Azteca
est aussi privé de certains des plaisirs du mariage ;
mais il n’a pas perdu le désir de te faire jouir de ces plaisirs et la
possibilité de te les offrir. Il n’a pas de tepuli pour s’unir à toi, mais il
existe d’autres moyens d’aimer. »
Je me détournai légèrement pour nous épargner à tous deux la gêne de la
voir rougir et je pris le ton plat et ennuyé d’un maître d’école. Mais lorsque
je commençai à m’étendre sur les nombreuses stimulations qu’on peut exercer sur
les seins et le tipili des femmes, en particulier sur le xacapili si sensible,
avec les mains, la langue, les lèvres et même les cils, je ne pus m’empêcher de
penser à tous les raffinements dont j’avais usé dans le passé et dans le
présent et ma voix s’altéra légèrement. Aussi, je conclus rapidement :
« Toutes ces choses peuvent être aussi agréables que l’acte
ordinaire. Beaucoup de femmes préfèrent ça à être simplement empalées. Il y en
a même qui le font avec d’autres femmes, sans s’occuper de l’absence d’un
tepuli.
— Il me semble…», murmura Quequelmiqui, d’une voix si vacillante
que je me retournai pour la regarder. Son corps était tendu et elle avait les
yeux et les poings fermés. « On dirait…» Elle se secoua.
« Mer-veil-leux… ! » Elle n’en finissait pas de prononcer ce
mot, comme si on le lui arrachait. Il fallut un moment avant que ses poings se
desserrent et que ses yeux s’ouvrent. « Merci de… de m’avoir dit ces
choses. »
Je me souvins comme il lui arrivait de rire pour un rien. Etait-il
possible qu’elle fût aussi excitable dans un autre domaine, sans même qu’on la
touche ou qu’on la déshabille ?
« Je n’ai plus le droit de te donner des ordres, lui dis-je. Tu
peux refuser, néanmoins, j’aimerais bien que tu me montres ta poitrine. »
Elle me regarda avec de grands yeux innocents et hésita un peu avant de
remonter son corsage. Ses seins étaient petits et d’une jolie forme ; les
bouts s’épanouissaient sous mon seul regard et les aréoles étaient larges et
sombres, presque trop grandes pour la bouche d’un homme. En soupirant, je lui dis
qu’elle pouvait s’en aller. Tout en espérant que je me trompais, je craignais
que Quequelmiqui ne se satisfasse pas toujours de ce que lui apporterait
Cozcatl qui risquait d’être un mari fort malheureux.
Je montai et trouvai Zyanya sur le seuil de la chambre d’enfant,
réfléchissant, sans doute, aux améliorations qu’elle pourrait y apporter. Je ne
lui parlai pas des inquiétudes que me causait le mariage de Cozcatl et je
remarquai simplement : « Quand Chatouilleuse sera partie, il va vous
manquer une servante. Turquoise ne peut pas s’occuper à la fois de la maison et
de toi. Cozcatl a choisi un bien mauvais moment pour se déclarer. Quelle
malchance pour nous !
— Malchance ! s’exclama gaiement Zyanya. Tu as dit un jour
que si j’avais besoin d’aide, on pourrait peut-être convaincre Béu de venir
chez nous. Le départ de Chatouilleuse est un bien petit malheur, dieu merci,
mais ça nous fait un prétexte. On va avoir besoin d’une autre femme dans la
maison. Oh, Zaa, demandons-lui !
— C’est une bonne idée », lui répondis-je. Je n’étais pas
très enthousiaste à l’idée de recevoir l’acariâtre Béu, surtout en de telles
circonstances, mais j’aurais fait n’importe quoi pour faire plaisir à Zyanya.
« Je vais lui envoyer une invitation tellement suppliante qu’elle ne
pourra pas refuser », lui dis-je.
Je la fis porter par les sept soldats qui m’avaient jadis accompagné
dans le Sud, pour que Béu ait une escorte de protection au cas où elle
accepterait de venir à Tenochtitlán. Elle ne fit aucune difficulté, mais il lui
fallut un certain temps pour régler avec ses serviteurs et ses esclaves les
problèmes de la gestion de l’auberge. Pendant ce temps, j’avais organisé avec
Zyanya une grandiose cérémonie de mariage pour Cozcatl et Quequelmiqui et ils
s’en allèrent vivre chez eux.
L’hiver était déjà bien avancé quand les sept soldats nous ramenèrent
Béu. J’étais aussi anxieux qu’heureux de constater l’état de Zyanya. Elle était
devenue très forte – trop à mon avis – elle commençait à avoir des petites
douleurs, à être irritable et à éprouver une certaine angoisse. Elle m’assurait
maussadement que tout cela était parfaitement normal, mais je m’en inquiétais
et ne cessais de
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