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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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que le métal était un mélange de cuivre et d’étain
fondu. Mais ils eurent beau faire de nombreux essais, ils ne trouvèrent jamais
les bonnes proportions ou la température convenable et le mystère resta entier.
    Cependant, comme il n’y avait pas d’étain dans nos régions, à part les
petites hachettes que nous utilisions comme monnaie et que celles-ci arrivaient
par les routes marchandes d’un pays inconnu situé loin vers le sud, en passant
de main en main, Ahuizotl donna l’ordre qu’elles soient toutes confisquées sans
délai. Par conséquent, l’étain disparut complètement de la circulation comme
monnaie d’échange et je suppose qu’Ahuizotl les stocka dans un endroit bien
gardé.
    Dans un sens, c’était une mesure égoïste : puisque les Mexica
n’avaient pu découvrir le secret de ce métal, personne d’autre ne pourrait en
avoir. Les Purépecha possédaient déjà suffisamment de ces armes pour que les
Mexica ne se risquent pas à les attaquer ; mais comme ils n’avaient plus
d’étain, ils ne pouvaient en fabriquer davantage et se sentir assez forts pour
nous déclarer la guerre. Je peux donc prétendre, à juste raison, que ma mission
au Michoacán n’a pas été un échec total.
     
    ***
     
    Zyanya et moi étions mariés depuis sept ans et nos amis nous
considéraient comme un vieux couple. Nous étions heureux ensemble et nous ne
souhaitions rien d’autre. Mais les dieux en avaient décidé autrement et voici
comment Zyanya me le fit savoir.
    Un jour, nous étions allés rendre visite au palais à la Première Dame.
En sortant, nous aperçûmes le gros mammifère que nous avions rapporté de
Tzintzuntzani. Je savais qu’Ahuizotl l’employait simplement comme domestique,
mais je fis une plaisanterie sur sa « nourrice » pour faire rire
Zyanya. Mais, contrairement à ce que j’attendais, elle répliqua vertement :
    « Ce n’est pas bien de parler vulgairement de ça, du lait maternel
et des mères.
    — Je ne pensais pas que tu le prendrais mal…»
    Elle n’osait pas me répondre et me déclara timidement :
« Vers la fin de l’année, moi aussi… j’aurai du lait. »
    J’écarquillai les yeux et mis un moment à réaliser. Avant même que
j’aie pu dire quelque chose, elle ajouta : « Je m’en doutais depuis
un moment et le médecin me l’a confirmé il y a deux jours. Je voulais te
l’annoncer en douceur et voilà…» Elle renifla tristement. « Je te l’ai
jeté en pleine figure. Zaa, où vas-tu ? Ne me laisse pas. »
    Je venais en effet de partir au pas de course, mais c’était simplement
pour aller chercher une chaise à porteurs afin qu’elle ne rentre pas à pied à
la maison. Elle se mit à rire. « C’est ridicule ! » Et lorsque
j’insistai pour la faire monter dans la litière, elle me dit :
« Mais, Zaa, on dirait que tu es content.
    — Content ! m’exclamai-je. Et comment ! »
    Quand nous arrivâmes à la maison, Turquoise s’inquiéta de me voir aider
Zyanya à monter le petit escalier. Mais je lui criai aussitôt : « On
va avoir un enfant ! » Elle poussa une exclamation de joie et
Chatouilleuse, entendant ce vacarme, arriva en courant ; je leur
ordonnai : « Chatouilleuse, Turquoise, allez tout de suite nettoyer à
fond la chambre d’enfant. Préparez tout ce qu’il faut. Achetez ce qui manque,
un berceau, des fleurs, mettez des fleurs partout !
    — Zaa, calme-toi, me dit Zyanya, mi-amusée, mi-gênée. On a
plusieurs mois devant nous. »
    Cependant, les deux esclaves se préparaient déjà à exécuter mes ordres
et montaient les escaliers, toutes joyeuses. Malgré ses protestations, je
l’obligeai à se reposer pour se remettre de la fatigue de notre visite au
palais. Moi-même, je fêtai l’événement en buvant un verre d’octli et en fumant
un poquietl, puis je contemplai le soleil couchant, rempli de joie.
    Mais, peu à peu, mon exaltation fit place à la réflexion et je compris
pourquoi Zyanya avait hésité à m’annoncer cette nouvelle. Elle m’avait dit que
la naissance se produirait vers la fin de l’année. En comptant sur mes doigts,
j’en déduisis que l’enfant avait été conçu pendant cette fameuse nuit, au
palais d’Yquingare et cette pensée me fit rire, car je pensais que Zyanya en
était un peu dépitée. Pour ma part, je trouvais qu’il était préférable de
concevoir un enfant dans le plaisir, plutôt que dans une soumission fataliste
au devoir, au conformisme et

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