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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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les nuages et la mer se touchaient.
    — J’ai parlé à lord Slayton,
dit sir John. Il ne peut voyager en France, bien sûr, infirme comme il est,
mais il était à Londres pour souhaiter le bon vent au roi. Il dit que tu es un
bon combattant.
    Hook ne répondit pas. Les seuls
combats que lord Slayton pouvait connaître étaient des bagarres dans les
tavernes, certes meurtrières, mais n’ayant rien à voir avec les batailles. Sir
John poursuivit.
    — Lord Slayton était un bon
combattant aussi, avant d’être blessé au dos. Il était un peu lent à l’esquive,
je me souviens. Il est toujours dangereux de lever son épée au-dessus de
l’épaule, Hook.
    — Oui, sir John, répondit
docilement Hook.
    — Et il t’a déclaré
hors-la-loi, mais cela n’importe plus à présent. Tu vas en France, Hook, où tu
ne l’es point. Tes crimes ne comptent plus, car tu es mon homme, maintenant. Et
lord Slayton en est convenu. Mais tu as toujours querelle. Ce prêtre veut ta
mort, et selon lord Slayton d’autres seraient ravis de te découper en menus
morceaux.
    — C’est vrai, répondit Hook en
songeant aux frères Perrill.
    — Et lord Slayton m’a dit aussi
de toi que tu étais un assassin, un voleur et un menteur.
    — Je l’ai été, se défendit
Hook.
    — Et que tu es habile. Tout
comme le seigneur d’Enfer* . Ghillebert, seigneur de Lanferelle, est
habile. C’est un scélérat, mais il est plein de charme et d’astuce. Il parle
anglais ! s’extasia-t-il. Il fut fait prisonnier en Aquitaine et détenu en
Suffolk en attendant le paiement de sa rançon. Trois ans durant. On le relâcha
il y a dix ans et je peux te dire que beaucoup de petits enfants du Suffolk ont
son grand nez. Il est le seul que je n’aie jamais battu au tournoi.
    — Mais on dit que vous n’avez
jamais été vaincu ! s’étonna Hook.
    — Il ne m’a pas battu non plus,
sourit sir John. Nous avons rompu des lances jusqu’à l’épuisement. C’est un
brave, mais je l’ai tout de même fait tomber.
    — Vraiment ?
    — Je crois qu’il avait glissé
et j’ai reculé pour le laisser se relever.
    — Pourquoi ?
    — Au tournoi, dit sir John en
riant, il faut faire montre de chevalerie. Les bonnes manières comptent autant
que l’ardeur dans un tournoi, mais pas dans la bataille. Si tu vois Lanferelle
au combat, laisse-le-moi.
    — Ou à une
flèche.
    — Il peut s’offrir la meilleure
armure, Hook. Il aura de l’acier de Milan et ta flèche s’y écrasera, puis il te
tuera sans même y prêter attention. Laisse-le-moi.
    — Vous l’appréciez ?
demanda Hook, percevant de l’admiration dans la voix de son seigneur.
    — Oui, mais cela ne m’empêchera
point de l’occire. Et qu’il soit le père de Mélisande, peu me chaut. Il doit
avoir semé maints bâtards en France. Les miens ne sont point nobles, Hook, pas
plus que les siens.
    — À Soissons, s’indigna Hook,
il s’est contenté de regarder les archers se faire torturer.
    — Nous parlons chevalerie,
Hook, et nous sommes même chevaleresques ! Nous saluons nos ennemis,
acceptons courtoisement leur reddition, nous revêtons notre fureur belliqueuse
de soie et de fines étoffes, car nous sommes la chevalerie de la chrétienté.
Mais la bataille n’est que sang, colère et massacre. Dieu Se cache le visage
dans la bataille.
    — C’était après la bataille.
    — La fureur du combat est telle
l’ivresse, elle ne disparaît pas promptement. Le père de ta damoiselle est un
ennemi, plein de charme, mais aussi redoutable que moi. Laisse-le-moi, Hook,
sourit sir John. Je l’occirai et accrocherai son crâne dans mon château.
    Le soleil se levait, splendide,
dissipant les ombres pour révéler la ligne blanche couronnée de vert des
falaises de Normandie. Tout le jour, la flotte vogua vers le sud, aidée par un
vent qui gonflait ses voiles et frangeait les vagues d’écume. Sir John,
impatient, fixait la côte en exigeant que le barreur s’en approche.
    — Les rochers, mon seigneur,
lui répondit-il.
    — Il n’y en a point !
Approche-toi !
    Il cherchait à voir si l’ennemi
observait la flotte depuis les falaises, mais il n’y avait nul cavalier en vue.
De petits chalutiers devançaient toujours les navires anglais qui, l’un après
l’autre, passèrent un cap arrondi et entrèrent dans une baie où ils jetèrent
l’ancre.
    La baie était vaste et peu abritée.
La houle venue de l’ouest soulevait Le Héron qui tirait sur son

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