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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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dessus.
Alors, tous les Azteca quittèrent leurs belles maisons, leurs palais, leurs
pyramides et leurs temples, pour prendre la route du sud. »
    Dans la classe, quelqu’un se mit à ricaner.
    « Le voyage dura des faisceaux et des faisceaux d’années.
Certaines populations se montrèrent hostiles aux Azteca ; elles les
combattirent et essayèrent de les refouler. D’autres furent accueillantes à
leur égard et leur permirent de se reposer quelque temps, parfois même pendant
des années. Ces peuples furent récompensés de leur générosité car les Azteca
leur apprirent leur belle langue ainsi que des arts et des sciences connus
d’eux seuls. »
    On entendit un murmure, puis un rire étouffé.
    « Lorsque, enfin, les Azteca arrivèrent dans la vallée, ils furent
accueillis par les Tecpaneca qui vivaient sur la rive ouest du lac et qui leur
laissèrent Chapultepec pour se reposer. Les Azteca s’installèrent sur la
Colline de la Sauterelle pendant que leurs prêtres partaient à la recherche de
l’aigle perché sur le nopalli. Dans le dialecte Tecpaneca, le cactus nopalli
s’appelle Tenochtli, aussi les gens donnèrent aux Azteca le nom de Tenochca et
avec le temps, on les appela le Peuple du Cactus. Enfin, comme Huitzilopochtli
l’avait promis, les prêtres trouvèrent le signe – l’aigle d’or sur le cactus –
sur une île du lac encore inhabitée. Aussitôt, tous les Tenochca-Azteca,
remplis de joie, quittèrent Chapulte-pec pour s’installer sur cette île. »
    Quelqu’un se mit à rire tout haut.
    « Ils construisirent deux grandes villes, l’une s’appela
Tenochtitlân, Lieu du Peuple du Cactus et l’autre, Tlatelolco, l’Endroit
Rocheux. Pendant qu’ils bâtissaient leurs cités, les Tenochca remarquèrent
qu’ils voyaient, chaque nuit, de leur île, Metztli, la lune, se refléter dans
les eaux du lac. Par conséquent, ils donnèrent aussi à leur nouvelle patrie le
nom de Metztli-Xictli, Au Milieu de la Lune. Peu à peu, ils l’abrégèrent en
Mexitli, puis en Mexico et eux-mêmes finirent par prendre le nom de Mexica. Ils
adoptèrent le symbole de l’aigle perché sur un cactus, l’aigle tenant dans son
bec un ruban symbolisant la guerre. »
    Les rires étaient de plus en plus nombreux, mais je n’en continuai pas
moins.
    « Les Mexica commencèrent alors à étendre leur domination et leur
influence et de nombreux peuples en bénéficièrent, soit comme Mexica
d’adoption, soit comme alliés, soit comme partenaires commerciaux. Ils se
mirent à adorer nos dieux et nous laissèrent adopter les leurs. Ils apprirent à
calculer avec notre système d’arithmétique et se servirent de nos calendriers.
Ils nous payaient un tribut en nature ou en espèces, car ils craignaient nos
invincibles armées. Ils parlaient notre langue en hommage à notre supériorité.
Les Mexica ont édifié la plus puissante civilisation du monde et
Mexico-Tenochtitlân en est le centre – In Cem Anahuac Yoyotli , le Cœur
du Monde Unique. »
    J’embrassai la terre devant le vieux professeur et je m’assis. Tous mes
camarades levèrent la main pour demander la parole, dans un concert de rires et
de huées. D’un geste autoritaire, le professeur les fit taire et tout le monde
se rassit.
    « Merci, Tête Haute, me dit-il poliment. Je me demandais quelle
était la version actuelle des professeurs mexica. Vos notions d’Histoire sont
bien réduites et le peu que vous savez est presque entièrement faux. »
    Je me relevai, aussi rouge que si on m’avait frappé. « Seigneur
Professeur, vous m’avez demandé un bref résumé, mais je peux vous donner des
détails.
    — Ayez la bonté de me les épargner, dit-il. En retour, je vous
rendrai le service de corriger un détail que vous avez déjà donné. Les mots
Mexica et Mexico ne viennent pas de Metztli, la lune. » Il me fit signe de
m’asseoir et s’adressa à l’ensemble de la classe :
    « Mes jeunes seigneurs, voilà l’illustration de ce que je vous ai
dit si souvent. Montrez-vous méfiants vis-à-vis de toutes les versions
historiques que vous pourrez entendre, car certaines sont pleines de vaniteuses
invraisemblances. De plus, je n’ai jamais rencontré un historien – ou tout
autre érudit – qui soit capable du moindre soupçon d’humour, de plaisanterie ou
de grivoiserie. Je n’en connais pas un seul qui ne considère pas sa spécialité
comme la plus importante de toutes. J’admets la valeur de l’érudition,

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