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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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supplémentaires pour te sentir en sécurité, tu n’auras qu’à les
payer de ta poche.
    — Bien sûr, Seigneur », m’empressai-je de répondre. Pressé de
partir avant qu’il ne change d’idée, je m’inclinai en murmurant :
« L’Orateur Vénéré a-t-il d’autres ordres à me donner ?
    — Que tu t’en ailles sur-le-champ. Les soldats et les familles
sont en ce moment à Ixtapalapan. Je veux qu’ils arrivent à temps à Yanquitlan
pour les semailles de printemps. Fais ce que je te dis.
    — Je pars immédiatement », lui dis-je et, traînant les pieds
à reculons, je sortis de la salle du trône.
     
    ***
     
    Bien que ce fût par pur esprit de vengeance que Motecuzoma m’avait
confié cette mission, je n’avais pas trop le droit de m’en plaindre puisque
c’était de moi que venait, au départ, cette idée de colonisation. De plus, pour
être honnête, je commençais à me lasser de la vie oisive d’homme riche que je
menais et je hantais la Maison des Pochteca à l’affût d’une affaire extraordinaire
qui m’appellerait au loin. En fait, j’aurais bien accueilli cette expédition si
Motecuzoma ne m’avait pas intimé l’ordre de rester sur place jusqu’à ce que les
colons soient parfaitement installés. Je risquais d’être bloqué là pour une
année, sinon davantage. Quand j’étais plus jeune et que mes chemins et mes
jours me semblaient infinis, je ressentais moins le temps perdu, mais j’avais
quarante-deux ans et je haïssais l’idée de consacrer une des années qui me
restaient à vivre à accomplir une tâche monotone dans un village sinistre alors
que, peut-être, des occasions plus enthousiasmantes pourraient se présenter.
    Je préparai néanmoins cette expédition avec le plus grand soin et je
fis d’abord venir tous les membres de ma maisonnée pour les mettre au courant
de ma mission.
    « Je suis trop égoïste pour me passer de ma famille pendant si
longtemps. Nochipa, mon enfant, tu n’as jamais dépassé les chaussées de
Tenochtitlán. Le voyage risque d’être pénible, mais si tu veux venir avec moi,
je crois qu’il te sera profitable et que tu apprendras beaucoup de choses sur
les pays que nous allons traverser.
    — Et tu me le demandes ! s’exclama-t-elle. Mais… et mes
études, père, à la Maison de l’Apprentissage des Manières ?
    — Tu n’auras qu’à dire à tes professeurs que tu pars en voyage et
que ton père leur garantit que tu en apprendras davantage sur les routes
qu’entre quatre murs. J’aimerais bien que tu viennes aussi, Béu.
    — Oh, oui, me répondit-elle immédiatement, les yeux brillants. Je
suis contente que tu ne veuilles plus voyager seul, Zaa. Si je peux être…
    — Tu le seras. Une jeune fille de l’âge de Nochipa a besoin d’un
chaperon.
    — Ah, fit-elle et l’éclat disparut de son regard.
    — Une troupe de soldats et de paysans, ce n’est pas une compagnie
idéale ; je voudrais que tu ne quittes pas Nochipa et que tu dormes avec
elle.
    — Que je dorme avec elle, répéta Béu.
    — Turquoise et toi, Chanteur Etoile, je vous confie la garde de la
maison et de toutes mes affaires. »
    Ils me promirent de s’occuper de tout et m’assurèrent que je retrouverais
ma maison en parfait état, quelle que soit la durée de mon absence.
    « Je n’en doute pas, leur répondis-je. Et maintenant, Chanteur
Etoile, j’ai une commission pour toi. »
    Je l’envoyai chercher les sept vieux soldats qui m’avaient déjà servi
d’escorte. Je fus attristé, mais pas réellement surpris, quand il revint en
m’annonçant que trois d’entre eux étaient morts. Les quatre restants n’avaient
pas rajeuni, mais ils répondirent sans hésitation à mon appel. Ils se
présentèrent bravement devant moi, se redressant du mieux qu’ils le pouvaient
pour que je ne voie pas leurs muscles avachis et leurs articulations noueuses.
Ils parlaient et riaient très haut pour détourner mon attention des rides et
des plis de leur visage. Je ne leur fis pas l’insulte de le leur faire
remarquer ; leur empressement à accepter ma proposition était une preuve
de leur vaillance et je les aurais engagés même si je les avais vus arriver
appuyés sur des bâtons. Je leur expliquai en quoi consisterait notre
expédition, puis je m’adressai personnellement au plus âgé, Qualânqui, ce qui
veut dire : Furieux contre tous.
    « Les soldats Tecpanecá et les deux cents civils nous attendent à
Ixtapalapan. Allez vous

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