Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
voudrais. Je ne parviens pas à bien
effiler les fûts.
    — Il faut une bonne lame pour
cela, dit lord Slayton en tripotant la flèche. Alors, d’où la tiens-tu ?
D’un braconnier ?
    — J’en ai tué un la semaine
dernière, mon seigneur, répondit prudemment Hook.
    — Tu n’es point censé les tuer,
Hook, mais les amener au manoir afin que je les tue.
    — Ce gueux avait tiré sur une
biche dans la forêt de Thrush, et comme il s’était enfui je lui ai planté un
épieu dans le dos et l’ai enterré derrière la colline de Cassell.
    — Qui était-ce ?
    — Un vagabond, mon seigneur. Je
crois qu’il passait par là et n’avait rien d’autre que son arc.
    — Un arc et un carquois de
flèches à plumes grises, opina Sa Seigneurie. Tu as de la chance que le cheval
ne soit point mort. Je t’aurais fait pendre, sans quoi.
    — César a été à peine
égratigné, mon seigneur, répondit Hook avec désinvolture.
    — Et comment le sais-tu si tu
n’y étais point ?
    — J’entends ce que l’on dit au
village, mon seigneur.
    — Et moi aussi, Hook. Et tu
laisseras en paix les Perrill ! M’entends-tu bien ? En paix !
    Hook n’avait guère foi en
grand-chose, mais il s’était convaincu que la malédiction qui s’acharnait sur
lui ne céderait que s’il tuait les Perrill. Il ne savait pas très bien ce
qu’était ce mauvais sort, il avait seulement la déplaisante impression que la
vie avait plus à offrir que le manoir. Pourtant, quand il songeait à échapper
au service de lord Slayton, il était rongé par l’inquiétude que quelque
désastre aussi invisible qu’incompréhensible le guette. C’est ainsi que la
malédiction se manifestait à lui et il ignorait comment la lever autrement
qu’en tuant ; néanmoins il opina avec docilité.
    — J’ai entendu, mon seigneur.
    — Et tu obéiras, répondit lord
Slayton en jetant dans l’âtre la flèche qui s’embrasa peu après, au grand
regret de Hook. Sir Martin ne t’aime point, dit lord Slayton en baissant la
voix. (Il leva les yeux vers la galerie et Nick, comprenant qu’il voulait
savoir si son épouse était encore là-haut, secoua discrètement la tête.) Et tu
veux que je te dise pourquoi ?
    — Je crois qu’il n’aime guère
de monde, mon seigneur, éluda Hook.
    Lord Slayton le contempla
pensivement.
    — Et tu as raison pour Will
Snoball, dit-il finalement. Il s’affaiblit. Nous vieillissons tous et j’aurai
besoin d’un nouveau centenier, vois-tu ?
    Un centenier commandait une
compagnie d’archers et William Snoball détenait cette fonction depuis toujours,
outre celle de régisseur du manoir et deux autres, qui faisaient de lui le plus
riche des hommes de lord Slayton.
    — Je comprends, murmura Hook.
    — Pour sir Martin, Tom Perrill
devrait le devenir. Et il redoute que je t’y nomme, Hook. Je me demande bien
pourquoi il imagine que je ferais cela. Et toi, le crois-tu ?
    Hook regarda Sa Seigneurie. Il
renonça à la tentation de lui demander à quel point il avait connu sa mère.
    — Non, mon seigneur,
répondit-il humblement.
    — Aussi, quand tu iras à
Londres, Hook, prends garde. Sir Martin t’y accompagnera.
    — À Londres !
    — J’ai été mandé de dépêcher
mes archers à Londres, expliqua lord Slayton. Y es-tu jamais allé ?
    — Non, mon seigneur.
    — Eh bien, tu iras. J’ignore
pourquoi, mais le roi requiert mes archers. Peut-être est-ce la guerre ?
Je ne sais. Mais si tel est le cas, Hook, je ne veux pas que mes hommes
s’entretuent. Pour l’amour du ciel, Hook, que je n’aie pas à te faire pendre.
    — Je ferai de mon mieux, mon
seigneur.
    — Maintenant, va. Et dis à
Snoball de venir me voir. Hook obéit.
     
     
    C’était une journée de janvier,
encore froide. Le ciel était bas et couleur de crépuscule, alors que c’était à
peine la mi-matinée. À l’aube, quelques flocons avaient voleté, mais la neige
s’était calmée. Le givre blanchissait le chaume des toits et les rares flaques
étaient gelées. Nick Hook aux longues jambes et à la large poitrine était
assis, renfrogné, devant la taverne, avec sept compagnons dont son cadet et les
deux frères Perrill. Il était chaussé de bottes à éperons et portait deux
paires de braies pour se protéger du froid, une camisole de laine, un
justaucorps de cuir et une tunique de lin frappée des armes de lord
Slayton – un croissant de lune et trois étoiles d’or. Les huit hommes
avaient à la

Weitere Kostenlose Bücher