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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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voix tremblait légèrement.
    « Nous serions honorés que votre empereur nous prie de venir
visiter sa capitale. Mais dites-lui bien, Seigneurs ambassadeurs, que nous nous
passerons d’une invitation officielle. Vous pouvez l’assurer que nous
viendrons, avec ou sans invitation. »
    Mes quatre pairs se mirent tous à parler en même temps, mais Cortés
coupa court à leurs protestations.
    « Nous vous avons expliqué précisément la nature de la mission que
nous a confiée l’empereur Carlos. Il tient absolument à ce que nous allions
présenter personnellement nos respects à votre chef et que nous lui demandions
la permission d’introduire la Sainte Foi Chrétienne dans ce pays. Nous vous
avons également expliqué la nature de cette foi, du Seigneur notre Dieu, de
Jésus-Christ et de la Vierge Marie. Nous avons aussi pris la peine de vous
faire une démonstration de la supériorité de notre armement et je crois que
nous n’avons rien négligé pour que tout soit bien clair dans votre esprit. Si
toutefois avant de partir, vous avez des questions à nous poser,
faites-le. »
    Les quatre Mexica avaient l’air indigné, mais ils ne dirent rien et ce
fut moi qui m’adressai directement à Cortés dans sa propre langue.
    « J’ai une question à poser, Seigneur. »
    Les Blancs semblèrent stupéfaits et Ce-Malinali se raidit, craignant
sans doute que je la dénonce ou, qui sait, que je lui prenne sa place
d’interprète.
    « J’aimerais savoir, commençai-je, avec une humilité et une
hésitation feintes. Pourriez-vous me dire…
    — Oui ? s’impatienta Cortés.
    — J’ai entendu vos hommes dire que nos femmes manquaient d’une
certaine chose…».
    Il y eut des cliquetis de métal et des froissements de cuir tandis que
les Espagnols se rapprochaient pour entendre mieux. Je posai alors ma question
comme si j’avais vraiment voulu avoir une réponse, poliment, solennellement,
sans le moindre soupçon de raillerie.
    « Est-ce que vos femmes… est-ce que la Vierge Marie a des poils
sur ses parties intimes ? »
    Ils me considérèrent tous avec stupeur – comme le fait Son Excellence
en ce moment – et ils murmurèrent, scandalisés : « Locura !
Blasfemia ! Ultraje ! »
    Un seul, le grand Alvarado à la barbe de feu, partit d’un grand rire.
Il se tourna vers les prêtres et, leur posant ses grosses mains sur les
épaules, il leur demanda entre deux accès d’hilarité :
    « Padre Bartolomé, Padre Merced, vous a-t-on déjà posé cette
question ? Vous a-t-on enseigné au séminaire une réponse convenable ?
Y avez-vous même jamais songé ? »
    Les prêtres ne répondirent pas, mais ils me lancèrent des regards
foudroyants et firent le signe de croix pour chasser le diable. Pendant ce temps,
Cortés ne m’avait pas lâché des yeux et il déclara :
    « Non, vous ne pourriez être ni un hidalgo, ni un Grand d’Espagne,
mais je me souviendrai de vous. »
    Le lendemain matin, comme nous nous préparions à partir, Ce-Malinali
arriva et me fit impérieusement signe qu’elle voulait me parler. Je pris tout
mon temps pour aller la rejoindre, puis je lui dis :
    « Parle, Ce-Malinali. Ce que tu as à me dire est certainement très
intéressant.
    — Je vous prie de ne plus me donner ce nom d’esclave. Appelez-moi
Malintzin ou Dona Marina. C’est ainsi que j’ai été baptisée. Cela ne veut rien
dire pour moi, mais je vous conseille de me témoigner du respect, car le
capitaine Cortés a beaucoup d’estime pour moi et il est prompt à punir les
insolents.
    — Dans ce cas, je te conseille, moi, de dormir toujours près de
ton capitaine car sur un seul mot de moi, n’importe lequel de ces Totonaca
irait volontiers te planter un couteau entre les côtes, à la moindre occasion.
Tu t’es montrée insolente vis-à-vis du Seigneur Mixtli, esclave. Tu as réussi à
duper les Blancs avec ta prétendue noblesse. Tu t’es fait apprécier d’eux en te
teignant les cheveux comme une maatitl, mais tes compatriotes savent bien ce
que tu es en réalité : une putain rousse qui a vendu plus que son corps à
l’envahisseur Cortés.
    — Je ne couche pas avec Cortés, se défendit-elle. Je ne suis que
son interprète. Quand le tabascoób nous a offertes aux Blancs, on m’a donnée à
cet homme. (Elle m’indiqua un Espagnol qui avait dîné avec nous la veille.) Il
s’appelle Alonso.
    — Et il te plaît ? ironisai-je. Je crois me souvenir que tu
hais les hommes et la

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