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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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professeurs de nos enfants ne
sont pas des prêtres sales et fanatiques, mais des sages choisis par mon époux
et qui se sont tous fait remarquer par leurs travaux dans toutes les matières.
Ici, tu n’apprendras pas des pratiques de sorcellerie ou des invocations aux
dieux, Tête Haute, mais tu apprendras des choses vraies et utiles qui feront de
toi un homme valable dans le monde. »
    Mon ébahissement fut à son comble quand je vis l’esclave s’avancer avec
sa torche et allumer des bougies de cire d’abeille fixées sur des candélabres
dans le mur. J’étais suffoqué. « Une chambre pour moi tout seul ? »
dis-je. Puis l’homme passa dans une autre pièce séparée par une arche.
« Deux pièces ? Mais, Madame, c’est presque aussi grand que toute la
maison de ma famille !
    — Tu t’habitueras vite au confort », me dit-elle en souriant.
Elle dut presque me pousser à l’intérieur. « Voici ta salle d’étude,
l’autre, c’est ta chambre à coucher. A côté, il y a un cabinet de toilette. Tu
dois avoir besoin d’y aller pour te laver après ton voyage. Tu n’auras qu’à
tirer ce cordon et un serviteur viendra t’aider. Fais un bon repas et dors
bien, Tête Haute. On se reverra bientôt. »
    L’esclave la suivit et ferma la porte. Je regrettais de voir partir une
dame aussi aimable, mais d’autre part, j’étais heureux de pouvoir faire le tour
de mes appartements, exactement comme une taupe, pour voir de près comment ils
étaient meublés et aménagés. Dans la salle d’étude, il y avait une table basse
et une petite chaise rembourrée ainsi qu’un coffre d’osier pour mettre mes
effets et mes livres et un brasero en pierre volcanique garni de bûches
mizquitl, une réserve de bougies pour que je puisse étudier à mon aise, même
pendant la nuit et un miroir en tezcatl poli – ce cristal rare et pur où l’on
se voit véritablement et non cette qualité foncée et meilleur marché où l’on a
du mal à percevoir son propre visage. Il y avait aussi une fenêtre munie d’un
rideau en jonc tressé que l’on pouvait rouler et dérouler grâce à un système de
ficelles.
    Dans la chambre à coucher, il n’y avait pas de natte de roseau, mais
une petite estrade où étaient empilés une douzaine d’épais édredons garnis de
duvet ; ils avaient un aspect aussi doux qu’un nuage. Quand je voulais me
coucher, je n’avais qu’à me glisser entre les édredons et je pouvais choisir le
degré de mœlleux sous moi et le degré de chaleur dessus.
    Cependant, le cabinet de toilette me laissait perplexe. Il y avait dans
le sol un creux carrelé où l’on pouvait prendre un bain, mais nulle part on ne
voyait de brocs d’eau. Il y avait aussi une cuvette où l’on s’asseyait pour
accomplir ses besoins naturels ; mais elle était solidement fixée dans le
sol et je ne voyais pas comment faire pour la vider après usage. Au-dessus de
ces deux dispositifs, sortait du mur un curieux tuyau, mais aucun jet d’eau
n’en coulait et je ne comprenais pas à quoi il pouvait servir. Jamais, je
n’aurais pensé à avoir à demander des explications pour me laver et me
soulager, mais après avoir essayé en vain de trouver le secret de tous ces
systèmes déconcertants, je finis par tirer le cordon qui pendait au-dessus de
mon lit et, un peu embarrassé, j’attendis l’arrivée de mon tlacotli attitré.
    Un petit garçon au visage frais se présenta et me dit sur un ton
hardi : « Je m’appelle Cozcatl, Seigneur, j’ai neuf ans et je suis au
service des jeunes seigneurs qui habitent les six appartements de ce côté du
couloir. »
    Cozcatl veut dire Collier de bijoux, nom bien pompeux pour lui, mais je
ne m’en moquai point. Le tonalpouhqui qui donne les noms ne daignera jamais
consulter ses livres divinatoires pour un enfant d’esclaves et même si ses
parents ont de quoi payer, un tel enfant n’aura jamais un vrai nom enregistré.
Les parents en choisissent un à leur fantaisie qui, parfois, n’est pas très
approprié, comme en témoigne le cas de Don des Dieux. Cozcatl semblait bien
nourri, il n’avait pas l’air craintif, il ne portait aucune marque de coups et
il était vêtu d’un court manteau d’un blanc immaculé par-dessus le pagne qui
est généralement le seul costume des esclaves. J’en conclus que chez les
Acolhua, ou du moins, au palais, les classes inférieures étaient bien traitées.
    L’enfant portait à deux mains un énorme récipient en terre

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