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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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toutes le même visage, la même
taille et la même forme. Elles sont sculptées de façon réaliste et non dans le
style contourné d’aujourd’hui. Ce sont des colonnes cylindriques, comme si
elles avaient été conçues pour supporter un toit très lourd. Ces colonnes
représentent des formes humaines dressées, trois fois plus grandes que nature.
    — Ce sont peut-être les portraits des géants qui sont apparus sur
terre après les dieux », suggérai-je, en pensant au monstrueux fémur dont
nous avait parlé Neltitica.
    « Non, je pense qu’elles représentaient les Tolteca eux-mêmes,
mais très agrandis. Leurs visages ne sont ni sévères, ni hautains, comme le
sont habituellement les dieux ou les géants. Ils ont une expression de
vigilance paisible. De nombreuses colonnes sont décapitées et éparpillées sur
le sol, mais certaines sont encore debout et tournées vers la campagne, comme
si elles attendaient tranquillement quelque chose.
    — Attendaient quoi, madame ?
    — Que les Tolteca réapparaissent. » Cette fois, ce fut Fleur
Noire qui répondit et il ajouta avec un rire sarcastique : « Qu’ils
sortent de l’endroit où ils se sont cachés pendant tous ces faisceaux d’années,
qu’ils reviennent en force pour nous soumettre, nous les envahisseurs et
reprendre ces terres qui étaient jadis les leurs. »
    « Non, mon fils, lui répondit la Première Dame. Ils n’ont jamais
été belliqueux et c’est ce qui a fait leur perte. Si jamais ils revenaient un
jour, ce serait d’une manière pacifique. »
    Elle but une gorgée de chocolat et fit la grimace ; il était
tombé. Elle prit sur une table un batteur composé d’anneaux de toutes tailles
fixés sur un tige centrale, entièrement sculpté dans une seule pièce de cèdre
aromatique. Elle le plongea dans sa tasse et maintenant la tige entre ses deux
paumes, elle fit tourner vivement les anneaux, par un mouvement de frottement,
pour faire mousser à nouveau le liquide rouge. Elle en but une autre gorgée,
lécha la mousse sur ses lèvres et me dit :
    « Va visiter la ville de Teotihuacân, Tête Haute, et regarde ce qui
reste des peintures murales. Il n’y en a qu’une qui représente un combattant
toltecatl et ce n’est qu’un guerrier de fantaisie. Sa lance n’a pas de lame à
son extrémité, mais une touffe de plumes et ses flèches sont terminées par un
bout en oli comme celles que l’on utilise pour apprendre le tir aux enfants.
    — C’est vrai, madame, je m’en suis servi quand on faisait des jeux
de guerre.
    — D’après d’autres fresques, on se rend compte que les Tolteca ne
faisaient jamais de sacrifices humains à leurs dieux. Ils ne leur offraient que
des papillons, des fleurs, des cailles et des choses du même genre. Les Tolteca
étaient pacifiques parce que leurs dieux étaient bons. L’un d’eux était
Quetzalcoatl qui est encore honoré par toutes les nations. Le concept tolteca du
Serpent à plumes nous apprend beaucoup à leur sujet. Qui d’autre qu’un peuple
sage et bon aurait pu nous léguer un dieu en qui se mêlent si harmonieusement
la grandeur et l’amour ? Le serpent qui est la créature la plus
effrayante, mais aussi la plus gracieuse, revêtu non pas de ses dures écailles
mais du beau plumage soyeux de l’oiseau quetzal.
    — Il paraît qu’autrefois le Serpent à plumes vivait dans nos
régions et qu’un jour il reviendra, dis-je.
    — Tu as raison, Tête Haute, d’après ce qu’on peut comprendre des
écrits des Tolteca, Quetzalcoatl a vraiment existé. C’était un Uey tlatoani et
il fut certainement un très bon chef. On dit que c’est lui qui inventa
l’écriture, le calendrier, la carte des étoiles et les nombres qu’on utilise
aujourd’hui. On dit même qu’il nous a laissé la recette de l’ahuacamolli et de
toutes les autres molli, mais je ne vois pas très bien Quetzalcoatl dans une
cuisine. »
    Elle sourit en secouant la tête et reprit sur un ton sérieux :
« Il paraît que sous son règne, les champs ne donnaient pas seulement du
coton blanc, mais aussi du coton de toutes les couleurs et qu’un homme ne
pouvait porter qu’un seul épi de maïs à la fois, tellement ils étaient gros. On
dit qu’à cette époque, il n’y avait pas de déserts et que les fruits et les fleurs
poussaient partout en abondance et embaumaient l’air de leurs parfums mélangés.
    — Croyez-vous qu’il reviendra, madame ? demandai-je.
    — Si l’on en croit

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