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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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retrouvant sa froideur habituelle. Tu dois être
heureux, Zaa.
    — Dans ma jeunesse, je rêvais de faire de grandes choses et de
devenir riche et noble et ce n’est qu’aujourd’hui, alors que j’ai plus d’un
faisceau d’années que me voilà enfin Mixtzin, Seigneur Mixtli des Mexica. Mais
pour combien de temps ? Peut-être tant qu’il y aura des Seigneurs et des
Mexica. »
    Quatre nobles de naissance m’accompagnaient et ils n’étaient pas
enchantés que Motecuzoma ait mis un parvenu de mon espèce à la tête de la
mission.
    « Vous devrez prodiguer tout votre respect, vos attentions et vos
flatteries à Cortés, nous avait déclaré Motecuzoma avant notre départ. De même
qu’à toutes les personnes de son entourage qui vous sembleront être d’un rang
élevé. Remettez-leur les cadeaux en grande cérémonie en disant que Motecuzoma
les leur offre en témoignage de paix et d’amitié. En plus de tout le reste, je
pense qu’il y a suffisamment d’or pour calmer leurs maladies de cœur. »
    En effet, outre les médaillons, les diadèmes et les parures en or
massif, tous admirablement travaillés, Motecuzoma avait envoyé les deux disques
d’or et d’argent qui flanquaient son trône. Il y avait aussi de splendides manteaux
de plumes, des émeraudes, des ambres, des turquoises merveilleusement ouvragées
et d’autres pierres, y compris une quantité fabuleuse de jade sacré.
    « Mais, surtout, avait ajouté Motecuzoma, il faut absolument
décourager ces Blancs de venir chez nous. S’ils ne cherchent qu’à s’enrichir,
nos cadeaux les inciteront peut-être à aller rendre visite à d’autres pays pour
en obtenir d’autres. Si cela ne suffit pas, dites-leur que la route qui mène à
Tenochtitlán est pénible, dangereuse et qu’ils ne s’en sortiront pas vivants.
Si cet argument ne les convainc pas, prétendez que votre Orateur Vénéré est
trop occupé, trop âgé ou trop malade pour les recevoir, ou encore qu’il ne
mérite pas la visite de personnages aussi distingués ; enfin, tout ce qui
vous passera par la tête pour qu’ils se désintéressent de Tenochtitlán. »
    Nous partîmes donc à la tête d’une somptueuse caravane. En arrivant aux
abords des Terres Chaudes, mes compagnons revêtirent leurs splendides costumes
et tous les insignes de leur rang. Quant à moi, j’en avais jugé autrement et
décidé d’ajouter quelques raffinements aux instructions de Motecuzoma. D’une
part, en effet, plus de huit années avaient passé depuis que j’avais appris le
peu d’espagnol que je connaissais et je ne l’avais jamais plus parlé depuis.
Aussi, je voulais me mêler aux Blancs afin de les écouter parler et d’acquérir
un peu plus d’aisance dans leur langue avant les rencontres officielles.
D’autre part, j’avais un petit travail d’espionnage à exécuter que je pensais
pouvoir mieux faire en passant inaperçu. C’est pour toutes ces raisons que
j’avais dit à mes compagnons :
    « A partir d’ici, je vais continuer pieds nus et vêtu seulement
d’un pagne. C’est vous qui conduirez le convoi et irez souhaiter la bienvenue
aux étrangers. Quand vous aurez installé le campement, vous laisserez les
porteurs aller où ils le voudront car je serais parmi eux et il faut que j’aie
toute liberté de mouvement. Vous mènerez les entretiens avec les Blancs et de
temps en temps, je viendrai conférer avec vous, la nuit et en secret. Lorsque
nous aurons réuni tous les renseignements que souhaite avoir l’Orateur Vénéré,
nous prendrons tous congé des Espagnols. »
     
    ***
     
    Je suis heureux que vous soyez revenu, Seigneur Evêque, car je suis
certain que vous allez être intéressé par le compte rendu de la première
véritable confrontation entre votre civilisation et la nôtre. Votre Excellence
comprendra aisément que j’aie été, sur le moment, déconcerté par tant de choses
nouvelles pour moi. Mais je n’allongerai pas mon récit en vous faisant part de
mes premières impressions naïves et souvent erronées.
    Comme on nous l’avait dit, il n’y avait effectivement plus qu’un seul
navire dans la baie. Il mouillait assez loin du rivage, néanmoins, on se
rendait compte qu’il était aussi important qu’une maison. Ses ailes semblaient
repliées et on ne voyait dépasser que de grandes perches avec un enchevêtrement
de cordes. Çà et là, des pieux semblables sortaient de l’eau, aux endroits où
les autres bateaux avaient été

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