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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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effraya
Hook. Le Français ne le quittait pas des yeux. Hook savait qu’il mourrait s’il
ne parvenait pas à se débarrasser de cette lame qui le harcelait. Evelgold le
comprit et parvint à écarter une lance pour s’approcher et, sa vouge à deux
mains, viser le ventre du Français. Le coup aurait pu percer l’armure jusqu’aux
chairs, mais d’un habile mouvement Lanferelle para et en atténua la force.
L’acier milanais résista au coup.
    « Rapproche-toi ! »
hurla saint Crépin à Hook.
    — Je ne puis, répondit Hook.
    Tom Evelgold frémit. De plus en plus
de Français se joignaient à Lanferelle et, bien que les archers résistassent,
l’ennemi grossissant faisait enfin une percée. Les épieux les aidaient en leur
fournissant des points d’appui sur le sol traître et les archers succombaient
sous le nombre. Hook tenta de les rallier, mais comme ils n’avaient pas
d’armure pour résister à ces hommes d’armes bardés de fer, ils reculaient. Les
rangs n’étaient pas encore brisés, mais ils ne cessaient de battre en retraite.
    Hook essayait de tenir pied. Il
échangeait coup sur coup avec Lanferelle mais savait qu’il ne pourrait le
battre : le Français n’avait pas la force de l’archer, mais il était bien
plus vif.
    — J’ai peine pour Mélisande,
dit Lanferelle, car elle portera ton deuil.
    — Maudit ! gronda Hook.
    — Mais les femmes se remettent
de leur chagrin en trouvant un autre homme, continua Lanferelle sans cesser de
l’aiguillonner. Ou bien peut-être la remettrai-je au couvent pour devenir une
épouse du Christ.
    « Écarte-toi ! »
aboya saint Crépin.
    — Je le combattrai, répliqua
Hook. Et je le tuerai !
    Soudain, la haine le submergea et il
eut envie de massacrer le Français. Il tenta d’avancer, mais Lanferelle le
repoussa de son épée.
    — Écarte-toi, par Dieu !
gronda une voix.
    Cette fois, ce n’était pas saint
Crépin : Hook se sentit poussé sans ménagement par sir John Cornewaille,
tandis que ses hommes d’armes croisaient leurs lances avec les Français. Hook
recula en titubant auprès de Will Sclate qui s’acharnait sur les compagnons de
Lanferelle. Celui-ci répondit en poussant son cri de guerre et en chargeant sir
John. Une vouge s’abattit sur le casque de Hook qui, déjà en périlleux
équilibre, tomba. Le coup n’avait pas été très violent, Hook était néanmoins
sonné, et la lame avait glissé sur son casque et presque fendu la maille de son
haubergeon. Il vit son adversaire et lui donna comme il put un coup dans le
bas-ventre. L’homme se plia en deux, puis Will du Dale aida Hook à se
relever ; celui-ci acheva son adversaire en lui enfonçant sa vouge en
pleine poitrine.
    Se servant du cadavre comme d’un
bélier, il enfonça les rangs des Français, suivi de Will et de Sclate qui
hurlaient « saint George ! ».
    — Saint Crépin ! brailla
Hook. Tuez-les ! Tuez-les tous !
    Des archers le suivirent,
ragaillardis par le renfort de sir John. Celui-ci combattait Lanferelle, et les
deux hommes étaient si rapides qu’il était difficile de les suivre. Tacitement,
personne ne se mêlait de leur combat. Ils étaient l’un et l’autre des champions
des tournois de la chrétienté et, comme tels, habitués à la gloire des
lices : l’admiration des femmes, les étendards flamboyants, la courtoisie
chevaleresque. Mais à présent ils se battaient parmi les cadavres, les cris et
les gémissements des mourants, sur un champ empuanti par l’odeur fétide du
sang.
    La fin arriva par accident.
Lanferelle feinta avec une vivacité étonnante ; sir John glissa et
Lanferelle, vif comme un serpent, fit tournoyer sa vouge et le frappa
violemment sur le crâne. Sir John tomba de tout son long sur le cadavre d’un
cheval et, tandis qu’il tentait de se relever, Lanferelle leva son arme pour le
coup de grâce. Et frappa.
     
     
    Le deuxième bataillon français avait
forcé les rescapés du premier à retourner au cœur de la mêlée où les Anglais
attendaient derrière un rempart de cadavres et d’agonisants. Bon nombre des
membres de la noblesse de France étaient déjà morts ou ensanglantés, fracassés,
éviscérés, décervelés et déchiquetés. Des hommes pleuraient, d’autres
appelaient Dieu, leur épouse ou leur mère, mais il n’y avait ni Dieu ni femme
pour les réconforter.
    Le roi d’Angleterre avançait à
présent entre les morts pour porter son épée vers l’ennemi qui avait osé
contester le

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