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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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roi
lige est arrivé et sait montrer merci. Va, sir Philippe, dit-il en rengainant
son épée. (Le garçon jeta un regard à l’arbalète.) Non, non, nous garderons ton
arbalète. Ton père te punira comme il lui sied de l’avoir perdue. Laisse-le
aller, ordonna-t-il à Hook, sans paraître se souvenir qu’il lui avait parlé à
la Tour. (Il regarda le garçon partir à toutes jambes et remonta en selle.) Les
Français ont envoyé un enfant faire leur travail, dit-il aigrement.
    — Et quand il sera grand, Sire,
répondit sir John Cornewaille sur le même ton, nous le devrons occire.
    — Il est notre sujet, proclama
le roi, et ici est notre terre ! Ces gens sont nôtres ! (Il contempla
longuement Harfleur. La cité était peut-être sienne, mais ceux qui l’habitaient
ne l’entendaient pas de cette oreille. Les portes étaient closes, les murailles
ornées de bannières belliqueuses, et la vallée inondée. Harfleur semblait
décidée à combattre.) Que l’armée débarque.
    La guerre pour la France venait de
commencer.
    L’armée commença le jeudi 15 août, à
la fête de saint Alipe, le débarquement qui dura jusqu’au samedi, fête de saint
Agapète, quand il ne resta plus homme, cheval, arme ou fret sur les navires.
Les chevaux titubaient en abordant la plage où roulaient les galets,
hennissant, les yeux révulsés, tandis que les écuyers les calmaient. Les
archers ouvrirent une route entre la grève et le monastère, où le roi établit
ses quartiers. Il passait des heures sur le rivage à exhorter ses hommes et à
les encourager, chevauchait jusqu’à la crête où Philippe de Rouelles avait
tenté de le tuer et contemplait Harfleur depuis les hauteurs. Les hommes de sir
John Cornewaille gardaient la crête, mais aucun Français ne vint tenter de
repousser les Anglais vers la mer. Quelques cavaliers sortirent de la ville et
restèrent à bonne distance, se contentant d’observer l’ennemi.
    La crue de la rivière se
poursuivait. Seuls quelques toits des maisons bâties hors les murs étaient
encore visibles, mais il restait deux larges bandes de sol sec au fond de la
cuvette où se dressait la ville. La plus proche menait à l’une des trois portes
de la cité et, depuis son poste sur la colline, Hook voyait l’ennemi achever le
grand bastion qui la protégeait, comme un petit château bloquant la route aux
assaillants.
    Le vendredi après-midi, à la fête de
saint Hyacinthe, Hook et une dizaine d’hommes furent envoyés chercher les
derniers chevaux de sir John sur le Dame de Falmouth. Mélisande, qui
était venue avec lui, caressa en murmurant le museau de Dell, sa petite jument
pie offerte par l’épouse de sir John.
    — Elle n’entend point le
français, Mélisande ! lui dit Matthew Scarlet. Elle est anglaise !
    — Elle apprend, répondit
Mélisande.
    — La langue du diable, fit
William en imitant sir John.
    Hook amena huit chevaux attachés à
la même corde, voulant y ajouter Dell. Il appela Mélisande, mais elle
contemplait la grève d’un air soucieux et Hook suivit son regard.
    Un groupe d’hommes d’armes étaient
agenouillés devant un prêtre qui priait. Derrière un grand rocher, il aperçut
alors sir Martin, accompagné des frères Perrill, qui regardaient Mélisande. Sir
Martin sourit narquoisement et fit un geste obscène dans leur direction. Les
deux frères éclatèrent de rire.
    — Misérable, murmura Hook.
    — Qui est-ce ? demanda
Mélisande.
    — Ce sont des ennemis.
    — Tu les connais ?
demandèrent Tom et Matthew qui l’avaient rejoint.
    — Oui.
    — Et c’est un prêtre ?
demanda Tom, incrédule.
    — Un prêtre, un violeur et un
noble. Mais il a été mordu par le chien du diable et il est dangereux.
    — Et tu le connais ?
    — En vérité. Veillez sur Mélisande,
ajouta-t-il avec gravité.
    — Nous n’y manquons jamais, tu
le sais.
    — Que voulait-il ? demanda
Mélisande.
    — Toi, dit Hook en lui donnant
la petite arbalète et le carquois de carreaux, entraîne-toi à t’en servir.
    Le lendemain, à la Saint-Agapète, les
huit grandes bombardes furent amenées de la grève. L’une d’elles, appelée la
Fille du roi, dut être montée sur deux chariots, car son fût était long comme
trois hommes, avec une bouche assez vaste pour accueillir un baril d’ale. Les
autres étaient plus petites, mais il fallut des attelages de vingt chevaux pour
les hisser sur la colline.
    Des patrouilles partirent au nord et
rapportèrent

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