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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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l’homme.
    — Prisonniers ! cria-t-il
en arrachant le gant. Ôte ton heaume, ordonna-t-il à l’homme.
    Personne n’avait encore donné
l’ordre de faire des prisonniers, et sir John, avant la bataille, avait
insisté : il n’y aurait nul prisonnier tant que le roi n’aurait pas
déclaré cette bataille gagnée, mais Hook s’en moquait. Les Français se
rendaient.
    De plus en plus nombreux, ils
brandissaient leur gantelet. Leurs heaumes demeurèrent dans la boue tandis que
les Anglais les emmenaient.
    — Que faisons-nous d’eux ?
demanda Will du Dale.
    — Lie-leur les mains, répondit
Hook. Use de cordes d’arcs !
    Le premier bataillon français battait
en retraite, à présent. Trop nombreux étaient les morts, et les survivants
n’avaient plus assez de cœur pour un combat qui avait rempli les sillons de
sang. Hook, appuyé sur sa vouge, vit un archer en surcot bleu souillé de sang
qui frappait les blessés à coups de vouge.
    — C’est comme casser des
œufs ! criait-il en fendant les crânes malgré les supplications.
    Hook n’eut pas la force de
s’interposer. L’homme semblait n’avoir en tête que l’envie de tuer et
s’acharnait encore, alors même que ses victimes étaient déjà mortes. Un mastiff
aboya auprès de son maître et subit le même sort.
    — Tu voulais me couper les
doigts ! hurla-t-il au cadavre en le déchiquetant. Eh bien, c’est moi qui
te trancherai le vit !
    — Mon Dieu, dit Tom Scarlet,
qui avait le visage couvert de sang, tout comme son haubergeon, et les jambes
souillées de boue.
    Le point le plus avancé de l’assaut
des Français était marqué par un amoncellement de cadavres. Leur premier
bataillon avait battu en retraite devant l’horreur et les Anglais ne les
avaient pas pourchassés. Les hommes étaient épuisés. Les prisonniers étaient
emmenés derrière les lignes, où Anglais et Gallois se dévisageaient, comme
étonnés d’être encore en vie. Puis d’autres trompettes sonnèrent et Hook vit
apparaître le deuxième bataillon français, aussi imposant que le premier. Le
combat allait devoir reprendre.
     
     
    — Ils mourront tous là-bas,
ricana sir Martin, par vingtaines ! Tu es probablement déjà veuve, à
présent. Car j’ai ouï dire que tu étais mariée. Pourquoi, ma fille ? Le mariage
est pour les gens de bien, et non pour les mangeurs de brouet comme Hook, mais
peu importe à présent. Tu es veuve ! Mais quelle belle veuve ! Reste
tranquille, ma fille, reste tranquille ! « Le maître de chaque femme
est l’homme », c’est ce que disent les Saintes Écritures, la parole sacrée
du Seigneur. Aussi m’obéiras-tu. Qu’est-ce que cette tache noirâtre sur ton
front ? demanda-t-il soudain.
    — Une bénédiction, dit
Mélisande.
    Elle avait enfin trouvé un carreau
et tentait de le glisser à tâtons sur l’arbalète ; mais l’arme étant dans
le sac, elle peinait à trouver le mécanisme. Sir Martin, toujours agenouillé
entre ses cuisses, se pencha vers elle. Un filet de bave coulait de sa bouche.
    — Cela ne me plaît point,
dit-il en retirant sa main d’entre ses jambes pour l’effacer. Tu dois être
jolie pour moi. Et tu ne restes point tranquille, ma fille ! Voudrais-tu
que je te frappe ?
    — Je ne bouge point, dit
Mélisande.
    En réalité, elle se contorsionnait
désespérément pour essayer de se dégager. Sir Martin renonça à effacer le signe
sur son front et glissa sa main entre ses cuisses. Mélisande poussa un cri qui
arracha un sourire mauvais au prêtre.
    — La femme est la gloire de
l’homme. Ainsi parle le Tout-Puissant. Faisons donc un enfant.
    Il lui sembla que le carreau était
en place, mais elle ne pouvait attendre de s’en assurer. Elle tira à elle le
sac alors que sir Martin se redressait afin de pouvoir entrer en elle.
    — Ave Maria, psalmodia-t-il tandis que Mélisande glissait le sac entre son ventre
et le sien et appuyait sur la gâchette.
    Rien n’arriva. L’arbalète était
restée longtemps armée sans servir dans son sac et le mécanisme avait dû
rouiller. Une goutte de bave s’écrasa sur sa joue tandis qu’elle appuyait de
nouveau. Cette fois, le cliquet céda et libéra la corde, l’arc vibra
cruellement et le carreau d’acier fendit l’étoffe du sac.
    Sir Martin sembla soulevé en l’air.
Il la contempla bouche bée en ouvrant de grands yeux. Puis il poussa un
hurlement de sanglier qu’on châtre. Une giclée de sang tiède jaillit de

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