâce à des réserves qui provenaient de l’armement de la Luftwaffe » (procès-verbal des conférences du Führer du 3 au 5 juin 1944, point 20).
6. Cf. procès-verbal des conférences du Führer du 3 au 5 juin 1944, point 19.
7. Décret du 20 juin 1944. Göring tenta de préserver son prestige en spécifiant : « L’armement de la Luftwaffe sera assuré sous sa responsabilité par le ministre de l’Armement et de la Production de guerre selon les
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