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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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par le Conseil.
    Ces nouvelles me donnaient envie de tourner le dos à Tenochtitlán,
pourtant je décidai de rentrer chez moi. J’ai souvent dans ma vie nargué les
pouvoirs établis mais je ne me suis jamais conduit comme un lâche ou un
traître. J’étais toujours un Mexicatl et un sujet du Uey tlatoani, quel qu’il
soit. De plus, j’étais un Chevalier-Aigle qui devait fidélité à l’Orateur
Vénéré, même si je n’avais aucun respect pour lui.
    Sans l’avoir jamais rencontré, j’éprouvais de la méfiance et de
l’aversion envers Motecuzoma à cause de sa tentative pour faire échouer l’alliance
d’Ahuizotl avec les Zapoteca, bien des années auparavant, et à cause de sa
conduite infamante à l’égard de Béu, la sœur de Zyanya. Lui, par contre, ne me
connaissait pas, et il ignorait que je savais tant de choses sur lui ; il
n’avait donc aucune raison de m’en vouloir. J’aurais été bien imprudent de lui
manifester mes sentiments ou même de me faire remarquer. Si, par exemple, il
lui venait l’idée de compter les Chevaliers-Aigle présents à son intronisation,
il risquait de se sentir offensé de l’absence de l’un d’eux nommé Nuage Noir.
    Je pris donc le chemin de Tenochtitlán. Turquoise, Chanteur Etoile et
Cozcatl m’accueillirent avec transports, mais Quequelmiqui se montra plus
réservée et me dit, les larmes aux yeux :
    « Il va nous falloir maintenant abandonner notre petite Cocôton
chérie.
    — Elle te sera toujours attachée, lui répondis-je. Tu pourras
venir la voir aussi souvent que tu voudras.
    — Ce ne sera pas la même chose que de l’avoir.
    — Va prévenir la petite que son père est revenu, dis-je à Turquoise,
et amène-la-moi. »
    Elles arrivèrent toutes les deux, main dans la main. Cocôton avait
quatre ans et elle avait encore l’âge de se promener toute nue dans la maison,
ce qui me permit de voir tout de suite combien elle s’était transformée. Elle
était toujours aussi jolie et sa ressemblance avec Zyanya s’était encore
accentuée. Cependant, elle avait perdu sa rondeur de bébé dodu et elle était
devenue une personne en miniature et bien proportionnée. J’avais été deux ans
absent et, pendant ce temps, elle s’était transformée comme par magie en une
charmante petite fille. Je me mis à regretter de ne pas avoir été là pour la
voir éclore comme un nénuphar au crépuscule. Je me fis des reproches et jurai
de ne plus jamais repartir.
    Remplie de fierté, Turquoise fit les présentations :
    « Ma petite maîtresse Ce-Malinâli, surnommée Cocôton, voici ton
tete Mixtli qui est enfin de retour. Va le saluer comme on te l’a
appris. »
    A ma grande surprise, Cocôton s’inclina gracieusement pour embrasser la
terre et ne se releva pas avant que j’aie prononcé son nom. Alors, elle me
sourit de toutes ses fossettes et vint se jeter dans mes bras en m’appliquant
un baiser timide et mouillé.
    « Tete, comme je suis contente que tu sois revenu !
    — Je suis ravi de voir une petite demoiselle si bien élevée.
Merci, Quequelmiqui, d’avoir tenu ta promesse. Je vois qu’elle ne m’a pas
oublié. »
    Cocôton regarda autour d’elle et s’exclama : « Je n’ai pas
non plus oublié ma tene. Je veux lui dire bonjour, à elle aussi. » Tous
les sourires se figèrent.
    « Il faut que tu saches, ma petite fille, que les dieux ont eu
besoin de ta mère pour une de leurs entreprises et qu’elle est partie très
loin, dans un endroit où je n’ai pas pu l’accompagner et d’où elle ne reviendra
jamais. Il va falloir que nous vivions sans elle, mais tu ne dois pas
l’oublier.
    — Oui, déclara solennellement l’enfant.
    — Pour être sûre que tu te souviendras d’elle. Tene t’envoie un
cadeau. »
    Je sortis le collier que j’avais acheté à Tolôcan, vingt petites
pierres brillantes enfilées sur une fine chaîne d’argent et je l’attachai
autour de son cou frêle. Je souris en voyant la petite vêtue de ce seul collier
opale, mais les deux femmes se récrièrent d’admiration et Turquoise courut
chercher un miroir.
    « Cocôton, lui dis-je, chacune de ces pierres a l’éclat de ta
mère. A chacun de tes anniversaires, nous en ajouterons une nouvelle et la
lumière de toutes ces lucioles te rappellera toujours que tu dois la garder
dans ton cœur. »
    Je me rendais compte que Cozcatl avait hâte de s’installer dans sa
nouvelle maison pour pouvoir s’occuper de plus près de son

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