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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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horreur devant ces révélations a été un peu atténuée par la
satisfaction de dire à nos congrégations – en éprouvant un certain plaisir à
leur voir courber la tête – que le diable et tous les ennemis de la Vraie Foi
ne supportaient pas le voisinage de la Croix ou de toutes les autres
représentations de la Foi. Après cela, sans qu’on ait eu besoin d’insister, les
maçons indiens nous ont révélé les endroits où étaient cachées leurs idoles et
jamais nous n’en aurions trouvé autant tout seuls.
    Etant donné que nous avons la preuve que si peu d’Indiens se sont
réveillés de leur erreur, malgré tous nos efforts, nous croyons qu’il faut les
réveiller brutalement, comme Saul à Damas. A moins qu’on ne puisse les amener
plus doucement vers une salvatio omnibus par quelque petit miracle, comme celui
qui donna un Saint Patron à la principauté de Catalogne de Votre Majesté, il y
a bien longtemps : la découverte miraculeuse de la statue noire de la
Vierge de Montserrat, à moins de cent lieues de l’endroit où nous sommes nés.
Mais nous ne pouvons pas prier la Vierge Marie pour qu’elle fasse un autre
miracle ou qu’elle répète celui dans lequel Elle s’est déjà manifestée…
    Nous remercions Votre Généreuse Majesté pour le cadeau qui est arrivé
par la dernière caravelle. Ces boutures de rosiers provenant de l’Herbier Royal
viendront s’ajouter à celles que nous avions apportées avec nous. Elles seront
réparties équitablement entre les divers jardins des propriétés de l’Eglise.
Votre Majesté sera peut-être intéressée d’apprendre que tous les rosiers que
nous avons plantés dans ce pays où ils n’existaient pas, ont une floraison
beaucoup plus abondante qu’ailleurs, même dans les jardins de Castille. Le
climat ici est un éternel printemps et les roses fleurissent toute l’année,
même en ce moment (nous sommes en décembre) qui selon le calendrier est au
début de l’hiver. Nous avons aussi la chance d’avoir en notre fidèle Juan Diego
un jardinier hors pair.
    Malgré son nom, Sire, c’est un Indien, comme tous nos domestiques et
comme eux tous, c’est un Chrétien d’une piété et d’une conviction
irréprochable, contrairement à ceux dont nous avons parlé dans les paragraphes
précédents. C’est Frère Bartolomé de Olmedo, le chapelain qui avait accompagné
les conquistadores, qui lui a donné ce nom de baptême, il y a quelques années.
Ce frère avait coutume de baptiser les Indiens en groupe, pour qu’un grand
nombre d’entre eux reçoive ce sacrement le plus rapidement possible. Aussi, par
commodité, il leur donnait à tous – il y en avait parfois des centaines des
deux sexes à être baptisés en même temps – le nom du saint du jour. Vu la
multitude des Saint-Jean dans le calendrier de l’Eglise, il semble qu’un Indien
sur deux s’appelle soit Juan, soit Juana.
    Quoi qu’il en soit, nous aimons beaucoup notre Juan Diego. Il a une
main extraordinaire pour les fleurs, un caractère très serviable et une
dévotion sincère envers la religion chrétienne et envers notre personne.
    Que le Seigneur Notre Dieu répande ses bienfaits sur Votre Royale
Majesté, telle est la prière constante que fait de Votre Majesté le respectueux
vicaire et légat,
     
    ( ecce signum ) Zumarraga
     

NONA PARS
    J’en viens maintenant à ce moment de l’histoire où le peuple mexica,
après avoir pendant tant de faisceaux d’années grimpé vers les cimes de la
puissance et les avoir atteintes, commença à redescendre sur l’autre versant.
    Sur le chemin du retour, après avoir erré encore pendant quelques mois
dans les régions de l’est, je fis halte à Tolôcan, jolie ville de montagne chez
les Matlazinca, une des plus petites tribus alliées de la Triple Alliance. Je
descendis dans une auberge, puis j’allai sur le marché acheter des habits neufs
pour rentrer chez moi et un cadeau pour ma fille. Je vis passer un messager
venant de Tenochtitlán, vêtu de deux manteaux. L’un était blanc, couleur du
deuil qui désigne l’ouest où partent les morts et, par-dessus, il portait un
manteau vert, couleur des bonnes nouvelles. Je ne fus donc pas surpris quand le
gouverneur de Tolôcan annonça publiquement que l’Orateur Vénéré Ahuizotl, dont
l’esprit était éteint depuis deux ans, venait de mourir et que le seigneur
régent, Motecuzoma le Jeune, venait d’être officiellement élevé au rang suprême
de Uey tlatoani

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