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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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perdre de sa puissance. Il tira son épée et ses compagnons
l’imitèrent avant de le suivre dans le bois.
    Aucun Français ne les guettait. Ils
n’entendaient rien d’autre que la rumeur de la mer, l’obscurité et les petits
bruits de la forêt. Hook était chez lui parmi les arbres, même en cette contrée
étrangère. William était charpentier ; Thomas et Matthew Scarlet, fils de
fouleur, avaient grandi dans un moulin à aube où de grosses solives tassaient
un mélange d’argile et de laine pour en extraire le suif. Hook, forestier et
chasseur, prit instinctivement la tête. Entendant des hommes à main gauche et
ne voulant pas qu’ils les prennent pour des Français, il s’en éloigna. Il
sentit l’odeur d’un sanglier et se rappela une aube d’hiver où il avait planté
cinq flèches dans le flanc d’un grand mâle qui le chargeait, les yeux
flamboyants ; il n’avait dû son salut qu’au chêne où il avait grimpé et le
sanglier avait fini par mourir dans les feuilles humides.
    — Où allons-nous ? demanda
Thomas.
    — En haut de la colline,
répondit Hook.
    — Qu’y ferons-nous ?
    — Nous attendrons.
    Il n’en savait pas plus. Il sentait
à présent une odeur de feu de bois. Peut-être était-ce un camp de charbonniers,
ou bien le feu où se réchauffaient les arbalétriers qui les guettaient.
    — Nous allons occire ces
mange-merde, dit William, imitant sir John.
    Matt Scarlet éclata de rire.
    — Silence ! ordonna Hook.
Et plus vite !
    Si une embuscade les attendait,
mieux valait avancer qu’offrir une cible facile, mais il sentait qu’il n’y
avait aucun ennemi alentour. Quand il traquait les braconniers sur les terres
de lord Slayton, il sentait toujours leur présence à quelque indice. Mais là,
le bois semblait désert. Pourtant, cette odeur de fumée… Peut-être son instinct
se trompait-il.
    La pente s’adoucit et les arbres se
clairsemèrent. Hook continuait de mener ses compagnons vers l’est, cherchant à
s’éloigner des autres archers anglais. Soudain, ils atteignirent le sommet et
virent une route encaissée qui longeait le bord de la crête.
    — Aux arcs, dit-il à ses
compagnons.
    Il ne toucha pas le sien. Il avait
entendu sur la gauche un bruit qui ne pouvait provenir des hommes de sir John.
Des sabots.
    Les quatre archers s’accroupirent
sous les derniers arbres au-dessus de la route. Le bruit se rapprocha, puis
apparurent un cheval et la silhouette sombre de son cavalier. Il portait une
cape, mais Hook ne distingua aucune arme.
    — Ne tirez point, dit-il à ses
compagnons. Je m’en charge.
    Lorsque le cavalier arriva à leur
hauteur, il bondit de sa cachette et s’empara des rênes. Le cheval se cabra en
hennissant. Hook saisit un pan de la cape et fit basculer le cavalier, qui
essaya de s’échapper, mais Hook l’arrêta d’un coup de pied, tandis que ses
compagnons accouraient et relevaient l’homme.
    — C’est un moine ! dit
William.
    — Il partait chercher des
secours, devina Hook.
    Le moine protesta, parlant trop vite
pour qu’il comprenne.
    — Tais-toi, lui dit Hook. (Le
moine cria de plus belle, mais Hook le fit taire d’un coup de poing. Il était
jeune et paraissait terrifié.) Je t’avais dit de te taire, dit Hook. Vous
trois, sifflez, à pleins poumons.
    William et les jumeaux entonnèrent
la Complainte de Robin des Bois pendant que Hook entraînait leur
prisonnier et sa bête le long de la route. Au détour d’un virage, ils virent un
grand bâtiment flanqué d’une tour qui avait l’air d’une église.
    — Église* ? demanda-t-il au moine.
    — Un monastère* , maugréa l’homme.
    — Continuez de siffler,
ordonna-t-il à ses compagnons.
    La fumée qui s’élevait d’une
cheminée expliquait l’odeur qui avait inquiété Hook. Aucun de leurs compagnons
n’était en vue, mais alors qu’ils approchaient du bâtiment, une porte s’ouvrit
et à la lumière d’une lanterne apparut un groupe de moines.
    — Armez vos arcs et continuez
de siffler, dit Hook.
    Un homme de haute taille, grisonnant
et vêtu d’un froc noir, s’avança vers eux.
    —  Je suis le prieur* ,
dit-il.
    Il tendit la main comme pour saisir
le jeune moine, mais se ravisa précipitamment en voyant l’expression de Hook.
Les autres se mirent à protester, mais au même instant, d’autres archers
surgirent du bois, et sir John Holland et son beau-père apparurent avec leurs
hommes d’armes.
    — Bien joué, Hook ! cria
sir John

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